Nouveau front dans la guerre Amazon v Hachette

Mickaël Bazoge |

Amazon ne manque jamais une occasion de faire pression sur ses fournisseurs afin d'obtenir une baisse de prix ou des termes de négociation plus favorables, quitte à utiliser des techniques dignes de celles d'un vulgaire supermarché. C'est le cas pour Hachette, mais le monde de l'édition vidéo n'y échappe pas. Warner Bros avait souffert il y a quelques semaines d'un blocage sur les pré-commandes de ses DVD et Blu-ray avant que la major ne cède finalement. C'est actuellement au tour de Disney de subir les affres d'Amazon : sur la boutique américaine d'Amazon, il est impossible de réserver les prochains blockbusters Disney, des Gardiens de la Galaxie à Maléfique. C'est du moins le cas pour les galettes physiques, puisque les versions dématérialisées restent elles proposées normalement à la vente. C'est donc sur la vente des DVD et Blu-ray que cela coince entre Amazon et l'entreprise de divertissement.

L'autre pierre d'achoppement entre Amazon et un de ses fournisseurs concerne la renégociation du contrat avec Hachette. La maison d'édition ne compte pas accepter les demandes de son distributeur, que ce dernier a dévoilées au grand jour : un prix des livres numériques à 9,99$ et une commission sur le prix de vente de 30% (lire : Hachette : Amazon précise ses demandes). Plus de 900 écrivains (John Grisham et Stephen King) ont signé une lettre ouverte rédigée par Douglas Preston, auteur Hachette de thrillers à succès, dans laquelle il reproche à Amazon de transformer les livres en biens de consommation courants, sans considération pour les écrivains — dont le travail a participé du succès du distributeur. Authors United, le groupe de pression mis en place par Preston, invite les lecteurs à contacter directement Jeff Bezos (l'adresse courriel du fondateur d'Amazon est présent dans la lettre ouverte) afin de le faire changer d'avis.

Le distributeur n'a pas tardé à répliquer. Dans une « contre-lettre ouverte » diffusée sur le site Readers United, Amazon explique que les livres numériques doivent être moins chers afin de multiplier le nombre de lecteurs — de la même manière que les livres de poche l'avaient fait au sortir de la deuxième guerre mondiale. Amazon a également proposé trois offres à Hachette, qui ont toutes été refusées. L'entreprise américaine rappelle également la collusion entre les maisons d'édition dont le but a été d'augmenter le prix des livres. Quant aux auteurs, ils partent divisés dans cette bataille, plusieurs écrivains soutenant la démarche d'Amazon comme le montre cette pétition de soutien regroupant plus de 8 000 signatures.

avatar Nesus | 

Si l motivation d'amazone était vraiment de faire baisser les prix, elle ferait comme la grande distribution aujourd'hui. Elle baisserait sa marge.
C'est facile de dire faut baisser les prix en s'en mettant toujours plus ou autant dans la poche.
Les gars ! Faites des efforts. Moi, je sirote mon whisky devant ma piscine tranquille et j'observe.

avatar wildtiger | 

@Nesus

D'accord avec toi !

En attendant tant pis si Amazon ne vend pas le DVD de Gardiens de la galaxie, il y a d'autres revendeurs qui auront mon argent.

avatar gwen | 

Bravo Arm07. Enfin une personne qui étudie le fond du problème en analysant les faits avant de seulement penser à sa petite personne.

Vendre des livres dématerialisés au même prix que les livres physique à leur sortie est aujourd'hui abherent.

Il faut au moins qu'ils soient au prix de la version poche.

avatar Timekeeper | 

"V Hachette" c'est juste pour "vs." Ou il faut y lire un jeu de mots avec "VHS", Mickaël ?

avatar Mickaël Bazoge | 
Heu, non pas du tout ;)
avatar Myaboki | 

@arm07 :
D'accord avec toi pour que le prix des ebook doit être inférieur, mais cela n'a rien a voir avec les pertes d'Amazon qui ne fait pas que ça...faut pas tout mélanger.
Ils disent eux même vouloir à la fois baisser le prix de vente et à la fois augmenter leur marge à 30%. Le beurre et l'argent du beurre en somme.

avatar arekusandoro | 

Oui vous avez raison, pauvre amazon qui veut se faire 30% de marge sur les livres numériques. Il faut penser a eux : il faut payer les frais de stockage, d'expédition...comment ça non ?? Ha mais ouais c'est du numérique...pas de tout ça.

Mais le livre numérique reste trop cher c'est vrai, il ne faut juste pas tout mélanger...

avatar Wolf | 

Les livres sont des biens de consommation courant, au même titre qu'une baguette ou un café. Je ne vois pas ou est le problème ?

avatar ovea | 

Comprend pas … ou, trop bien pourquoi les éditeurs français ne favorise pas le livre numérique : préserver l'industrie lourde derrière l'édition papier !?

