Que savait-on sur l'iPhone avant 2007 ?

Florian Innocente |

Le 9 janvier 2007, Steve Jobs dévoilait l’iPhone. La première étape d’une aventure qui allait transformer Apple et provoquer des cataclysmes chez les fabricants de mobiles et les éditeurs de logiciels et services. À l’approche de ce dixième anniversaire, cette Timeline revient sur les quelques mois qui ont entouré cet événement.

Comme aujourd’hui, où des rumeurs évoquent très en amont les projets d’Apple dans le domaine automobile, ses intentions autour du mobile ont été discutées et analysées pendant plusieurs années avant la sortie du téléphone. Un premier signal a été envoyé en décembre 1999 — Jobs était revenu depuis deux ans — avec l’enregistrement du nom de domaine iphone.org. Difficile de faire plus explicite.

“Wallaby”, nom de code d’un prototype branché à un Power Mac G3 pour simuler le fonctionnement de ce que serait la partie matérielle de l’iPhone. Photo publiée en 2014, lire : Des anecdotes sur la création du premier iPhone

Puis, en 2002, c’est le patron d’Apple qui livre quelques réflexions. « Nous partons du principe qu’entre aujourd’hui et l’année prochaine, le PDA allait être absorbé par le téléphone. Nous pensons que le PDA va disparaître » déclarait sans ambages Steve Jobs à John Markoff du New York Times, au mois d’août de cette année là.

La concurrence au moment de l’annonce de l’iPhone

Dans cet article publié cinq ans et deux mois avant la commercialisation de l’iPhone aux États-Unis, ce produit apparaît comme une suite logique — sinon vitale — des efforts de reconstruction d’Apple. Une remise en route déjà bien entamée avec l’iMac et la refonte de la gamme d’ordinateurs, mais qui passe aussi et surtout par une diversification vers des produits électroniques grand public.

M. Jobs et Apple n’ont pas souhaité commenter ces projets. Mais des analystes du secteur ont décelé quelques pistes qui démontrent qu’Apple réfléchit à ce que certains dans l’entreprise appellent un “iPhone”.

Jobs avait déjà un œil sur le futur de son entreprise, malgré une actualité produits chauffée à blanc. 2002 est l’une de ces années où Apple a fait feu de tout bois et régalé ses clients en nouveautés. Il y en a eu pour tout le monde ! La Pomme récoltait les fruits de ses premiers succès comme l’iMac et construisait les fondations des prochains.

Liste non exhaustive des faits marquants de 2002 : le démarrage par défaut de tous les Mac sur Puma (OS X 10.1.2) ; lancement de Jaguar (OS X 10.2) ; ouverture du cinquantième Apple Store ; iMac G4 “tournesol” (Jobs décrétera à cette occasion que « l’écran cathodique est officiellement mort ») ; l’iPod devient compatible avec Windows ; ouverture du service internet “.Mac” ; arrivée des Xserve ; achat de Logic pour les pros de l’audio ; création d’iSync pour synchroniser son calendrier iCal (tous deux développés par l’antenne parisienne d’Apple) et son carnet d’adresses entre son Mac et des téléphones mobiles de Palm et le Sony T68i.

Sony Ericsson T68i, l’un des meilleurs mobiles lancés fin 2001 et très copain avec le Mac grâce à iSync

Un téléphone signé Apple aura la vie dure

La (prochaine tornade) iPod n’a pas encore fêté sa première année, l’iTunes Store n’est pas encore né, que déjà on presse Apple de passer au chapitre suivant. Car à cette époque, les yeux restent tournés vers le Mac. Il y a chez certains l’idée que le pari fait avec OS X pourrait ne pas suffire. Si Apple escompte vraiment fabriquer un téléphone, il faudra mieux préparer son coup qu’avec le Newton. Ce marché du mobile n’est pas pour les tendres. La Pomme aurait d’ailleurs tenté d’acheter Palm, en vain.

Toujours dans l’article de John Markoff :

Le nouvel appareil d’Apple arriverait dans un domaine où d’autres entreprises ont déjà bien labouré le sol — entre autres Microsoft, Nokia et Motorola, ainsi que des start-ups comme Handspring (fondé par d’anciens de la division Palm de 3COM, ndlr) et Danger (qui portait les germes d’un succès à venir chez Google avec Android et d’un échec cuisant chez Microsoft lorsqu’il acheta cette entreprise, ndlr). Ce domaine très encombré pourrait présenter un risque pour Apple, si son produit devait être jugé comme insuffisant face à la concurrence.

