La charge sans fil en Qi vous fait perdre de l'énergie

Pierre Dandumont |

Dans un article récent, iFixit revient sur un point parfois oublié : la charge sans fil consomme plus d'énergie que celle en USB, avec une différence assez nette.

Le MagSafe d'Apple fait perdre un peu d'énergie.

L'article rappelle les différentes étapes de la charge, avec les nombreuses sources de pertes. La première ne dépend pas de la charge sans fil et existe aussi en USB : la conversion du courant alternatif vers le courant continu (du 230 V à la tension de 5 V1 attendue dans une bonne partie des chargeurs) n'est pas sans pertes. La perte demeure tout de même assez faible, un chargeur de qualité peut avoir un rendement de l'ordre de 90 % quand un mauvais modèle descend aux environs de 80 % au moins. De façon concrète, vous consommerez 1,25 Wh pour fournir 1 Wh à une batterie avec un chargeur de mauvaise qualité.

Un scan aux rayons X d'un chargeur (image iFixit).

Ensuite, avec la charge sans fil, la tension continue est transformée en tension alternative avec une fréquence élevée (de l'ordre de 140 kHz). Puis l'énergie est transmise par induction du chargeur au téléphone, avant d'être reconvertie de la tension alternative vers une tension continue adaptée à la batterie de l'appareil à recharger. Ces différentes étapes induisent de nombreuses pertes, qui vont dépendre des différentes conversions mais aussi de l'alignement des bobines employées pour l'induction. À ce petit jeu, les technologies comme le MagSafe et le Qi 2 sont plus efficaces : les aimants permettent un bon alignement entre le téléphone et le chargeur2 et améliorent (un peu) le transfert.

iFixit ajoute aussi une étape parfois oubliée : un chargeur sans fil consomme généralement un peu d'énergie lorsqu'il est branché à vide, dans l'attente d'un appareil. La valeur peut sembler faible (0,2 W) mais n'est pas négligeable sur des échelles macroscopiques. Dans un chargeur USB bien conçu, cette consommation résiduelle est à peu près nulle : il peut se couper s'il ne détecte aucun périphérique. C'est loin d'être systématique sur les chargeurs de mauvaise qualité : nous avons par exemple pu voir de faux chargeurs MagSafe (pour Mac) qui consommaient beaucoup d'énergie à vide, avec un danger réel.

Les nombreux dangers des adaptateurs USB-C vers MagSafe pour les anciens MacBook

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Les tests d'iFixit montrent que les pertes restent assez élevées même avec une charge filaire avec un petit biais : les tests ont été faits aux États-Unis et le rendement des alimentations 110 V est généralement un peu plus faible que celui des modèles 230 V européens. Pour charger les 12,7 Wh de la batterie d'un iPhone 15 Pro Max, vous perdrez 5,5 Wh. Avec le chargeur MagSafe d'Apple, la perte est plus élevée (23,3 Wh consommés pour 12,7 Wh de batterie, soit 10 Wh de perdus) et le chargeur consomme 0,2 W à vide. Avec un chargeur Qi basique (Amazon Basics), la perte augmente : il nécessite 33,9 Wh pour charger la batterie, soit 21 Wh de perdus. Enfin, un tapis de charge Tesla a été analysé. Il consomme 1,4 W en permanence, ce qui peut être visible en fin d'année avec 12 kWh annuels, et il nécessite 37,1 Wh pour charger l'iPhone, soit environ 24 Wh de perdus.

L'intérieur d'un tapis de charge Tesla (image iFixit)

Nos confrères montrent aussi que la consommation résiduelle si vous laissez votre iPhone sur le chargeur une fois la batterie remplie peut être assez élevée : 1,1 W en filaire, 1,5 W en MagSafe, 4,6 W avec le chargeur Amazon (la valeur du chargeur Tesla n'est pas indiquée).

Quelques résultats selon iFixit.

Comme vous l'avez compris, la charge sans fil est certes pratique, mais les pertes peuvent donc être assez élevées. Prenons un cas idéal pour se donner une idée: un iPhone 15 Pro Max chargé tous les deux jours, en débranchant le chargeur et l'iPhone une fois chargé. Dans ce cas de figure, vous allez perdre environ 2 kWh par an. C'est négligeable d'un point de vue individuel (environ 50 centimes sur une offre classique) mais pas nécessairement d'un point de vue d'un pays. Une estimation plus réaliste comme celle d'iFixit — une charge par jour, avec le téléphone sur le bloc pendant 7 heures, sans débrancher le chargeur — donne 30,7 Wh par jour pour le MagSafe, soit 6,5 kWh qui disparaissent chaque année. Avec le chargeur d'Amazon, la douloureuse passe à 16,5 kWh, alors qu'elle n'est que d'un peu moins de 4 kWh en filaire.

