Un juge américain défend à la police d'exploiter Face ID dans une nouvelle affaire

Stéphane Moussie |

Un tribunal californien a statué la semaine dernière que la police américaine ne pouvait pas forcer un suspect à déverrouiller son smartphone avec son visage ou son empreinte digitale, rapporte Forbes. Cela va à l’encontre d’une précédente affaire dans laquelle le FBI avait pu tirer parti de Face ID pour consulter le contenu de la personne incriminée.

Image Apple

Dans la nouvelle affaire, qui concerne une extorsion potentielle, le juge Kandis Westmore a estimé que, même avec un mandat, le gouvernement n’avait pas le droit de forcer un suspect à déverrouiller son smartphone avec des fonctions biométriques.

Jusque-là, code et authentifications biométriques n’étaient pas considérés sur un pied d’égalité. La police américaine était autorisée à exploiter le second type de déverrouillage, mais pas le premier, couvert par le cinquième amendement de la Constitution américaine qui défend contre l’auto-incrimination.

Finalement, le nouveau jugement met donc au même niveau ces deux méthodes et pourrait avoir un impact dans les futurs dossiers similaires.

avatar Bigdidou | 

Même avec un mandat ?
Je dois dire que je ne comprends pas. Ça me parait une conception très extensive de l’auto-incrimination.
Et puis, a priori, c’est un juge qui donne un mandat : ils faut qu’ils se mettent d’accord entre eux...
Ensuite, il faut aussi interdire les fouilles et les perquisitions, alors.

avatar Abd Salam | 

@Bigdidou

Cela doit être en rapport avec la crise d’excès sécuritaire et répressif qui faisait que certains juges (et policiers) voulaient considérer le type de verrou Face ID comme étant un verrou qui ne nécessiterait pas d’obtenir un mandat... justement.

avatar Malouin | 

Je trouve ces évolutions et autres adaptations captivantes : comment une société avec des règles et des lois bâties à l’ère de l’imprimerie vont s’adapter aux nouveaux usages et à la technologie qu’ils impliquent...

avatar Abd Salam | 

@Malouin

Réinventer l’eau chaude ne nécessite pas de nouvelles lois...

Qu’un coffre soit physique ou virtuel ; c’est la législation sur les coffres qui s’applique en toute logique.

Certains veulent contourner les lois en passant en force...avec les meilleures intentions (sécuritaires) du monde, ils inventent des vides juridique pour aller plus vite et combler leur retard réel et imaginaire sur les méchants !

avatar Bigdidou | 

@Abd Salam

« Qu’un coffre soit physique ou virtuel ; c’est la législation sur les coffres qui s’applique en toute logique. »

Oui, mais enfin interdire de perquisitionner quoiqu’il arrive le coffre est tout aussi absurde.

avatar Abd Salam | 

@Bigdidou

Le juge interdit aux policiers de forcer les prévenus à déverrouiller leurs appareils !

Ce qui est conforme avec la législation qui dispose que les policiers doivent demander un mandat pour ouvrir un coffre (ou «perquisitionner» un domicile).

Le juge n’interdit pas les «perquisitions», il rappelle que les policiers ne s’autorisent pas eux-mêmes à entrer quelque part ! ou à ouvrir quelque chose.

avatar Bigdidou | 

@Abd Salam

« Le juge interdit aux policiers de forcer les prévenus à déverrouiller leurs appareils ! »

Même avec un mandat, dit la new.
Par analogie, il interdit à la police de forcer à ouvrir une porte si le prévenu n’est pas d’accord pour une perquisition ordonnée par mandat.
Vive !. Burp. Hips.

avatar Abd Salam | 

@Bigdidou

En effet, en l’espèce le juge semble plutôt se référer au droit de garder le silence et de ne pas s’incriminer soi-même !

avatar Abd Salam | 

@Bigdidou

Je rajoute :
En fait le juge anticipe vachement sur le travail des législateurs, il fait parti des gens qui considèrent que les smart phones sont utilisés comme une extension du cerveau des utilisateurs !

Et donc qu’on peut retrouver dans nos appareils bien plus que ce que l’on peut découvrir dans une habitation ou même un coffre dans le cadre d’une commission rogatoire.

Je pense pas que le juge ait complètement tort dans sa conception de ce qu’est un smart phone... par contre, il outrepasse ses fonctions en décidant de classer les appareils à sa manière.

avatar Bigdidou | 

@Abd Salam

« Et donc qu’on peut retrouver dans nos appareils bien plus que ce que l’on peut découvrir dans une habitation ou même un coffre dans le cadre d’une commission rogatoire. »

Quoi, par exemple ?
Parce que j’ai beau chercher, je ne vois pas.
Mon intimité, elle est dans les serveurs de Google, d’Orange et dans les bornes relais que j’ai activées.
Dans mon téléphone, il n’y a que ce qu’on trouverait dans mes agendas, mon courrier, mes papiers ou mes photos.

avatar Malouin | 

@Abd Salam

Je pense que c’est moins simple que ça ! Si un « coffre » reste un « coffre », son accès est quelque peu différent en terme d’effraction ! Il ne vous a pas échappé que le « double » des clefs n’était pas de même nature, ni dans la forme, ni dans l’objet ! Et je ne parle même pas de l’endroit du stockage... Perso, ces adaptations me passionnent.

avatar Abd Salam | 

@Malouin

Ces détails techniques n’ont aucune importance sur le fond : c’est un coffre.

