Netflix veut casser les VPN avec le même catalogue pour tous

Mickaël Bazoge |

Netflix s’est donné un nouveau combat : combattre les barrières artificielles qui empêchent une série d’un pays d’être lisible par les abonnés d’un autre pays de son service de vidéo à la demande sur abonnement. Cette volonté s’applique à tous les utilisateurs de Netflix dans le monde, l’idée étant de proposer à tous le même catalogue sans distinction. Il faut bien avouer qu’actuellement, les téléspectateurs français ne peuvent que jalouser leurs homologues américains qui bénéficient d’une sélection autrement plus riche — d’où l’usage de VPN qui permettent de contourner les limitations géographiques.

Reed Hastings, le CEO de Netflix, compare le VPN à « un petit astérisque par rapport au piratage, qui reste le vrai problème dans le monde ». Il reconnait à l’Independent anglais que si les gens sont prêts à payer un abonnement mensuel, ils veulent aussi accéder au contenu qu’ils souhaitent, même si la série ou le film désiré n’est pas disponible sur leur version régionale de Netflix.

« La solution simple pour Netflix est de faire en sorte que notre contenu soit le même partout dans le monde, pour qu’il n’y ait pas d’incitation à utiliser un VPN », explique t-il. La volonté de Netflix est louable du point de vue de l’utilisateur, mais il sera très difficile d’imposer cette vision aux producteurs : l’industrie du cinéma à Hollywood ne semble pas très ouverte à l’idée de créer une licence internationale, sans oublier les législations nationales. C’est le cas en France avec la chronologie des médias qui permet de financer le cinéma hexagonal, mais qui en retour pénalise les services de VOD et prête le flanc au piratage.

Netflix a commencé à prendre le problème à bras le corps en produisant ses propres films et séries. La prochaine, Daredevil, sortira simultanément dans toutes les versions régionales de Netflix. Mais encore faut-il que le service s’arrange avec certains particularismes locaux : en France, la saison 3 de la série-événement House of Cards a été diffusée uniquement sur Canal+ qui en détient les droits. Pour finir, Netflix n’a pas voulu confirmer le chiffre de 500 000 abonnés en France, un chiffre avancé par le New York Times mais qui ne distingue pas les abonnés gratuits et payants.

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avatar frankm | 

« Les gens sont prêts à payer un abonnement mensuel ».
Tu m'étonnes vu la merde qu'il y a à la télé. Je suis le premier à avoir balancé le téléviseur par la fenêtre, économie de la redevance. Vu l'économie pourquoi ne pas dépenser ça sur Netflix.

avatar elamapi | 

Aucune chance que ça passe. Au moins en France .... Suffit de voir la gestion de la chronologie des médias pour comprendre.

avatar TommyKaivyn | 

Se serait pas mal... Surtout si on ce base sur les États Unis!!

avatar bigfafa | 

Le bon combo : Netflix + unlocator (permet aussi de regarder le replay des chaînes US ou la F1 sur chaînes européennes...) -> 14 eur / mois

avatar Mirage Breton | 

Après une affaire récente sur VPN unlimited (forfait infini à 25€ pour 99 ans) je vais continuer à faire marcher l'hypocrisie française. Quand est-ce qu'ils comprendront qu'ils perdent plus à faire attendre les spectateurs? Un spectateur qui attend change de crémerie. Et tant pis si elle n'est pas en France...

avatar macosZ | 

C'est quand même incroyable que l'industrie du cinéma, comme celle de la musique d'ailleurs, scie la branche sur laquelle elle est assise.

Du coup on se retrouve avec des boîtes high-tech diffuseurs de contenus qui deviennent producteurs de contenus.

Bien joué les mecs vous tuez votre propre industrie

avatar poulroudou | 

@macosz le cinéma Français vit justement grâce à la chronologie des médias. On est le seul pays au monde, hors USA à avoisine une vraie industrie cinématographique. Beaucoup d'acteurs Européens passent par la France pour avoir une visibilité internationale. Plus de chronologie des Médias, plus de Cinema Français, un max de monde à 'ANPE... Ça n'a pas l'air d'en gêner certains comme @Mirage Breton

avatar poulroudou | 

Le cinéma Français est principalement financé par... Canal+, en effet. Et c'était une condition lors de sa création en 1984.

Pour info... : http://www.slate.fr/story/86919/canal-cinema-francais

avatar vache folle | 

@poulroudou :
Ce qu'il ne faut pas lire "les seuls avec les américains"
C'est oublié un peu vite le cinéma italien, suédois, INDIEN (qui en volume de production est largement supérieur à l'américain). Je ne parle pas non plus du cinéma asiatique ou océanique (Australie, Nouvelle-Zélande)
Avant d'écrire de pareille ineptie, il serait de bon ton de vous cultiver un minimum

avatar poulroudou | 

Le cinéma INDIEN??? C'teu blaguuuuueuuu :-D

Cite mois des films Indien, Suédois, ou Italien qui soient régulièrement au sommet du box office Français, ou plus largement Occidental?

