Vidéos : et si Apple produisait une série… sur Apple ?

Anthony Nelzin-Santos |

Et si Apple inaugurait son service de streaming vidéo avec une série… sur Apple ? Ce n’est pas une rumeur, ni même une prédiction au doigt mouillé, rien d’autre qu’une idée lancée en l’air et soumise à votre sagacité. Mais une idée qui ne manque pas d’intérêt : Tim Cook parait vouloir contrôler jusqu’au contenu des films et séries produits, et il ne contrôle rien mieux qu’Apple.

Un extrait de « Source Code », un véritable mini-documentaire de quatre minutes consacré aux développeurs, présenté lors de la WWDC 2018.

Et puis Apple a bien failli commencer de la sorte. Vital Signs, par et sur Dr Dre, aurait dû être sa première série. Trop sulfureuse, trop violente, elle a finalement été abandonnée. Ce fut finalement Planet of the Apps, sorte de télé-crochet tout à la gloire des développeurs et (surtout) de l’App Store, qui n’a pas été renouvelé pour une deuxième saison.

Avec leur bande-son guillerette et leur profondeur de champ fine comme un rasoir, les longs clips qui émaillent les keynotes rappellent ces documentaires qui remplissent les rayonnages virtuels des services de streaming. Or Apple n’est pas seulement un acteur de la culture contemporaine, mais aussi un objet, étudié au kaléidoscope sous toutes ses coutures. (Cet article y contribue.)

Apple pourrait bien être tentée d’apporter — d’imposer ? — sa propre vision des choses, comme elle le fait à longueur de communiqués de presse (lire : Newsroom, le magazine lifestyle d’Apple). Sans révéler d’immenses secrets, il y a matière à lever un coin du voile qui entoure la machinerie cupertinienne, comme le livre Designed by Apple in California l’avait modestement fait.

« Behind the Mac », une série de clips publicitaires qui pourrait se prêter à un traitement documentaire.

Si les développeurs sont les créateurs de notre temps, ils méritent bien une série documentaire produite avec la plus grande attention, un Chef’s Table adaptée à l’App Store en quelque sorte. En assurant un message policé et la promotion d’un « style de vie Apple », elle ne serait pas la pire manière de mettre le pied de ce futur service à l’étrier.

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Netflix va multiplier les contenus interactifs, sans dire si l’Apple TV sera de la partie

Mickaël Bazoge |

Netflix a bien l’intention de capitaliser sur le succès1 de Black Mirror : Bandersnatch, sa fiction « dont vous êtes le héros ». Todd Yellin, le vice-président Produit du service de SVOD, a annoncé que d’autres contenus interactifs allaient être produits. « Attendez-vous à en voir davantage l’année prochaine ou dans deux ans », a-t-il déclaré durant une conférence en Inde.

Netflix ne va pas cantonner ces fictions au seul registre de la science-fiction, du fantastique, ou même à des histoires sombres. Le principe peut aussi s’appliquer aux comédies romantiques : « le spectateur pourrait choisir si la fille accepte de sortir avec ce gars ou un autre ». Yellin n’est malheureusement pas allé jusqu’à dire si ces contenus interactifs — qui se destinaient surtout aux enfants avant Bandersnatch — s’adapteront un jour à l’Apple TV…

Malheureusement, tvOS ne fait pas partie des plateformes compatibles avec le système de sélection du choix (lire : Netflix : l’épisode interactif de Black Mirror incompatible avec l’Apple TV). Rien ne dit que cela changera à l’avenir, même si c’est très rageant de ne pas pouvoir interagir dans ces histoires depuis le boîtier de streaming d’Apple.


  1. Netflix sait parfaitement à quoi s’en tenir en la matière : le service conserve bien longtemps le gros volume de données produites par les joueurs de l’épisode interactif. ↩︎

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Sur Android, Chrome peut charger des pages allégées en cas de connexion réseau difficile

Mickaël Bazoge |

Si une petite partie du monde s’apprête à basculer dans la 5G, il ne faut pas oublier qu’un grand nombre de mobinautes doit se contenter, au mieux, de la 3G. Pour assurer à ces utilisateurs la meilleure expérience de navigation web possible, Google a mis au point une nouvelle fonction dans Chrome pour Android.