Des indices font penser qu’un iPhone est bien dans les cartons. En se projetant un peu, il y a des technologies dans Jaguar qui pourraient être employées pour un terminal mobile : la reconnaissance de l’écriture Inkwell , l’utilitaire de recherche Sherlock qui sait maintenant aller sur internet, la naissance d’iCal et d’iSync, sans oublier iChat.

Steve Jobs, bien sûr, ne pipe mot dans cet entretien des réflexions en cours chez Apple. Le sentiment qui prévalait chez Apple était qu’il y avait quelque chose à faire dans la téléphonie mais que tous les éléments n’étaient pas réunis pour le faire correctement : réseaux faiblards pour un usage orienté internet, système de l’iPod sous-dimensionné, OS X trop lourd et le problème des opérateurs qui se posaient en interlocuteurs intraitables (lire Wired raconte la création de l’iPhone).

On apprendra aussi plus tard qu’en 2003, Apple a d’abord songé à faire un équivalent de l’iPad puis a fait passer l’iPhone en premier (lire Des anecdotes sur la conception de l’iPhone).

En 2005, un prototype de ce qui allait devenir l’iPhone. L’engin avait un écran tactile de la taille d’une petite tablette et un large assortiment de prises — via Ars Technica

Jobs étant Jobs, il ne peut s’empêcher de donner son avis au journaliste qui l’interroge. Et s’il prend la peine de le faire, c’est bien que la question doit occuper ses pensées…

[Jobs] insiste sur le fait qu’il n’adhère pas à l’idée d’un assistant personnel conventionnel, en déclarant que ces appareils sont trop difficiles à utiliser et qu’ils sont le plus souvent d’une utilité relative. Mais un téléphone avec les fonctions d’un PDA, là c’est autre chose.

Et tout en assurant que l’entreprise n’avait aucune intention de lancer un tel produit, il admet à contre-cœur que mixer certaines des innovations d’Apple en design industriel avec celles en interface utilisateur serait une bonne idée pour un produit devant offrir des fonctions informatiques et téléphoniques.

La manière dont Steve Jobs abordait il y a dix ans cette éventuelle implication d’Apple dans la conception d’un mobile, ressemble à celle de Tim Cook lorsqu’il est titillé sur les voitures :

Je n’ai rien à annoncer quant à nos projets. Mais je pense qu’il va se produire dans les toutes prochaines années des changements significatifs dans l’industrie automobile, avec l’électrification et la conduite autonome. Et il est nécessaire de porter un intérêt tout particulier à l’interface utilisateur. Je pense donc que beaucoup de changements vont arriver dans ce domaine.

Un iPod sachant téléphoner

Au fil de l’année 2002 et les suivantes, la marque iPhone va être déposée dans de nombreux pays, alimentant l’intérêt. Sans parler de l’arrivée en 2005 du Motorola Rokr, premier téléphone à utiliser une version mobile d’iTunes. Le Rokr vite oublié tant il était mauvais, les rumeurs s’accélèrent lorsqu’on approche de 2007.

via ferra.ru

En mars 2006, Think Secret parle de retards et d’un développement suspendu. Apple veut concevoir son téléphone sur des bases complètement neuves mais cela ne se fait pas sans mal. Résultat, le produit pourrait ne sortir qu’au début 2007 au mieux, explique le site de rumeurs.

Le cabinet d’analyses ATR parle d’un format longiligne comme l’iPod nano et d’un choix parmi trois coloris.

En septembre 2006, ThinkSecret évoque les signatures et négociations entre Apple et les opérateurs. L’iPhone aura un écran de 2,2“ et un appareil photo de 3 mpx (il fera en fait 3,5” et 2 mpx). Le site parlait toujours d’une commercialisation début 2007.

Septembre encore, une source de MacRumors détaille un prototype à partir duquel le site réalise une image : un écran allongé, une roue d’iPod qui peut s’escamoter pour révéler un clavier numérique. La face avant est noire et l’arrière est en acier chromé. Comme pour de nombreuses rumeurs, cet iPhone sera surtout un iPod amélioré, capable de téléphoner et possédant les fonctions de base d’un PDA.

Fin novembre, un analyste parle déjà du développement de l’iPhone suivant, puisque le premier avec son format d’iPod nano serait déjà en production. Ce qui dans les faits était loin d’être le cas. Ne serait-ce qu’entre janvier et juin 2007, Apple a décidé de remplacer la vitre en plastique par du verre. Ce second iPhone mettrait l’accent sur iChat, bien plus que sur le mail. iMessages n’arrivera en réalité qu’avec l’iPhone 4s et iOS 5.