Une pomme plus verte : MagSafe consomme plus… mais moins

Une pomme plus verte : MagSafe consomme plus… mais moins


  1. La charge rapide peut employer d'autres tensions, 9 V avec les iPhone.  ↩︎

  2. A contrario, un appareil comme l'AirPower, jamais sorti, aurait proposé une efficacité probablement assez faible.  ↩︎

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La Banque centrale européenne veut un accès plus équitable à la NFC des iPhone

Florian Innocente |

La Banque centrale européenne n'est pas satisfaite des concessions d'Apple quant à l'ouverture de la puce NFC des iPhone pour d'autres moyens de paiement qu'Apple Pay. La BCE en veut plus dans l'optique d'un euro numérique.

Mi-janvier, Apple acceptait de donner accès à la puce NFC de ses iPhone aux banques et plateformes (type PayPal) qui veulent s'en servir pour le paiement. Elles n'auront plus à passer par Apple Pay ni Wallet et ne devront plus payer Apple pour ce droit.

Plus récemment, Reuters affirmait que la Commission était bien partie pour valider cet accord, fruit d'une enquête de plusieurs années. Apple a préféré transiger plutôt que risquer une forte amende pour des pratiques jugées anticoncurrentielles.

C'était sans compter avec la Banque centrale européenne (BCE) qui, tout en félicitant la Commission pour son travail, juge que les concessions d'Apple restent insuffisantes à l'aune du grand projet d'euro numérique. Celui-ci est, grosso modo, une réponse aux plateformes de paiement comme Apple Pay, PayPal, Google Pay, etc.

Dans une lettre adressée à Margrethe Vestager, Vice-présidente exécutive de la Commission européenne pour une Europe adaptée à l’ère du numérique, Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, détaille plusieurs points de friction.

D'abord, Apple ne donne pas aux tierces parties un accès complet au composant Secure Element de ses iPhone. Elle ne leur permet que d'émuler une carte de paiement (Host Card Emulation). Ce qui va se traduire par une expérience utilisateur déséquilibrée au profit d'Apple Pay en termes d'authentification et de rapidité de la transaction, regrette Piero Cipollone.

Le nombre de paiements réalisables lorsque l'iPhone est hors connexion en serait limité et la fonction mode Express d'Apple Pay (pour les transports en commun) ne serait pas exploitable pour les acteurs tiers.

Ensuite, les paiements avec l'Apple Watch ne sont pas inclus dans les propositions d'Apple. Apple Pay resterait alors l'unique moyen pour payer avec sa montre. De même, il semble y avoir des limites quant aux possibilités pour les commerçants d'accepter un paiement via un iPhone sans que ce soit au travers d'Apple Pay.

Autre grief encore, le paiement en ligne n'est pas pris en compte. Les apps tierces de paiement seraient désavantagées par rapport à Apple Pay qui utilise le Secure Element et peut valider directement un achat sans avoir à renvoyer l'utilisateur dans une app. Enfin, il n'est pas considéré non plus le cas des transactions directes entre individus.

La BCE réclame un accès équitable au composant sécurisé des iPhone, selon des termes dits FRAND (raisonnables et non discriminatoires), sans quoi ce projet d'euro numérique en serait affecté.

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Les polices européennes s’opposent au chiffrement de bout en bout des messageries

Stéphane Moussie |

Dans un communiqué commun publié le 21 avril, les directions de toutes les polices nationales européennes font part de leur opposition au chiffrement de bout en bout des messageries instantanées. Selon Europol, cette technique de protection des messages mine la collaboration entre les autorités et les entreprises du numérique dans le cadre d’enquêtes.

Image Meta.

L’agence européenne déclare que deux capacités technologiques sont cruciales dans sa mission de sécurité publique : l’accès légal à des informations numériques et l’identification proactive des menaces par les propriétaires des plateformes en ligne.

« Ces capacités sont très différentes, mais ensemble elles nous aident à sauver de nombreuses vies et à protéger les plus vulnérables contre les crimes les plus odieux […] Nous sommes donc profondément préoccupés par le déploiement du chiffrement de bout en bout d'une manière qui compromettrait ces deux capacités », insistent les directions des polices européennes. Le chiffrement de bout en bout est visé car il ne rend accessible le contenu des messages qu’à l’expéditeur et au destinataire. Personne d’autre ne possède de clé capable de déchiffrer les messages échangées entre les deux personnes.

