Google Music : les sociétés de gestion des droits d'auteurs s'opposent

Anthony Nelzin-Santos |

Lors de la Google I/O de mai 2010, Google annonçait l'acquisition de Simplify Media pour ajouter à Android la possibilité de streamer de la musique depuis iTunes. Cette fonction de streaming a fait son apparition dans le lecteur musical d'Android Honeycomb, mais pourrait aussi servir à Google Music, le service de musique en ligne maintes et maintes fois annoncé et repoussé de la firme de Mountain View. Un service qui pourrait d'ailleurs avoir encore du retard, voire être annulé, à cause des exigences des organismes chargés de collecter les royalties, les sociétés de gestion des droits d'auteur.

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Selon le Business Insider, qui cite « une personne avec une connaissance étendue du domaine de la musique en ligne », Google aurait réussi à convaincre les labels, qui gèrent les droits sur les enregistrements, par espèces sonnantes et trébuchantes. Mais la firme de Moutain View aurait maintenant à affronter les sociétés de perception et de répartition des droits d'auteurs, qui gèrent elles les droits sur les compositions elles-mêmes.

Elles ne sont pas nommées, mais il s'agit certainement de l'ASCAP (American Society of Composers, Authors and Publishers) et de BMI (Broadcast Music), les équivalents américains de la SACEM française. Lorsqu'Apple avait voulu doubler la taille des aperçus musicaux dans l'iTunes Store, elle avait du mal à trouver un accord avec les majors, mais y était parvenue, pour mieux être bloquée par l'ASCAP (lire : Doublement des aperçus d'iTunes : jamais sans licence).

Le service musical de la firme de Moutain View permettrait d'acheter un morceau de musique et de le télécharger. Si on possède plusieurs ordinateurs, on pourrait se connecter à son compte Google avec un deuxième ordinateur et télécharger à nouveau le morceau acheté sur un autre poste — principe de base d'un service dans le nuage tirant vers le service de streaming. Pour les gestionnaires de droits, c'est inadmissible : il faudrait payer à chaque téléchargement, chaque morceau étant considéré comme un support différent. Ces sociétés usaient de la même rhétorique face à Apple et ses aperçus.

Voilà donc qui remet en cause le principe même du service de Google, qui mélange achat et streaming : les sociétés de gestion de droits considèrent que la récupération ou le streaming d'un morceau acheté sur un autre ordinateur ne permettrait pas de vérifier la légitimité de l'achat ! De la même manière qu'Apple et Amazon ne permettent pas de télécharger à nouveau un morceau que l'on a déjà acheté (alors qu'il est tout à fait possible de le faire pour une application), Google risque donc de devoir revoir sa copie, et de peut-être se diriger vers un service de streaming pur. Services de streaming qui ne sont pas particulièrement appréciés des labels : on se souvient de la sortie remarquée de Pascal Nègre sur le sujet (lire : Pascal Nègre brouille l'écoute).

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avatar kenasu | 
En tout cas, qu'est-ce que je regrette Simplify qui me permettait d'avoir accès à toute ma musique y compris quand au bout du monde. Et je n'ai toujours pas trouvé d'équivalent à la hauteur.
avatar crifan | 
Un mini disque dur
avatar Hi me | 
J'ai jamais testé Simplify mais Zumocast est pas trop mal je trouve.
avatar kenasu | 
@ baptiste2097 : Ah oui ça a l'air effectivement pas mal avec par exemple la même possibilité que Simplify de retrouver ses playlists iTunes sans prise de tête. Par contre, impossible de tester vu que l'appli n'est plus disponible.... Argh ! Mais il semble qu'elle doive revenir... J'attends donc avec impatience de pouvoir l'essayer ! Pour moi, avoir toute sa discothèque (conséquente dans mon cas) dans sa poche était l'un des atouts les plus géniaux de l'iPhone (surtout que je voyage assez souvent dans des pays lointains). Je comprends que Google veuille développer la question... En tout cas, merci pour l'info !
avatar m_enfin | 
Wait & see, hormis les spéculations actuelles, on devrait tout savoir tout à l'heure (à partir de 18h30 heure fr) lors de la présention d'Honeycomb, Google devrait également présenter Google Music et l'Android Market en ligne avec installation des apps en OTA pour tous types de devices Android.
avatar fernandn | 
Qobuz permet de télécharger plusieurs fois chaque achat sur des cibles différentes
avatar manu1707 | 
Qu'ils ne s'étonnent pas du piratage s'ils brident toutes les initiatives pour vendre de la musique intelligemment... À un moment les gens en ont marre de payer tout le temps, en double en triple et davantage. À quoi sert la taxe pour copie privée s'il faut repayer le morceau plein pot pour chaque matériel sur lequel on veut l'écouter ? Sans vouloir faire de comparaisons hasardeuses, le sentiment que j'ai devant le comportement de l'industrie musicale est le même que celui que m'inspirait le comportement des Trabelsi.
avatar 2fast | 
@ Ali Baba : Tu te trompes de cible. Ici on parle des sociétés de droits d'auteur, pas des maisons de disques.
avatar hellonearth | 
Sinon, on peut s'acheter un disque dur réseau comme un Synology, le connecter à Internet, y mettre sa bibliothèque musicale, télécharger l'appli iPhone et tout écouter d'où on veut sans que l'industrie musicale puisse mettre son nez dans les usages qu'on en a…
avatar Soseki | 
Ils sont vraiment des escrocs ces ayant droits

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