En décembre, Kevin Rose, alors une figure d’internet, fait grand bruit avec une série de détails qui s’avèreront pour la plupart à côté de la plaque. L’iPhone sortirait en janvier, il aurait deux batteries (une pour la partie MP3, l’autre pour le téléphone), il disposerait d’un clavier rétractable et peut-être d’un écran tactile.

via Gizmodo

Même mois, Think Secret assure que le téléphone aura une connexion de type GSM/Edge uniquement, pas de CDMA (la norme utilisée par Verizon, l’un des deux principaux opérateurs américains, qui ne sera prise en charge qu’en 2011). Il se synchronisera avec iTunes, rendant facultative la possession d’un iPod. La probabilité de voir l’iPhone en boutiques dès janvier 2007 commence à s’étioler.

15 jours avant la fin de l’année, une analyste de Morgan Stanley, Rebecca Runkel, livre un portrait bien plus fidèle : lancement au premier semestre 2007, écran 3,5", format plus large qu’un iPod nano, plus fin qu’un iPod vidéo, châssis en métal, roue virtuelle cliquable, plusieurs couleurs dont le blanc, le noir et l’argent, un seul opérateur américain et deux capacités de 4 et 8 Go. L’un de ses deux prix sera le bon.

via appleiphone

Juste avant l’ouverture de Macworld Expo, John Gruber y va de ses prédictions : pas de téléphone VoIP en Wi-Fi mais un véritable appareil cellulaire. Une approche dans la conception de l’appareil qui surprendra les gens. Il avance une idée dont il rêve qu’elle se réalise : « Ce ne sera pas un iPod phone, mais plutôt la présentation d’un nouvel OS pour mobile ».

Lorsqu’on parcourt plusieurs de ces rumeurs et voit les formes imaginées par des graphistes, il est étonnant de voir à quel point l’écran n’était pas considéré comme une source possible d’innovation pour ce téléphone. Sa nature tactile était parfois mentionnée, mais pas davantage que pour n’importe quel autre PDA du moment.

La notion d’un écran, pas seulement tactile mais multitouch (un terme peu usité alors), associé à une interface capable de réaliser des prouesses (pincer pour zoomer) n’était même pas envisagée (un de nos lecteurs rappelle à juste titre la démonstration épatante du concept de multitouch par Jeff Han en février 2006, mais il paraissait bien difficile d'imaginer cela un an plus tard à peine dans un téléphone…). Il semblait tout aussi osé de songer à un téléphone s’émancipant de son clavier physique, où l’écran absorberait toute l’interaction utilisateur. En résumé, les rumeurs ne portèrent que sur les points les moins importants, l’essentiel fut gardé secret.

C’est pour cette raison que Steve Jobs est parvenu à ce point à créer la surprise le 9 janvier, avec cette présentation devenue historique. : on l’attendait avec curiosité par une porte, il est entré en fanfare par une autre !

Que savait-on chez Apple France

Un ancien cadre d’Apple France, parti juste avant l’annonce de l’iPhone, se souvient de l’épais secret qui l’entourait. Même les employés français qui n’étaient pas dans la confidence de ce grand projet ont dû signer de nouveaux documents rappelant leur devoir de discrétion absolu sur tout ce que faisait Apple, dans l’hypothèse où des fuites surviendraient.

« Le projet était uniquement U.S. et rien en Europe… Pas de certification en avance de phase au L.N.E. (Laboratoire national de métrologie et d’essai, ndlr), par exemple. Le produit est sorti aux U.S. puis il a fallu attendre 5 mois pour l’avoir en France. Pour le reste, ce n’étaient que des rumeurs… Tout le monde pensait qu’Apple allait sortir un iPhone. Mais la piste la plus souvent évoquée était une évolution de l’iPod, avec l’apparition d’un clavier dessus. Donc le lancement de l’iPhone comme produit indépendant, avec un écran tactile, fut une grosse surprise, y compris chez Apple où très peu de personnes savaient. »

« Comme toujours, le produit a été accueilli en interne avec enthousiasme et tiédeur mêlés : est-on légitime sur le marché du téléphone ? Pas de 3G au lancement de l’iPhone alors que Steve vend la qualité de Safari dessus, et un Safari mobile qui ne supporte pas Flash… Pas de batterie amovible… Pas d’accessoires au lancement… Bref, sentiment d’un lancement un peu précipité, mais que Steve n’avait plus le temps. »