« Nous pensons que des solutions techniques existent ; elles nécessitent simplement une certaine flexibilité de la part de l'industrie et des gouvernements », ajoute Europol, sans préciser quelles solutions précises pourraient être employées. Or, cette « flexibilité » demandée reviendrait à mettre en péril le chiffrement de bout en bout pour tous les utilisateurs, puisqu’elle passerait essentiellement par l’ajout d’une porte dérobée ou bien par un affaiblissement des algorithmes de chiffrement. Ces vulnérabilités risqueraient d’être exploitées aussi bien par des acteurs malveillants que par les forces de l’ordre.

C’est loin d’être la première fois que des autorités s’attaquent au chiffrement de bout en bout, mais jusqu’à présent tous les projets visant à percer cette protection ont échoué, signe que les bonnes solutions techniques n’existent pas en réalité. Pourquoi Europol remet le sujet sur la table alors ? Parce qu’après avoir activé cette fonction sur WhatsApp dès 2016, Meta est en train de déployer le chiffrement de bout en bout par défaut sur Messenger, une messagerie utilisée par plus d’un milliard de personnes à travers le monde, indique sans détour l’agence européenne.

L’adoption du chiffrement de bout en bout dans les messageries instantanées est en fait un mouvement de fond. Google l’a activé par défaut pour les conversations RCS dans Google Messages sur Android l’année dernière tandis qu’Apple a renforcé le protocole d’iMessage et a étendu cette protection aux sauvegardes des messages (c’est la fonction de Protection avancée des données qui est optionnelle).

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Bon plan : l'iPhone 13 à 607 €

Florian Innocente |

L'iPhone 13 reste une valeur sûre pour équiper un ado méritant comme un adulte qui n'a pas nécessairement besoin du dernier cri. Amazon propose des coupons de réduction de 30 € sur quelques coloris du modèle 128 Go, on frôle le meilleur prix de 599 € constaté lors du Black Friday. De son côté, Apple a gardé cette génération au catalogue pour 749 €.

Deux ans et demi après son lancement, l’iPhone 13 reste un excellent smartphone doté d’un très bon écran 6,1”, d’une puce A15 toujours puissante, d’une bonne autonomie, d’un appareil photo tout à fait satisfaisant et il accepte les accessoires MagSafe et la nouvelle norme Q2i. Par rapport à l’iPhone 12, il a deux fois plus de stockage de base et une autonomie plus confortable.

Test de l

Test de l'iPhone 13 : bon dans toutes les matières

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Apple pourrait diffuser la Coupe du Monde des clubs de football de 2025

Nicolas Furno |

Apple a découvert le football avec la MLS américaine dont elle a acheté les droits de diffusion exclusifs en 2022, elle s’apprêterait à passer à un niveau encore supérieur si l’on en croit la rumeur rapportée par le New York Times. D’après le quotidien, Apple serait sur le point de signer avec la FIFA pour les droits de diffusion mondiaux de la Coupe du monde des clubs1 prévue à l’été 2025. Pour la première fois, la compétition aura lieu aux États-Unis, ce qui intéresserait forcément Apple, qui compterait sur la présence locale pour intéresser le public américain.

Montage iGeneration, photo de base Agnieszka Mieszczak (CC BY 2.0).

L’annonce n’est pas encore officielle et un accord n’aurait pas encore été signé, même si ce serait imminent selon les journalistes. On parle d’un accord qui approcherait du milliard de dollars pour ces droits exclusifs et l’annonce pourrait avoir lieu avant la fin de ce mois d’avril. Ce serait un gros coup pour Apple et un coup de projecteur encore plus grand pour Apple TV+, qui diffusera certainement les matchs via un passe similaire à celui mis en place pour la MLS.

La prochaine Coupe du monde des clubs FIFA se déroulera pendant un mois environ, du 15 juin et 13 juillet 2025 et réunira 32 clubs de foot du monde entier, un record. Parmi les clubs qui s’opposeront sur les terrains américains : le PSG, le Real Madrid, le Bayern Munich ou encore Manchester City, tenant du titre. L’Europe sera sur-représentée dans cette compétition et les Sounders Seattle seront les seuls à défendre l'honneur du continent nord-américain.


  1. À ne pas confondre avec la Coupe du monde tout court qui oppose des pays. La Coupe du monde des clubs est une compétition plus récente qui oppose des clubs venus du monde entier.  ↩︎

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Mitsubishi a illustré le problème de la domotique qui dépend du cloud 🆕

Nicolas Furno |

Mitsubishi, leader mondial des pompes à chaleur, est sans doute meilleur en matériel qu’en logiciel, du moins on peut l’espérer. MELCloud, son service de contrôle à distance des pompes à chaleur, est en panne dans le monde entier depuis le 18 avril, voire le 16 pour certains d’après des témoignages, et toujours pas restauré en ce lundi matin. Impossible de contrôler le chauffage ou la climatisation à distance, ce qui veut aussi dire que le contrôle par le biais de la domotique est également impossible.