Bon !?!?

En attendant les livres numériques au juste pris, sans DRM, on peut se remémorer quand la musique et son support matérialisé, le CD ne pouvaient plus être achetés à cause des protections qui pénalisaient le consommateur …

Ça fait maintenant plus d'un an maintenant que mon canard, en baissant son prix publie ses versions électroniques sans DRM en TEXTE INTÉGRAL ET PAS SEULEMENT DES PHOTOS DES PAGES DE LA PUBLICATION PAPIER a vu mon porte monnaie s'ouvrir.

avatar urbanose | 

Quoi qu'on en dise, ce n'est pas à Amazon de fixer les prix des produits qu'elle distribue. Et puis quoi encore ? Tant qu'on y est, Amazon pourrait demander à Apple de baisser le prix de ces MacBook Pro, sous peine de ne pas les vendre. :-)

Ce que je ne comprends pas, c'est l'inertie d'Hachette dans l'affaire et ça va mal se terminer pour eux s'ils continuent ainsi. À leur place, j'en profiterai pour contourner totalement Amazon et lancer mon propre store en ligne où les lecteurs peuvent acheter les livres au format ePub ou PDF. De mémoire, Hachette distribue également d'autres éditeurs, et il pourrait les inciter à passer également par son store et non plus par celui d'Amazon.

Quand je cherche un livre, j'utilise Google, pas Amazon. Quand suffisamment d'éditeurs auront boycotté Amazon, ce dernier aura beau vendre ses Kindle à 1€ ou même payer les gens pour qu'ils les utilisent, sans contenu, son écosystème sera asséché.

Affaire à suivre…

avatar Silverscreen | 

Amazon perd de l'argent, c'est vrai. Mais pas en raison de sa plateforme de distribution. Elle en perd simplement parce qu'elle investit plus en expansion que ce qu'elle engrange : dominer le marché et, après, le rentabiliser.

Ça ne veut pas dire pour autant qu'Amazon n'entretient pas des marges très confortables sur la vente de livres qui est si cœur de métier. Ni même que cette partie là n'est pas rentable.

KIndle, Fire OS et Fire Phone, livraison le jour même, Développement du réseau, de distribution (hangars etc...), fermes de serveurs Amazon S3 : il y a des tas de secteurs où Amazon engloutit des quantités astronomiques de fric. Mais je ne crois pas que la vente de livres, de dvds ou de CDs en fasse partie...

Dans l'histoire, c'est bien Hachette David et Amazon Goliath... Quoi qu'en disent les rapports comptables...

avatar medvedkine | 

Amazon rêve de centraliser tous les biens de l'univers . C'est la raison la plus bête du monde pour ne plus jamais rien acheter dessus. Pas plus des livres que du papier toilette.

avatar Sire Kiki | 

@urbanose : Je suis parfaitement d'accord avec toi, Amazon n'a pas à décider des prix, ce n'est pas son rôle.
Ok, les livres numériques devraient être moins chers qu'ils ne le sont du point de vue du consommateur, mais il faut tout de même rémunérer les personnes qui sont derrière sa publication (éditeur et auteur), même si les frais sont moins important qu'avec les versions papier.
Et oui, Hachette devrait lancer son store et lâcher Amazon...

avatar urbanose | 

Ben oui, d'autant plus que la bande passante passante d'une librairie en ligne est bien plus faible qu'un magasin de musique en ligne (le fichier d'un livre est généralement beaucoup moins gros qu'un fichier de musique et la différence s'accroit si on compare avec un album entier). Il n'y a pas de grosse infrastructure à mettre en place, des solutions clefs en main existent… Bref, si Amazon veut jouer les gros bras, les éditeurs ont du répondant, pour peu qu'ils en aient la motivation.

avatar Garfield3 | 

Punaise incroyable.....;

Hachette vend et veut vendre des versions numériques de bouquins au même prix que leurs versions papier.
Bonjour la bande d'escrocs. J'aimerai bien qu'hachette nous dise combien de leur écrivain rédigent encore leurs oeuvres sur une vieille batteuse et combien sur des ordinateurs sur lequel on récupère directement le fichier.

On se croirait revenu à l'époque ou les majors trainaient des pieds devant les mp3 car les mp3 signifaient l'achat à l'unité et eux préféraient nous vendre l'album..
Bah hachette lui veut faire mieux nous vendre un fichier de quelques ko (ne nécessitant qu'un serveur avec une bande passante moyenne ) au prix d'un bouquin papier qui nécessite de la matière première, des imprimeries, de la logistique de transport des entrepôts des relais de ventes physiques et du personnel en pagaille.

