SoundCloud GO, le nouveau service de streaming sur abonnement démarre aujourd’hui en France. Il vient se frotter à Spotify, Deezer et Apple Music avec une offre à 9,99 € par mois (si on la prend sur le site web, sinon c’est 12,99 € depuis l’app iOS du fait des 30% d’Apple). Cependant, sa singularité est également son principal défaut lorsqu’on veut l’utiliser en conservant les réflexes appris avec ses concurrents.

Pour GO, SoundCloud a injecté dans sa base de morceaux ou de sons soumis par ses utilisateurs les catalogues des majors. Cela forme au total un volume de 125 millions de titres. GO retire la publicité et on dispose d’une option d’écoute hors connexion. Si l’on s’en tient à la formule gratuite, on ne disposera que d’un aperçu des titres des majors et la publicité se fera entendre occasionnellement.

Ce chiffre de 125 millions est à relativiser. Si l’on retire les morceaux qu’hébergeait déjà SoundCloud - 110 millions — il reste un peu plus de 15 millions de nouveaux morceaux arrivés en renfort, c’est à dire la moitié de ce que contiennent les autres services. Cependant, des titres sont ajoutés régulièrement et plusieurs artistes qui manquaient à l’appel lors du lancement américain à la fin mars sont maintenant là.

Le principal grief que l’on peut faire après avoir joué avec l’interface est l’absence de refonte de l’app pour tenir compte de cette évolution du service. SoundCloud est bien adapté à la découverte et à l’écoute de singles que l’on va picorer ici ou là. Dès lors, c’est un véritable casse-tête pour simplement écouter un album ! Même si les usages tendent de plus en plus vers l’écoute de playlists et de singles sans liens entre eux, les amateurs d’albums n’ont pas encore tous disparu…

Ainsi, sur la page d’un artiste, celle-ci ne contient pas ses albums mais la longue liste de ses morceaux qui forment ces albums, plus ou moins classés par titres et où se mélangent allègrement interprétations originales, remix et ou réinterprétations par d’autres artistes. Impossible d’isoler un album en particulier, il n’y a pas de fonction “Lire l’album” ou de vue dédiée.

Pour en écouter un dans son intégralité, il faut créer une playlist et y glisser manuellement, un par un par un, chacun de ses morceaux. Ou alors, lancer la lecture du premier morceau qui apparaît dans la liste et laisser les suivants s’enchaîner, sauf si cette portion de la liste est entrecoupée d’intrus.

Oubliez aussi les playlists thématiques ou le contenu trié par des équipes. On s’en tient à ce que SoundClound proposait déjà : les musiques et les sons “à la Une” et le classement par genres. Par contre, on dispose de stations de radios basées sur le choix d'un morceau. On sent que GO a été greffé plus qu’il n’a été pensé et conçu pour s’intégrer harmonieusement avec SoundCloud. Il y avait visiblement urgence à venir jouer des coudes dans la bataille des services de streaming.

En définitive, sauf à être accro à SoundCloud et d’avoir regretté l'absence des catalogues des majors, on a du mal à voir l’intérêt de GO en l’état actuel. On paye pour ôter la pub — c’est bien — mais c’est aussi pour avoir moins de morceaux que chez les autres et un confort d’utilisation passablement contrarié.

SoundCloud GO peut être testé pendant 30 jours. Il faut enregistrer sa carte bancaire pour l’essayer, pensez donc à désactiver l’abonnement si vous n’êtes pas convaincu, sinon le renouvellement se fera automatiquement.

[MàJ le 11/05] : la navigation par albums arrivera dans une quinzaine de jours, a promis Eric Wahlforss, cofondateur du service.