@iBaby

La hi-fi, ou haute fidélité, contient « fidélité » à même son nom. La fidélité ne cautionne pas un traitement hautement artificiel à coups de DSP.

Et après les colonnes, que me reste-t-il à faire? Simple, j’ai déjà passé l’étape de changer le CD pour du DAT, le lossy pour du lossless, resté au vinyle pour les enregistrements d’époque ou ceux qui sont torturés à coups de loudness war en numérique... on peut en trouver des choses à faire.

Et l’avantage, quand on connaît un peu le domaine, c’est qu’on a pas besoin de se ruiner, il suffit de savoir rénover les appareils pour les trouver à vil prix.

Prochaine étape, de l’open-reel.

Ça me fait rire ces « avant-gardistes » qui disent avoir de la hi-fi en bazardant tout sous prétexte que « c’est l’aveniiiiiir »...

@House M.D.

En plus il faudrait que j’écoute mes musiques préférées passées à la moulinette du lossy pour faire bien déclassé de la hi-fi , bien plouc du son, comme si ça ne suffisait pas d’écouter sur HomePod ! Je suis désespéré, la quête est trop ardue pour un bal trinque comme moi. Je remets mon gilet jaune.

@en ballade

Tiens, un électronichien ! Et mélomane avec ça ? Tout mon point de vue consiste à dire qu’une bonne partie de la restitution hi-fi repose sur le plaisir d’écoute, pas sur des mesures décrétées selon l’objectivité théorique, ou d’investissement dans les marques spécifiques estampillées hi-fi, ni dans l’attitude du pro qui jauge le reste des vivants depuis son savoir. On a tous eu plusieurs sources/matériels/moments mémorables en musique et on ne cherche qu’à retrouver l’émotion authentique. J’ai connu les vinyles, les cd et les cassettes quand j’étais ado, plusieurs baladeurs, chaînes, sources numériques lossy/lossless, musique sur ordinateur avec et sans DAC, casques, au fil du temps. Si dans mon salon en mettant un disque je localise les musiciens d’un sextet de jazz dans la pièce, chacun à sa place, j’ai donc une stéréo et une spatialisation, une scène et des sensations proches d’un live et en fermant les yeux je « vois » la scène. Si en plus la trompette, les saxophones, la basse, le piano et la batterie m’émeuvent, résonnent sensiblement comme résonnent de vrais instruments, et qu’avec mon expérience live/disques accumulée à mon âge moyen j’en suis heureux, joyeux, captivé, dansant, la somme de tout cela me fait dire simplement hi-fi, haute fidélité, à mes oreilles, à mes écoutes d’instruments et d’enregistrements sur d’autres chaînes, pendant d’autres concerts. C’est donc qu’il y a une vérité qui se dégage de ces enceintes que j’invite les autres à apprécier comme je les apprécie. Ce sont les HomePod pour mon cas, et je pense que les dispositifs et les expériences hi-fi ne se cantonnent pas aux hi-fi traditionnelles, que nos perceptions multiples s’élaborent personnellement, à la fois subjectivement et objectivement, progressivement et en faisant la somme, tu trouves ton matos, tu réfléchis, tu dis « hi-fi » quand tu le sens. Je ne me suis pas toujours dit cela, ne t’inquiète pas, mais je parle de hi-fi milieu de gamme pour les HomePod avec des caractéristiques parfois criantes de vérité, et parfois en retrait sur des critères plus difficiles, mais dans l’ensemble je les trouve très musicales, comme tous celles et ceux à qui je les ai fait écouter. C’est relativement comme d’autres choses. Tu peux facilement trouver un couscous nourrissant un minimum son homme mais qui n’est pas potable et avec un sale goût : il y a des enceintes pas belles qui permettent quand même de bouffer du son. Mais quand on me sert un couscous où je sens les arômes, de belles viandes, des tas de beaux et bons légumes savoureux et goûtus, généreusement servi, préparé par un(e) cuisinier(e) qui a tout appris en Tunisie, que je mange et me régale comme tous les convives, mais que un invité à côté ne le trouve pas bon/n’aime pas les raisins/légumes verts/ni la sauce, elle dira quand même que c’est une très bon cuisinière qui sait faire un très excellent couscous qu’elle n’a pas aimé. Au final on sort tous contents de table après ce couscous haute fidélité. Ensuite je vais au resto où je mange là aussi un fameux couscous très différent de l’autre, mais je ne dis pas au serveur : « ce n’est pas le même couscous que j’ai mangé hier chez le Tunisien, donc ce n’est pas un bon couscous hi-fi ! » Mais lorsque je retourne au supermarché acheter mon couscous en plat préparé qui n’est pas hi-fi, que j’entends une musique en bruit de fond qui n’est pas hi-fi, là je sais bien que ce n’est pas un bon couscous ni de bonnes enceintes musicales. Je sais faire la différence sur la qualité, mais je ne sais pas faire la fine bouche. De même qu’un bon couscous ne se mesure pas au nombre de grains de semoule, on ne va pas déterminer par des chiffres ce qu’est la hi-fi. Y’a juste un minimum en dessous duquel je dirai non, ça ne le fait juste pas. Mais à partir du moment où je sens la vie dans le couscous et dans mon sextet de jazz, je sais bien que ce sont un couscous et des enceintes hi-fi.