Hachette le mastodonte doit être dans ces petits souliers leur rôles est loin d'être irremplacable dans une économie numérique. D'ailleurs même une boite comme amazon pourrait leur piquer une partie de leurs auteurs et donc leur taff si il mettait sur place une structure pour le traitement et la diffusion d'oeuvres littéraires numériques.

avatar urbanose | 

@Garfield3

Hum… On peut en dire autant d'Amazon: "Amazon vend et veut vendre des versions numériques de bouquins en touchant 30% dessus.
Bonjour la bande d'escrocs. J'aimerais bien qu'Amazon nous dise combien de techniciens il faut pour maintenir son service de librairie en ligne."

Il n'est nulle part indiqué qu'Hachette souhaite vendre les livres numériques au prix du format papier. Par ailleurs, le rôle d'une maison d'édition est plus difficilement remplaçable et bien différente de celle d'un simple distributeur de produits en ligne.

avatar Garfield3 | 

@urbanose

Bah si 30% de com sur un bouquin ca vous choque vous devez pas aimez les app store car c'est la même commission qui est appliquée sur les app.

Et pour être précis amazon ne se contente pas de fournir des serveurs uniquement pour les bouquin mais aussi pour la musique, les app, le cloud dont une part est gratuit. Perso j'ai 5 Go de stockage de musique gratuit, Hachette fourni quoi comme service pour ses bouquins numériques vendus à prix prohibitifs? Des DRM....

Quant à dire qu'hachette ne souhaite pas vendre les livres numériques au prix du format papier c'est tout bonnement une plaisanterie de mauvais gout. Il n'y a qu'a voir le prix des e-book sur n'importe quel e-boutique pour comprendre que le tarif appliqué par les maisons d'édition est supérieur à moins de vouloir faire croire à un complot international des e-boutique contre les e-book au profit des versions papiers!!!

Et dire que le rôle d'une maison d'édition est plus difficilement remplaçable et bien différente de celle "d'un simple distributeur de produits en ligne" ça reste à prouver et c'est encore moins impossible quand on a de bonnes raisons de vouloir le faire. .

avatar urbanose | 

@Garfield3

Bah si 30% de com sur un bouquin ca vous choque vous devez pas aimez les app store car c'est la même commission qui est appliquée sur les app.
Un livre n'est pas une app, ça ne génère pas la même bande passante et ne s'utilise pas de la même manière.

Et pour être précis amazon ne se contente pas de fournir des serveurs uniquement pour les bouquin mais aussi pour la musique, les app, le cloud dont une part est gratuit. Perso j'ai 5 Go de stockage de musique gratuit
Qu'Amazon propose des services associés qui n'ont rien à voir avec la lecture et qu'il souhaite rentabiliser est son problème. Ça n'est pas à l'éditeur de supporter ce coût.

Hachette fourni quoi comme service pour ses bouquins numériques vendus à prix prohibitifs? Des DRM....
La librairie en ligne d'Hachette (numilog.com) propose les livres au format ePub ou PDF, avec ou sans DRM, que toute liseuse peut lire. Que propose Amazon ? Des livres au format Kindle, uniquement compatibles avec leur format. Amazon a d'ailleurs un total contrôle sur les Kindle de ses clients et peut supprimer sans prévenir le contenu, comme en atteste cette affaire : http://goo.gl/LMx0fL

Quant à dire qu'hachette ne souhaite pas vendre les livres numériques au prix du format papier c'est tout bonnement une plaisanterie de mauvais gout.
Qu'est-ce que le goût vient faire dans cette histoire ? Il suffit de comparer le prix d'un livre au format papier et le même au format numérique. Force est de constater que la version numérique est moins chère.

Et dire que le rôle d'une maison d'édition est plus difficilement remplaçable et bien différente de celle "d'un simple distributeur de produits en ligne" ça reste à prouver et c'est encore moins impossible quand on a de bonnes raisons de vouloir le faire. .
Ce genre d'argument sans fond montre bien l'ignorance totale du travail d'un éditeur. Il est question de choisir ou proposer des sujets, de trouver des auteurs, de relire les textes et d'orienter les auteurs, faire la mise en page, de les présenter aux libraires, dans des salons, etc. Amazon est loin d'avoir une telle équipe avec l'expérience de ceux travaillant chez les éditeurs actuels. D'ailleurs, quand je vois le site d'Amazon, il est loin de remplacer le travail d'un bon libraire dont ses conseils sont infiniment plus utiles.

avatar Garfield3 | 

Un livre n'est pas une app, ça ne génère pas la même bande passante et ne s'utilise pas de la même manière.