Toi-même tu parles d’effraction !

Les gens voudraient trouver un mot nouveau pour appeler eau chaude de l’eau chauffée au micro-onde ! plutôt que dans une marmite au-dessus du feu de la cheminée ! ou chauffée dans une casserole sur un brûleur au gaz ! et vitro-céramique !

Dans tous les cas, c’est juste de l’eau chaude !

avatar Malouin | 

@Abd Salam

Si vous le dites... Mais je parlais d’effraction en rapport à votre terme Coffre Fort !

avatar Bruno de Malaisie | 

D’autant que les règles changent d’un état à l’autre.
Cela va être très intéressant. Et les avocats vont profiter de jurisprudences.
Cela me fait penser à Minority Report.

avatar Perealice | 

C’est bien un truck qui nous manque ça...

.....  « le cinquième amendement de la Constitution américaine qui défend contre l’auto-incrimination »....

Non... vous trouvez pas. ?

.

avatar malcolmZ07 | 

En Nouvelle-Zélande et Australie les customs à l'aéroport forcent pourtant à montrer le contenu de son smartphone parfois.

avatar Bigdidou | 

@malcolmZ07

« En Nouvelle-Zélande et Australie les customs à l'aéroport forcent pourtant à montrer le contenu de son smartphone parfois. »

Tu gardes la liberté de ne rien montrer.
Et de prendre le prochain avion pour revenir d’où tu viens ;)

avatar anonx | 

@sandroazerty

Mince, quelqu’un y a pensé avant moi ?

avatar Bigdidou | 

@sandroazerty

« On peux te faire une fouille au corps limite te toucher les couilles et les seins mais par contre ton téléphone pas touche ? »

En gros, pour te protéger d’une fouille rectale, le mieux, c’est d’y mettre ton téléphone.

avatar anonx | 

@sandroazerty

?? c’est vrai ?

avatar anonx | 

@sandroazerty

Il devrait y avoir des catégories au moins..

Genre tout ce qui concerne le terrorisme, la pedophilie, meurtre d’enfants ou tueur en série n’ont et devraient pas avoir les mêmes droits que les autres.

Et en complètement de preuves...

avatar Bigdidou | 

@anonx

« Genre tout ce qui concerne le terrorisme, la pedophilie, meurtre d’enfants ou tueur en série n’ont et devraient pas avoir les mêmes droits que les autres. »

C’est un concept malin.
Bonjour monsieur, je vous soupçonne de pédophilie.
Vous n’avez pas de chance, dans ce cas, vous devenez présumé coupable. Comme ça, ça nous permet de nous torcher avec les droits de l’homme et la constitution : plus d’égalité des droits et devant la loi.
Au trou, et pour toujours.
Fallait pas être soupçonné, non, mais.

avatar anonx | 

@Bigdidou

Complément de preuves... ?

Un terroriste arrêté après son acte, un pedophile avec 10 témoignages et piégé sur le net...

avatar Bigdidou | 

@anonx

« Un terroriste arrêté après son acte, un pedophile avec 10 témoignages et piégé sur le net... »

Ils sont présumés innocents jusqu’au jugement, et il est arrivé qu’ils le soient contre toute « évidence » (affaire d’Outreau, « terroristes » de Vincennes et j’en passe, DSK et autres soi-disant épouvantables prédateurs sexuels relaxés après tant « d’évidences » qui avaient autorisé la mise à mort médiatique et sur les réseaux).
Remettre en cause le principe d’égalité devant la loi, c’est l’effondrement de tout notre système démocratique et un grand danger pour nous tous, juste pour satisfaire la soif de lynchage du bon peuple.
Il dispose déjà des réseaux sociaux pour ça : ils sont très efficaces.

avatar Paquito06 | 

@sandroazerty

“Alors si vous habitez en Californie achetez-vous un coffre fort biométrique. Et mettez des cadavres dedans vous êtes sûr de jamais être inculpés.”

Ca parait presque trop facile mais, en effet, si personne ni aucune institution ne peut nous forcer a devoiler certaines infos via la biometrie, ca va donner de vilaines idees a quelques cols blancs.

avatar simnico971 | 

"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."

Excellente décision.

avatar Seb42 | 

@simnico971

Citation ressortie maintes et maintes fois qui fera toujours débat et ne résout en rien le problème.

avatar Abd Salam | 

@Seb42

Sauf qu’il n’y a pas de problème !

Les lois existent déjà ! il s’agit d’appliquer la législation des commissions rogatoires.

Si problème il y a, c’est une surenchère sécuritaire ! des gens veulent contourner la loi et s’affranchir des garanties démocratiques en prétextant qu’il y a des technologies nouvelles... et donc que les critères démocratiques ne s’appliquent pas !

avatar popeye1 | 

Il me semble que le titre eut été plus clair libellé ainsi : Le juge américain défend à la police d’exploiter...
Sur le plan juridique l’affaire est délicate.

CONNEXION UTILISATEUR