Antitrust : Trois éditeurs de livres signent un accord avec le DoJ

Arnaud de la Grandière |

On apprenait hier que le Département de la Justice américain avait intenté une procédure à l'encontre d'Apple et de plusieurs éditeurs pour entente illicite (lire Les USA attaquent Apple et 5 éditeurs).

En cause, le modèle d'agence : en ne prenant qu'une commission de 30 % sur le prix de vente, Apple a quelque peu bouleversé le paysage de l'édition numérique. Auparavant, les acteurs du marché comme Amazon achetaient les livres en gros et fixaient eux-mêmes le prix de vente, tirant les prix vers le bas grâce aux économies d'échelle. Le modèle d'agence introduit par Apple laissait les éditeurs dicter eux-même le prix de vente de leur livres. D'autre part, Apple imposant une clause qui exige d'obtenir les livres au même prix que ses concurrents, le modèle d'agence a fini par se répercuter sur toutes les librairies en ligne, et tous les prix ont été revus à la hausse, égalant voire dépassant le prix des livres physiques.

Peu après avoir intenté sa procédure, le gouvernement américain a fait savoir qu'un accord avait été signé avec trois des éditeurs mis en cause : Hachette, HarperCollins, et Simon & Schuster. Les termes de l'accord sont confidentiels et doivent être approuvés par la justice américaine, mais une chose est sûre : ces trois éditeurs renoncent au modèle d'agence, et reviendront aux pratiques de vente en gros avec les distributeurs en ligne, dont Apple.

Apple, Macmillan et Penguin ont refusé tout accord avec le DoJ, et comptent en découdre devant le prétoire. Reste à voir ce qu'il adviendra sur l'iBookStore des publications des trois éditeurs qui ont signé l'accord, sachant qu'il n'est plus question pour eux de commercialiser leurs œuvres suivant le modèle d'Apple.

