Streaming : la SCPP vise les 12 millions d'abonnés payants en France

Mickaël Bazoge |

Il y aurait en France 5% de la population abonnée aux offres payantes des services de streaming, relève Libération à partir du dernier rapport de la SCPP (Société collective des producteurs phonographiques). Cette société regroupe les trois principales majors ainsi que bon nombre de producteurs indépendants. Il ne s’agit que des premières tendances issues de l’observation du marché sur l’année 2015, mais elles sont très nettes : le streaming (payant) a commencé à sérieusement prendre son envol.

Car ces 3 millions d’amateurs représentent mine de rien une hausse de 65% des inscriptions aux abonnements payants par rapport à 2014. Surtout, cela transforme le streaming en « produit de grande consommation », se réjouit Pascal Nègre, le président de la SCPP (et accessoirement PDG d’Universal Music France). Il estime que dans les prochaines années, le pays comptera entre « 10 à 12 millions d’abonnés payants ».

Pascal Nègre a sorti sa calculette : 1 000 streams rapportent autant qu’un album vendu. Résultat : le marché de la musique en France pourrait retrouver le chemin de la croissance à l’horizon 2018. En attendant, la SCPP a perçu 78,5 millions d’euros issus des droits voisins qui reviennent dans la poche des producteurs de musique. Le fruit de la copie privée, qui fait partie du panier des rémunérations des producteurs, a augmenté de 19%. Apple a longtemps fait partie des entreprises récalcitrantes, mais à force de se faire tirer l’oreille, le constructeur a fini par obtempérer. Il reste toutefois « 130 millions d’euros dans la nature », se plaint la SCPP, une somme due par des fabricants de produits électroniques taxés.

avatar Orpioo | 

Et sur ces trois millions d'abonnés, combien se tapent un abonnement non désiré, du genre "option gratuite - mais payée par l'abonnement opérateur, alors qu'on n'en voulait pas"?

Il est encore dans le circuit ce gratte-cul de Pascal Nègre? L'incompétence est souvent récompensée, c'est bien dommage.

avatar warmac33 | 

+1

en ce qui concerne la taxe copie privée, c'est l'une des raisons pour lesquelles j'achète au maximum mes produits numériques à l'étranger (suisse, USA). Marre de payer des taxes à la con.

avatar C1rc3@0rc | 

+1

On compte l'offre de "découvertes" d'Apple Music?

C'est 1 beau discours marketing et 1 bel usage des statistiques pour masquer la realité:

«Il y aurait en France 5% de la population abonnée aux offres payantes des services de streaming»

«Car ces 3 millions d’amateurs représentent mine de rien une hausse de 65% des inscriptions aux abonnements payants par rapport à 2014»

Soit P.Negre considère que son marché compte 60 millions de potentiels clients, mais que fait-il des 6,318 millions restant?
Serait-ce la marge de pirates incompressibles, soit un peu plus de 9,5% de la population française?

Ou alors il arrondit 4.5 a 5, ce qui peut expliquer le niveau des taxes privées collectées par l'Etat pour payer les rentes privées du secteur audio-visuel.

Si je calcule bien cela veut dire qu'il y avait 1,8 millions d'abonnés au streaming en 2014.

Bon si je prends maintenant les chiffres de la SNEP pour les revenus du streaming, on a
2010 => 23 millions €
2011 => 40 M€ => +74%
2012 => 52 M€ => +30%
2013 => 54 M€ => +4%
2014 => 73 M€ => +35%
2015 => 120 M€ => +65% (la SNEP donne +65,9%, soit 1,107 millions d'écart - une paille qui aurait pu permettre l'achat d'une villa dans le sud de la France)

Mais le revenu par abonné est fixe!

La SNEP indique qu'en 2015 les revenus du numérique représenteraient 43% des revenus pour un total de 207,3 millions €...
Selon la SNEP le streaming représenterait 26,4% du marché total de la "ventes" de titres.
Sachant que le marche total c'est + de 500 M€ en 2015...

Le streaming, c'est une corne d'abondance. On le paye chaque mois. On arrête de payer: on a plus rien.
Un single on le paye 1 fois et on l'écoute tant qu'on veut.

Les rentiers disposent donc d'une phénoménale progression de leurs rentes, ensuite assurées ad vitam + revenus indirects:super deal!

Mais mauvais deal pour les artistes et les consommateurs!

Et pour les 8,5 millions € d'Hadopi?

avatar harisson | 

"Surtout, cela transforme le streaming en « produit de grande consommation », se réjouit Pascal Nègre, le président de la SCPP (et accessoirement PDG d’Universal Music France)"

Pour ma part, cette phrase est un indicateur repoussoir pour utiliser le streaming. Qd P. Nègre se réjouit, ce n'est jamais bon signe pour le consommateur (et "accessoirement" les artistes).
Comment se fait-il qu'il soit directeur de cette "association" et d'une major ?

avatar Lz | 

+1

avatar warmac33 | 

@ harisson
"Comment se fait-il qu'il soit directeur de cette "association" et d'une major ?"
parce que bcp d'associations sont avant tout des lobbys déguisés : cette association en est un excellent exemple, association au sens juridique du terme et non comme le langage courant l'entend bien souvent (assistance, bénévolat...)

avatar pommecroquee | 

Rapace, l'industrie musicale

avatar Domsware | 

Techniquement ce n'est pas une taxe mais une redevance pour compenser la mise en place d'une exception : celle d'effectuer une copie privée.

Ce qui m'agace le plus dans cette redevance c'est son application tous azimuts, par défaut. J'achète un iPad et je paie cette redevance quand bien même je n'ai aucune musique stockée sur cet appareil. La loi prévoit pourtant la possibilité de se faire rembourser cette redevance sur simple demande. En 2013 j'avais essayé avec pour seule réponse de l'organisme chargé de cela : ce n'est pas encore en place ! La collecte oui, le remboursement non.

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