L’app MELCloud est non seulement moche, elle ne fonctionne plus depuis plusieurs jours. À gauche, l’envoi d’une commande se traduit par une erreur ; à droite, le graphique des températures qui trahit bien l’absence de remontée des informations, depuis le 18 avril dans mon cas. Image iGeneration.

Après enquête de la communauté, le problème vient des DNS, un grand classique. En attendant que Mitsubishi le corrige de son côté, on peut restaurer l’accès à sa pompe à chaleur connectée en associant le nom de domaine production.receiver.melcloud.com à l’adresse IP 52.215.226.151. Il faut néanmoins pour cela son propre serveur de DNS en local, par exemple via PiHole. Ou alors patienter le temps que Mitsubishi règle cette panne mondiale, ce qui ne devrait quand même plus trop tarder, enfin on l’espère.

Même quand ce bug ne sera qu’un mauvais souvenir, il illustre bien le problème avec la domotique qui dépend du cloud. Il suffit d’un bug sur l’infrastructure serveur du constructeur pour que tous les appareils connectés qui en dépendent ne fonctionnent plus normalement. Dans le cas de Mitsubishi, ce n’est pas encore trop gênant, puisque l’on peut toujours contrôler les unités avec les télécommandes et autres panneaux de contrôle présents sur place1. Malgré tout, il reste toujours préférable de se baser sur une connexion purement locale, qui ne dépend d’aucun serveur distant.

MELCloud est de toute manière une vieille infrastructure, comme en témoigne son app restée à un design d’avant iOS 7. Mitsubishi est censée préparer une grosse mise à jour, ce qui explique d’ailleurs peut-être le bug en cours. Espérons que le constructeur japonais ait prévu par la même occasion un contrôle local de ses pompes à chaleur.

Mise à jour le 22/04/2024 21:26 : le problème semble en passe d’être résolu, même si le service est particulièrement lent ce soir. Il faut faire preuve de patience sans doute, mais on dirait que Mitsubishi a trouvé comment corriger les enregistrements de ses noms de domaine.


  1. Normalement… puisque l’on peut apparemment installer une pompe à chaleur sans contrôleurs locaux et tout faire avec MELCloud.  ↩︎

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JO 2024 : l'app dédiée aux transports en commun est disponible

Nicolas Furno |

Transport Public Paris 2024 a fait son apparition sur l’App Store et comme son nom étrange ne l’indique pas vraiment, il s’agit d’une app pensée pour les Jeux Olympiques qui auront lieu à partir de juillet à Paris et dans la banlieue proche. Créée par Île-de-France Mobilités, il s’agit d’une app officielle destinée avant tout au public qui viendra assister aux festivités et qui pourront grâce à elle autant trouver les itinéraires en transports en commun pour se rendre d’un lieu à un autre, que d’acheter des titres de transport directement sur leur smartphone.

Images iGeneration.

Lors de l’ouverture, l’app permet de sélectionner des favoris parmi tous les lieux prévus pour les Jeux Olympiques, en précisant pour chacun la ou les date(s) prévue(s) de votre passage. On imagine que le moment venu, l’app saura mettre en avant ces favoris les bons jours et simplifier la recherche d’itinéraire, ce qui est malin. L’utilisateur peut aussi définir une adresse de domicile pour simplifier ses recherches, même si on peut trouver en réalité n’importe quel itinéraire entre deux points de Paris et la banlieue. Notez qu’il y aura des itinéraires recommandés pendant les jeux, nommés « Paris 2024 » dans l’app.

Définition des favoris avec les dates de présence. Images iGeneration.
Recherche et affichage d’un itinéraire en transports en commun. Images iGeneration.

L’achat de titres de transport n’est pas encore activé, l’app promet l’arrivée de la fonctionnalité pour le mois de juin. On pourra acheter un « Passe Paris 2024 » qui servira à se déplacer librement, y compris vers les deux aéroports franciliens, avec une durée qui peut se limiter à une journée ou durer une semaine complète. Si tout va bien, l’iPhone où l’app a été installé pourra servir à valider son titre de transport dans les métros, bus, tramways et autres RER.

Transport Public Paris 2024 est une app gratuite, réservée à l’iPhone même si elle ne demande qu’iOS 15 et devrait ainsi fonctionner sur un grand nombre de modèles. Elle est traduite dans de nombreuses langues pour convenir au public du monde entier à qui elle est destinée.

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