Tags
#anti-concurrence #ibookstore #HarperCollins #simon & schuster #hachette #penguin #macmillan
avatar terreaterre | 
Avant les magouilles d'Apple : - 9.90$ le livre. - Maintenant 14.90$ 50% d’augmentation pour le consommateur. En France pas de soucis les prix ont toujours été astronomique !
avatar davmacgeneration | 
@hirtrey encore une occasion raté de te taire hirtrey Jack Lang, Apple et l'état français ne sont pas des magouilleurs. Vive le prix unique du livre. La culture n'est pas une marchandise
avatar RaZieL54 | 
Le modele d'agence n'est pas propre a Apple, mais fait partie des volontés poussées par les éditeurs (tentées légalement dans plusieurs pays ces derniers temps d'ailleurs), qui ainsi s'assurent des marges plus confortables et sortent de l'économie de marche, surtout avec le numérique éliminant les intermédiaires multiples... Si Apple a choisi ce modèle, c'est a la fois sous la pression des éditeurs et pour pouvoir être viable face a Amazon qui jusqu'à présent dictait les prix. La procédure juridique en cours va permettre de mettre en lumière les pratiques de ce milieu et probablement d'assainir le marche a terme. A voir comment Apple va se positionner, et également quelle va être la position d'Amazon.
avatar netgui | 
Peut-être, mais Apple avait bien réussi à faire plier les majors de musique, on n'en attendait pas moins concernant les éditeurs de livres, c'est loin, très loin d'être le cas !
avatar RaZieL54 | 
Oui Apple a réussi a casser le système des éditeurs de musique, mais cela lui a pris presque 6 ans et en s'appuyant sur l'essor du numérique et d'Internet. Pour le coup, c'est Amazon qui a réussi a s'imposer et a contourner les pratiques mis en place par l'édition. Apple ne peut pas réussir de la meme manière. Le fait d'amener la justice dans le jeu, c'est aussi une manière de casser les pratiques et de remettre l'économie de marche dans un secteur qui ignore ce modèle...
avatar eipem | 
J'ai un peu de mal à comprendre. Apple propose une librairie en ligne, elle prend 30% sur le prix du livre (soit 7% de moins qu'un libraire papier), les éditeurs n'ont plus de charges de transport ou de fabrication, mais les prix augmentent et c'est Apple qui est responsable ? Pardonnez moi mais cette logique m'échappe... Par contre je comprends qu'Apple n'achète pas au prix de gros mais à l'unité, et que les éditeurs proposent toujours leurs livres à des tarifs astronomiques. Si les éditeurs voulaient bien baisser les prix des éditions numériques on en serait pas là. Mais bon, c'est Apple le vilain. J'espère que l'accord signé par ces trois éditeurs va dans ce sens, plutôt que d'accuser le modèle proposé par Apple.
avatar Aleks25410 | 
Non ce n'est pas Apple seulement qui est concerné par l'affaire mais quelques autres également. Il faut savoir lire !
avatar davmacgeneration | 
@k43l et Carrefour était la victime des libraires et de Jack Lang ? Ca n'a rien avoir avec logique que SFR - ORANGE - BOUYGUES C'est même à l'opposé !
avatar jarno24 | 
Revaloriser (raisonnablement) les œuvres d'actualité, améliorer l'accès aux œuvres libres de droits... Ça ne me choque pas.
avatar bompi | 
Amazon fonctionne sur le système de l'achat de masse, je prend 1000 livres je veut 20% de réduction. Avantages : prix plus faible pour le consommateur Inconvénients : moins d'argent pour l’éditeur et l'auteur, les petits distributeurs disparaissent car ils ne peuvent pas négocier une aussi grosse ristourne Apple utilise plutôt le système français le tarif est unique quelque soit le volume de vente. Avantage : Les éditeurs et les auteurs gagne de l'argent, les petits distributeurs peuvent survivent, c'est le service, la diversité qui vont faire la différence. Inconvénient : les prix sont fixes une fois pour toutes. Il y a problème de vision, en France on protège les libraires, les maisons d'éditions et les auteurs qui grâce au prix unique peuvent garantir leur revenus. Dans pas mal d'autre pays dont les USA le prix est fixer par négociation l'objectif étant de permettre au plus grand nombre de profiter d'un produit. C'est là le problème et non une guerre entre distributeurs (Apple, Amazon, FNAC, Darty) et éditeurs (hachette, flamarion, larousse...). Apple devais trouver une solution pour attirer les éditeurs et vendre des iPad, face à un concurrent bien installé. Ils ont fait le choix de garantir les revenus. Devant le volume de vente généré par ibookstore vs amazon (chez certain éditeurs en france on atteint le 80/20) les éditeurs ont ait pression sur amazon qui a donc adopté le même système, entrainant une augmentation automatique des prix. Mais dans les 2 cas le problème pour moi reste combien touche l'auteur, ce montant étant un % du prix du livre plus les consommateurs demanderons à baisser les prix moins les auteurs toucherons.
avatar davmacgeneration | 
@sucellus Merci :-) +1
avatar marcplemay | 
La methode avec laquelle Apple a tordu la main des éditeurs pour s'arroger 30% etait illegale et violente. D'ailleurs, le lendemain de l'annonce des poursuite par le DoJ, 3 éditeurs ont déjà signé un compromis; c'est à dire qu'il n'attendait que ça pour s'affranchir des clauses imposée par Apple. Et +1 pour k43l; ça tape sur Amazon alors qu'on y a achetais des livres ( mêmes des imports US ) moins cher que dans les boutiques Françaises. De toute manière, tous les pros savent que quand ils sont approchés par Apple, c'est l'equivalent du baiser de la mort: Apple va exiger un % pour le seul droit d’être présent dans sa boutiques et les pots cassés, les marges rognés, les prix imposés et autre mesures vexatoires/clauses Léonines sont bien évidemment subies par l'autre partie. C'est pas bo ça ?

CONNEXION UTILISATEUR