Les pages « Lite » se chargent jusqu’à deux fois plus vite et consomment jusqu’à 90% de données en moins. Pour en profiter, il faut activer la fonction Data Saver (économie de données) dans les réglages. L’optimisation n’est réalisée que si la connexion au réseau est de type 2G, ou quand le navigateur estime que la page mettra plus de 5 secondes pour afficher quelque chose de consultable.

Quand Chrome charge une page Lite, le navigateur l’indique dans la barre de recherche.

Les techniques d’optimisation de Chrome s’appuient sur les serveurs de Google pour améliorer le chargement des pages (ce qui n’est pas sans rappeler le principe des articles AMP). Lorsqu’une page passe par le tamis de la fonction Data Saver, seule l’URL est partagée avec Google ; les cookies, les informations de connexion et le contenu personnalisé restent entre l’utilisateur et le site web.

Les développeurs web ont la possibilité de bloquer le chargement de leurs pages avec Data Saver ; Google leur conseille tout de même d’appliquer un ensemble de bonnes pratiques pour que leurs sites soient les plus légers et efficaces possibles. Les pages Lite sont automatiquement désactivées quand Chrome détecte une fréquence de visite importante ; dans ce cas, le navigateur charge la page standard.

La version iOS de Chrome n’est pas concernée par cette nouveauté, en raison des contraintes imposées par Apple sur sa plateforme. Google explique cependant que si la Pomme acceptait des modifications dans WKWebView, la fonctionnalité Data Saver serait disponible aussi sur iPhone.

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Un Spotify acheté, un Hulu offert : un modèle à suivre pour le service vidéo d’Apple ?

Mickaël Bazoge |

C’est la question à 10 € par mois : comment Apple compte-t-elle s’y prendre pour vendre son futur service de streaming vidéo ? C’est le 25 mars, durant son événement « It’s show time » que le constructeur dévoilera, en toute logique, son concurrent à Netflix. Mais même avec les dizaines de programmes produits sur les deniers de la maison, la quantité ne sera sans doute pas suffisante pour détourner les abonnés du numéro 1 de la SVOD (sans parler de la qualité).

Alors, comment faire ? Apple a une carte à jouer, celle de la complémentarité. La Pomme aurait tout intérêt à s’appuyer sur la base d’abonnés d’Apple Music (plus de 50 millions de clients payants) pour donner un bon départ au nouveau service de streaming vidéo. Quitte à les faire payer moins cher pour accéder au contenu vidéo1 ?

Pour Spotify, la clé du succès passe par des partenariats. Samsung va préinstaller l’app de streaming musical sur ses appareils ; les abonnés Spotify peuvent désormais profiter du forfait « avec pubs » de Hulu gratuitement.

La formule de base de Hulu (dont Canal+ Séries est en quelque sorte l’équivalent français) coûte 11,99 $ par mois, mais le service propose à côté un forfait financé à la fois par la pub et par l’utilisateur. Il revient alors à 5,99 $ par mois, et c’est cette formule qui est offerte aux abonnés Spotify.

Alors certes, il faut accepter les bandeaux de pubs qui tronçonnent les épisodes de ses séries préférées, mais l’utilisateur peut profiter d’un catalogue de contenus musicaux et vidéos de premier plan pour seulement 9,99 $ par mois. Apple pourrait s'inspirer de l'offre combinée Spotify + Hulu pour le modèle économique de son futur service vidéo…


  1. La rumeur a aussi évoqué la possibilité, pour les possesseurs d’appareils Apple, de visionner tout ou partie des programmes gratuitement. On a toujours un peu de mal à y croire, bien qu’Apple a déjà proposé Carpool Karaoké au visionnage gratuit sur l’application TV. ↩︎

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Orange creuse l'écart sur la 4G

Florian Innocente |

Orange se détache assez nettement des autres opérateurs en termes de déploiement des supports d'antennes 4G, indique l'ANFR, qui montre également les efforts de Free Mobile dans la bande des 700 MHz et les préparatifs pour la 5G.

