Jolla : la tablette participative [màj : et déjà financée]

Mickaël Bazoge |

De bonnes idées, une filiation prestigieuse, mais des moyens limités : ainsi pourrait-on résumer Jolla, une jeune pousse finlandaise créée par des anciens de Nokia qui ont développé avec Sailfish un système d'exploitation original (basé sur MeeGo) faisant un usage intensif des gestes de doigts. Le premier smartphone lancé en fin d'année dernière n'a pas fait d'étincelles, mais même si l'éditeur/constructeur a souhaité étendre son OS à Android, il n'en a pas terminé avec le matériel. La jeune pousse a levé le voile sur sa première tablette, sobrement baptisée The Jolla Tablet. La première originalité de cette ardoise est que les amateurs sont invités à participer à son financement sur Indiegogo : le produit y est proposé à partir de 189$ pour une livraison en mai prochain.

Techniquement parlant, cette tablette comporte un écran de 7,8 pouces (2 048 x 1 536, 330 pixels par pouce), un processeur Intel quatre cœurs 64 bits cadencé à 1,8 Ghz, 32 Go de stockage et un slot SD, un capteur photo de 5 mégapixels au dos, une batterie d'une capacité de 4 300 mAh, le tout dans un boîtier de 8,3 mm d'épaisseur et un poids de 384 grammes.

Mais les spécifications techniques ne font pas tout. L'ardoise de Jolla est surtout un écrin pour Sailfish 2.0, qui là encore mise tout sur les mouvements de doigts ainsi que sur les possibilités en matière de multitâches : l'OS ne se contente pas d'afficher des captures écran du dernier état des applications, ce sont des aperçus en temps réel. Il devient possible de consulter ses flux Twitter et Facebook, tout en regardant la retransmission d'un match par exemple. Histoire d'assurer à l'ardoise un catalogue d'apps confortable, et même s'il existe des « milliers » d'applications natives pour Sailfish, la tablette prendra en charge les logiciels Android.

Souhaitons maintenant à la Jolla Tablet un sort différent de l'Ubuntu Edge, un smartphone également proposé au financement participatif et qui n'a jamais vu le jour faute de fonds suffisant (lire : Ubuntu Edge, le plus bel échec du crowdfunding). La collecte semble en tout cas efficace : quelques heures après le lancement de la campagne, celle-ci dépasse déjà les 30% des fonds nécessaires au lancement de la production de l'appareil.

Mise à jour 12h24 — Ça n'aura pas traîné, Jolla a d'ores et déjà rempli ses objectifs de financement ! Et il reste encore 21 jours pour accumuler de l'argent supplémentaire.

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avatar bompi | 

Le problème de Jolla, c'est son système. Issu de MeeGo il était assez largement en-dessous à sa sortie (au moins pendant six mois, après j'ai revendu mon téléphone). En fait, c'était moins bien qu'un N9 sous MeeGo et il n'y avait même pas le plaisir de geek que l'on connaît avec le N900...

Le problème de Jolla, c'est aussi son téléphone, qui n'est pas trop cher, mais qui fait vraiment cheap avec son plastique pas terrible.

Certes on peut utiliser les applications Android (en passant par un magasin russe...) mais ils n'ont pas encore réussi à créer un engouement du côté des développeurs pour avoir de vraies applications natives de qualité. C'est la quadrature du cercle : sans compatibilité Android, on a rien. Avec, on n'a rien de natif. La mayonnaise ne prend toujours pas.

Avec une tablette on peut éventuellement espérer avoir un outil sympathique, y compris pour un hacker. Mais j'ai du mal à y croire.

avatar joneskind | 

@bompi :

Je suis assez d'accord avec ton analyse.

Le nerf de la guerre c'est l'appstore.

avatar bompi | 

Pour une tablette, je trouve que le bon test est celui de la famille, c'est-à-dire si le reste de la famille vous la pique et finit par la monopoliser.

J'ai une tablette de BlackBerry que personne n'a jamais convoitée.
J'ai un iPad Mini qui semble m'avoir définitivement échappé.

Je crains que la tablette de Jolla ne soit dans la première catégorie...

avatar Act | 

Je viens de créer ce compte uniquement pour rendre hommage à votre travail qui est unique en France. Bien qu'étant dédié à une marque, vous ne manquez pas d'offrir à vos lecteurs toute l'actualité essentielle du secteur et cela avec objectivité. Comment ne pas souligner également votre style à la fois soigné, léger et parfois humoristique? De plus vos articles n'hésitent pas à critiquer les lacunes ou les dérives de la marque. Bravo et merci pour votre travail.

Quant à Jolla, ce surprenant succès laisse penser que cette marque finira par y arriver malgré la demie teinte des premiers téléphone et OS. Ce serait tellement bien au nom du Nokia N9, unique véritable rival de l'Iphone, qui comme lui portait les gènes d'une véritable rupture (NFC, 1Go RAM, interface gestuelle, multitache radical, notifications riches et interactives, design, ouverture des fonctionnalités aux développeurs...). Si Nokia s'y était focalisée, l'histoire du secteur serait différente. La finance internationale en a décidé autrement. Mais, tout ceci vous le savez mieux que moi.

avatar gattuz | 

J'aime beaucoup jolla et vais me laisser tenter.

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