Bon, plus sérieusement, le cinéma Français est le deuxième exportateur de film derrière les USA.

Sources : http://www.unifrance.org/actualites/11596/enquete-sur-l-image-du-cinema-francais-dans-le-monde

C'est un plaisir pour moi que de de vous instruire @vache folle :-D

avatar poulroudou | 

Certes, d'un point de vue nombre de films, l'industrie Indienne est de loin la première...

Mais, ma comparaison, et les études que je cite plus haut sont la comparaison du marché occidental.

Loin de moi l'idée de dénigrer le marché du cinéma Indien et l'Inde en général... mais... culturellement, ils vivent dans "un autre monde" comparé au notre. Ne serait ce que sur la place de la femme dans la société. Et si on commence à parler du système de castes...

Bref, il faut comparer ce qui est comparable, des marchés similaires.

avatar arekusandoro | 

Attention à ne pas dire n'importe quoi. Il ne faut pas confondre VOD et SVOD..."C’est le cas en France avec la chronologie des médias qui permet de financer le cinéma hexagonal, mais qui en retour pénalise les services de VOD et prête le flanc au piratage"

La chrono des media pénalise la SVOD (VOD illimité avec 36 mois...) la VOD arrive 4 mois après un film en salle...c'est pas non plus énorme comme delais...

De plus netflix est un service de SVOD et pas de VOD (achat a l'acte)

avatar Jymini | 

La chronologie des médias n'existe pas dans d'autres pays et cela ne les empêche d'avoir une industrie cinématographique performante ! Que ce soit les États-Unis ou l'Asie, cela ne gêne pas la (prolifique) production cinématographie.
En France, nous avons des financements importants et une chronologie des médias. Pour autant, cela ne produit pas les résultats attendus.
Le système français actuel ne démontre pas son efficacité, loin de là. Mais il est vrai, que l'industrie cinématographique française est un gros employeur, de part les sources de financement dont elle bénéficie et la chronologie des médias qui préservent les revenus. Est-ce vraiment là le but, être un gros employeur ?

avatar tchit | 

@Jymini :
La prolifique production mondiale ? Tu connais beaucoup de pays qui se cassent pas les dents sur le cinéma US ?

avatar Mark Twang | 

Un adulte doit être capable de gérer sa frustration. Un peu d'attente ne tue personne.

avatar Spry | 

Par contre, si on suit la logique de Netflix, ça voudrait aussi dire que "catalogue unique" est égal à "prix unique". Ainsi, quid du dollar, de l'euro, de la livre sterling, etc ?
Certains pays seront plus avantageux niveau contenu, d'autres pour le taux de leur monnaie.

Surtout, ça poserait un autre problème : le support de la langue.
À ce jour, le "pauvre" catalogue français a quand même le mérite de proposer toutes les œuvres en V.O. sous-titrés. Ce qui n'est donc pas le cas lorsqu'on regarde une série ou un film d'un autre catalogue. C'est aussi bête que ça, mais ça change beaucoup de choses.

Après, je ne parle même pas des problèmes que ça poserait pour les chaînes de télévisions qui achètent les droits de diffusion des séries et des films et qui, se voyant couper l'herbe sous le pied par Netflix (qui diffuserait donc la série avant elles), ne verraient plus l'intérêt de dépenser autant, donc moins d'argent pour les œuvres, donc moins de qualité, etc...

avatar ofabriceo | 

Les VPN sont un faut problème (comme bien souvent) pour Netflix, étant donné qu'il faut malgré tout être abonnée à leurs services, donc aucune perte financière. Le vrais problème vient des maisons de productions et bien entendu dans notre cas de la législation français. Avant que Netflix caresse l'idée de pouvoir diffuser les mêmes films séries a tous ces abonnées l'eau aura coulé sous les ponts.

avatar macosZ | 

Oui défendre l'industrie du cinéma français je veux bien....

Mais c'est pas elle qui exploite aussi avec le statut intermittent (interim low-cost qui coûte bonbon) des milliers de personnes ?

Il n'y a pas d'un côté les gentils et les méchants.

L'industrie et canal font du lobbying alors qu'en fait l'industrie aurait tout à gagner en travaillant directement avec Netflix et se rémunérer dessus.

avatar tchit | 

Le cinéma indien est qualitativement très mauvais comparé au nombre de productions. Si leurs films ne s'exportent pas c'est qu'il y a une raison. Pareil pour les coréens.
Le cinéma italien est presque mort. Ne parlons pas de l'allemand.
Si la France garde une place de choix c'est grâce à son exception culturelle. Ne nous leurrons pas.

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