Dans son dernier rapport sur le déploiement des réseaux mobiles, l’Agence nationale des fréquences a comptabilisé (en métropole) un total de 18 735 sites 4G allumés chez Orange (février en aura vu 300 de plus), 17 470 pour SFR (+91), 17 097 chez Bouygues (+ 86) et 12 364 pour Free Mobile. Ce dernier est avec Orange, l'opérateur où ces mises en route ont été les plus soutenues (+205).

Alors que Bouygues et SFR se marquent la culotte, Orange continue depuis quelques mois de les tenir à bonne distance

À relever ensuite dans ce rapport, les efforts toujours importants de Free Mobile pour déployer des antennes dans la bande des 700 MHz (propice à une couverture sur de longues distances et qui pénètre mieux les bâtiments). Avec 4 418 supports 4G en service dans cette bande, il est très loin devant Bouygues Telecom et ses 861 supports, de même qu'Orange (21) ou SFR (1).

Quant à la 5G, il y a maintenant 84 stations autorisées en France pour mener les tests grandeur nature. Bouygues, qui était parti le premier, est maintenant accompagné par Orange et SFR. Les trois opérateurs ont des autorisations pour utiliser respectivement 37, 24 et 23 supports d'antennes 5G. Free est encore absent de ce décompte. L'ouverture commerciale de la 5G, selon le planning de l'Arcep, est prévue pour le courant 2020.

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Ces banques qui boudent toujours Apple Pay

Stéphane Moussie |

En l’espace d’un an la tendance s’est inversée. De majoritaires, les grandes banques françaises boudant Apple Pay sont devenues minoritaires.

Il aura néanmoins fallu un moment avant que la situation se débloque. BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Épargne) est resté pendant un an et demi le seul groupe à prendre en charge le service d’Apple. La Société Générale a sauté le pas début 2018, puis elle a été rejointe un an plus tard par BNP Paribas, HSBC et dernièrement La Banque Postale.

Les banques et services prenant en charge Apple Pay actuellement.

Chaque nouvelle compatibilité est vécue comme un affront pour les possesseurs d’iPhone qui ne sont pas dans la « bonne » banque. C’est tout particulièrement le cas pour les clients du Crédit Agricole, qui ont eu non seulement de faux espoirs, mais aussi le pied de nez ultime la semaine dernière : la prise en charge de Samsung Pay par leur banque.

Une affaire de gros sous

Le Crédit Agricole, première banque française en nombre de clients particuliers, a une histoire tortueuse avec Apple Pay. D’après nos informations, la banque a travaillé pendant un temps sur son intégration. En mai 2017, dans des notes de version mémorables, elle a même laissé entendre que le service allait arriver un jour. Cette annonce qui ne devait pas être de la poudre de perlimpinpin a finalement bien été une carabistouille.

Notes de version de l’application du Crédit Agricole en mai 2017.

Depuis, aucune nouvelle ou presque. Sur Twitter, la banque répète en boucle à ses clients mécontents qu’elle « travaille sur le sujet d’Apple Pay », sans plus de précision.

Si la prise en charge de Samsung Pay ressemble à un pied de nez en direction des possesseurs d’iPhone, elle montre aussi que le Crédit Agricole n’est finalement pas fermé à une autre solution de paiement mobile que Paylib. La banque a insisté sur ce point dans une réponse qu’elle nous a transmise la semaine dernière :

Nous continuerons à développer Paylib, mais nous voulons aussi offrir à nos clients un large panel de solutions de paiement digital pour leur faciliter l’accès à des solutions tierces. Aujourd’hui, le lancement de Samsung Pay constitue donc une première concrétisation de cette stratégie. (passage en gras dans la réponse fournie, ndlr)

Il faut comprendre que d’autres solutions de paiement mobile devraient arriver un jour ou l’autre. Mais pourquoi Samsung Pay avant Apple Pay, pourtant lancé depuis plus longtemps ? Sans aucun doute pour une raison financière. Contrairement à Apple, Samsung ne prélève pas de commission auprès des banques pour chaque transaction réalisée.

Samsung Pay

Jugée trop gourmande au départ par la plupart des banques, Apple a mis de l’eau dans son vin au fil du temps. Le Monde affirmait mi–2018 qu’Apple avait revu à la baisse les conditions de ses partenariats, notamment en ce qui concerne l’engagement publicitaire demandé aux banques. En 2016, le groupe BPCE avait dépensé 19 millions d’euros en réclames Apple Pay. Ce n’est pas un hasard si plusieurs grands groupes ont finalement adopté le service ces douze derniers mois.

Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (à ne pas confondre avec le Crédit Mutuel Arkéa qui fait déjà partie des partenaires d’Apple) va faire un premier pas dans les prochaines semaines avec sa filiale Banque Casino. Cela servira peut-être de test grandeur nature avant un éventuel élargissement aux différentes fédérations et au CIC. Contacté, le groupe ne nous a pas répondu.

AXA Banque nous a indiqué pour sa part qu’Apple Pay était « un enjeu qui est intégré dans le planning stratégique. » Selon AXA Banque, le sujet est « très complexe » pour deux raisons :

Comment mettre un place ce système compte tenu de la taille d’un établissement bancaire comme AXA Banque ? Comment procéder avec un système informatique lié à différentes fusions ? Ce sont les raisons pour lesquelles, AXA Banque prend le temps d’analyser tant la dimension technique que le modèle économique.

La concurrence n’attend pas

Ce temps d’analyse profite à de nouveaux entrants. Car tous les clients ne restent pas les bras croisés à attendre que leur banque adopte Apple Pay. Les plus informés ont ouvert un compte gratuit chez N26 (700 00 utilisateurs en France), Lydia (1,7 millions d’utilisateurs) ou Orange Bank (250 000 clients).

Une autre solution appréciée est max, un service appartenant au Crédit Mutuel Arkéa qui permet de regrouper toutes ses cartes bancaires sur une seule carte. max permet ainsi de rendre compatible avec Apple Pay une carte qui ne l’était pas à l’origine.

max

Mine de rien, en tardant à adopter Apple Pay, les banques traditionnelles poussent certains de leurs clients, en particulier les plus jeunes, vers de nouveaux acteurs. Ceux-ci ne sont pas encore en mesure de remplacer totalement les banques historiques, sauf peut-être Orange Bank qui propose en plus un chéquier et un IBAN français, mais ils en ont l’ambition et s’ancrent petit à petit dans les habitudes.

« La majorité des clients de N26 sont actifs, a déclaré Jérémie Rosselli, General Manager France, à banques-en-ligne.fr. Naturellement N26 devient la banque du quotidien de nos utilisateurs ». N26 vise les 2 millions d’utilisateurs à la fin de l’année, soit trois fois plus qu’actuellement.

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Amazon va payer les développeurs français de Skills Alexa populaires

Florian Innocente |

Amazon va rémunérer les développeurs de Skills pour Alexa qui connaissent une certaine popularité. Son programme "Alexa Developer Rewards" est maintenant ouvert en France (ainsi qu'en Italie et Espagne), après une vingtaine d'autres pays.

En juin dernier lors du lancement de l'assistant en France, Amazon annonçait 200 Skills de tierces parties — ces jeux de commandes par lesquels on demande à Alexa de réaliser telle ou telle action, depuis les jeux de devinettes en passant la météo, un flash d'actualité ou une recette de cuisine. Aujourd'hui leur nombre a dépassé les 1 000 Skills.

Avec cette carotte, Amazon espère augmenter le nombre d'actions disponibles dans 8 catégories : Enseignement et éducation ; Alimentation et gastronomie ; Jeux, culture générale et accessoires ; Enfants ; Santé et bien-être ; Lifestyle ; Musique, radio et audio ; Productivité.

Ce programme de récompense calcule cette rémunération sur la popularité de la Skill (elle peut se traduire aussi par des crédits d'hébergement de ces Skills sur les serveurs d'Amazon), du nombre de fois où elle est utilisée, si elle l'est de manière récurrente ou encore au vu des notes laissées par les clients.

Dans ses exemples, Amazon cite le cas de développeurs qui ont su générer des sommes de quelques milliers de dollars à partir de Skills parfois assez simples et qui par conséquent peuvent toucher un nombre important de personnes. Comme cette Skill où l'assistant va proposer toutes sortes de réponses agréables à un « Bonne nuit Alexa » lancé par un utilisateur esseulé. Une idée toute bête, pour une Skill déclinée en anglais et allemand, qui lui aurait rapporté 25 000 $ en l'espace de six mois.

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