Je vois pas en quoi la bande passante (et encore c'est ce que vous avancez sans chiffre précis) et le fait que ça s'utilise pas de la même manière à quelque chose de pertinent pour accepter 30% pour l'un et pas pour l'autre en sachant que touts les deux c'est des "biens" électroniques.

Qu'Amazon propose des services associés qui n'ont rien à voir avec la lecture et qu'il souhaite rentabiliser est son problème. Ça n'est pas à l'éditeur de supporter ce coût.

Bah à partir du moment ou l'éditeur refuse d'investir lui même dans son propre service il se soumet de lui même aux conditions de son sous traitant et pas l'inverse. Ce qui signifie qu'il en accepte les conditions et les coûts. Il peut refuser et développer son propre système mais il faut croire que Hachette ne veut pas passer par cette case prèférant recupérer les bénéf sans investissement.

La librairie en ligne d'Hachette (numilog.com) propose les livres au format ePub ou PDF, avec ou sans DRM, que toute liseuse peut lire. Que propose Amazon ? Des livres au format Kindle, uniquement compatibles avec leur format. Amazon a d'ailleurs un total contrôle sur les Kindle de ses clients et peut supprimer sans prévenir le contenu, comme en atteste cette affaire : http://goo.gl/LMx0fL

Ah non mais merci pour l'info Hachette vend des livres avec et sans DRM mais Amazon a developpé son système propriétaire (comme Apple) c'est des méchants....

Non seulement hachette veut imposer des DRM mais en plus c'est pour contrôler ses auteurs pour qu'ils n'aillent pas vers d'autres éditeurs dans d'autres pays....

"Hachette veut imposer à ses auteurs d'imposer des DRM partout
Lorsqu'il signera un contrat d'édition avec un auteur pour le distribuer dans certains pays, Hachette exigera désormais que l'auteur n'accorde pas de droits à un autre éditeur pour d'autres pays, sauf si la version numérique du livre n'est distribuée qu'avec DRM."

http://www.numerama.com/magazine/23416-hachette-veut-imposer-a-ses-auteurs-d-imposer-des-drm-partout.html

Aucun doute hachette est toute gentille....

Qu'est-ce que le goût vient faire dans cette histoire ? Il suffit de comparer le prix d'un livre au format papier et le même au format numérique. Force est de constater que la version numérique est moins chère.

C'est cela oui...;

http://www.liseuses.net/pourquoi-papier-moins-chers-ebook/

Ce genre d'argument sans fond montre bien l'ignorance totale du travail d'un éditeur.

Ce genre de reflexion montre l'ignorance totale de comment certaines boites se lancent sur une nouvelle activité. Faite un effort et vous comprendrez que quelque soient les compétences ou les talents nécessaires au développement d'une nouvelle activité il y a ce qu'on appelle
1) le marché du travail
2) le débauchage
3) racheter une maison d'édition

Dire qu'une boite comme amazon n'a pas les moyens de recruter le personnels nécessaires c'est comme dire que Google n'a pas les moyens de se lancer la création d'un nouvel OS....Oups ils l'ont fait.

avatar urbanose | 

Que d'arguments creux, sans consistance, ni raison…

Un livre (du texte donc) tient en quelques centaines de Ko, la taille moyenne d'une app était de 20 Mo et ne cesse d'augmenter : http://www.macrumors.com/2012/10/16/size-of-the-average-ios-app-increased-16-in-six-months/

Je ne suis pas le défenseur d'Hachette et de son choix de DRM, néanmoins compatible avec la plupart des logiciels de lecture contrairement au Kindle. Mais de là à penser qu'Amazon est là pour notre bien, il faut savoir rêver les yeux ouverts, ou en tous cas, ne pas les avoir en face des trous.

Je ne vois pas en quoi un lien vers un article de propagande en faveur des liseuses viendrait supporter un argument, fut-il raisonné.

Enfin, le dernier argument, si on peut l'appeler ainsi, n'est vrai qu'à l'intérieur de son minuscule périmètre. Comparer la création d'un OS avec celui du métier de l'édition n'a aucun sens. Google n'est pas allé chercher bien loin pour faire Android : la plupart des ingénieurs travaillaient déjà dans l'entreprise.

Il faut bien se rendre à l'évidence, et je conçois que ça peut être difficile pour certains, surtout pour ceux qui confondent une app et un livre ou la production de code avec l'écriture d'un roman, qu'une personne est unique de par son talent, ses humeurs, ses émotions, son expérience et ses relations. Si s'accaparer des acteurs de création de contenu était aussi simple, Apple l'aurait déjà fait pour s'assurer de la pérennité de l'iTunes Store et se serait même évité des problèmes juridiques pour son iBooks Store. Or, on voit bien que ça n'est pas possible, même avec des moyens colossaux.

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