Le piratage aide-t-il Apple ?
Le jailbreak est devenu légal sous conditions aux États-Unis (lire : États-Unis : le jailbreak devient légal sous conditions) : s'il est permis de déplomber son iPhone pour y ajouter des applications qui ne figurent pas sur l'App Store, il reste évidement totalement illégal de pirater des applications disponibles sur l'App Store. Dissident, le cofondateur d'Hackulous, un système permettant d'installer des applications de l'App Store sans les payer, s'est exprimé sur le piratage, estimant qu'il « rendait service » à Apple.
« Il y a trois catégories de personnes qui utilisent des applications piratées » explique-t-il. La première catégorie est constituée par « les personnes qui ne peuvent tout simplement pas se permettre d’acheter les applications comme les adolescents en manque d’argent et disposant de beaucoup de temps libre » — on pourrait se demander qui sont ceux qui peuvent se payer un iPhone et son forfait DATA mais pas les applications, mais passons.
« Ceux qui ont les moyens d’acheter les applications […] mais ne le veulent pas », bref, les pirates, les vrais, sont la deuxième catégorie. La troisième catégorie est plutôt constituée de « personnes qui souhaitent tester avant de vouloir acheter, ce que ne permettent pas de nombreux développeurs en ne proposant pas des versions d’essai de leurs applications », argument qui revient souvent et qui met en lumière le manque d'un système de période d'essai sur l'App Store — Apple préférant le système des versions « light » (lire : App Store : essayer avant d'acheter).
Il pense que les développeurs surestiment largement le phénomène du piratage, mais a un argument intéressant pour expliquer que le piratage n'est pas un manque à gagner : deux des trois catégories d'utilisateurs citées ci-dessus « n’ont de toute façon jamais eu l’intention ou la capacité d’acheter des applications ». Le piratage rendrait donc service à la troisième catégorie, celle qui chercher à tester des applications — même si le taux réel de conversion essai d'une application piratée / achat final doit être très faible dans la réalité.
Il reprend à son compte un argument déjà entendu pour justifier le piratage de musique : « les développeurs de ces applications ont beaucoup moins à perdre qu’ils ne le pensent et peuvent même en tirer un certain profit. Le piratage permet en effet d’exposer une application massivement à l’instar du piratage de la musique qui a permis à certains artistes de se faire découvrir et pour les plus connus de pouvoir profiter d’une certaine auto-promotion. » Reste à voir si les développeurs seront convaincus.
Enfin, il pense qu'Apple a tout à gagner du piratage : « les mêmes personnes qui piratent les applications seront certainement susceptibles de vouloir acheter d’autres appareils de la même marque ainsi que de nombreux accessoires. Ces personnes aident plus Apple qu’ils ne lui causent du tort ».
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