« Et puis in fine, ce sont toujours les clients qui tranchent, et qui en ont fait le succès, grâce à l’App Store pour iPhone (lancé l’année suivante, ndlr) : une tornade… ! Ce sont les apps qui ont imposé l’iPhone au delà des espérances d’Apple. »

avatar miniwill | 

Excellent article. Merci

avatar alan1bangkok | 

a cette époque il n'y avait pas de fanboys
c'était le bon temps ...

avatar béber1 | 

"à cette époque il n'y avait pas de fanboys"

je peux en témoigner, j'y étais avec mon pote shenmue, et pas un pour la ramener avec ses Exynox et ses Galaxy en gestation.
On aurait dû faire le tour des crèches et des maternelles pour les trouver

avatar awk | 

@béber1 :
Les fans Mac Vs PC étaient deja largement aussi cons que ceux de la guerre de chapelle iOS Vs Android :-)

avatar Henri_MTL | 

@awk: LOL je confirme :)

avatar IceWizard | 

@awk
"Les fans Mac Vs PC étaient deja largement aussi cons que ceux de la guerre de chapelle iOS Vs Android :-)"

Rien de nouveau sous le soleil :

- Fans Atari ST vs Amiga
- Fans Amstrad CPC vs Commodore 64
- Fans Apple II Vs TRS 80

Et bien avant ça, Calculatrice Texas Instrument vs Calculatrice HP

avatar awk | 

@IceWizard :
Oui c'est un vieux principe tres bien instrumentalisé par le marketing

L'homme a besoin de s'identifier d'une part et de trouver à quoi s'opposer d'autre part, pour renforcer son identité.

avatar hautelfe | 

Pourtant, il y avait déjà les pro Nokia à l'époque, les pro Blackberry, les pro Windows CE/Mobile, les pro Siemens, les pro feature phone pliable tout peti, etc..

avatar oomu | 

"Lorsqu’on parcourt plusieurs de ces rumeurs et voit les formes imaginées par des graphistes, il est étonnant de voir à quel point l’écran n’était pas considéré comme une source possible d’innovation pour ce téléphone."

parce que l'erreur classique est de penser le futur uniquement par le prisme de la technologie usuelle du moment (c'est à dire connu par celui qui tente de prédire l'avenir).

-
Ceci, en 2006 préfigurait ce à quoi allait ressembler les nouvelles interfaces. Les rumeurs circulaient sur un lien entre Jeff Han et Apple.

https://www.ted.com/talks/jeff_han_demos_his_breakthrough_touchscreen?language=en

http://pogue.blogs.nytimes.com/2007/03/27/the-multi-touch-screen/?_r=0

avatar awk | 

@oomu :
C'est plus qu'une erreur c'est une entrave dont bien des gens ne veulent même pas qu'on essais de les libérer

avatar Florian Innocente | 

La démo de Jeff Han était bluffante mais (la mémoire me fait un peu défaut) je me demande si les gens pensaient à ce moment là qu'il était possible de faire ça sur un appareil de poche.

Han avait un super grand écran et ça paraissait de la SF d'imaginer faire ça sur un simple téléphone qui ne coûte pas 150 000 dollars.

avatar Loothoo | 

Super article !

avatar xsanos | 

Un lien pour revoir la Keynote serait génial pour clôturer l article !

avatar cv21 | 

J'ai eu la même "envie" en lisant cette article qui met en perspective comment était perçu le téléphone portable il y a 9 ans seulement et en quoi Apple a eu l'idée, pris le temps, d'associer hardware et software différemment.

sur youtube, la keynote présentée uniquement par Steve Jobs (il me semble) , j'ai vu une partie du début, lorsqu'il signale que le système contient l'équivalent de OsX ! ;-)) https://www.youtube.com/watch?v=t4OEsI0Sc_s

Je remarque le lien également entre iTunes et iPods et IPhone dont le but consistait à prolonger l'expérience iPod avec téléphone et Internet...la dépendance à iTunes est toujours là les iPod moins...

avatar iThomas | 

De l'émotion en lisant cet article.

avatar yellocabb | 

L'iPhone de 2007 était un ovni aux belles courbes. Ni 3G ni Apps il n'était absolument pas possible de l'utiliser au niveau pro. A l'époque le BlackBerry régnait en maître. Puis.... ActiveSync et exchange sur l'iPhone... et la ce n'était pas la même chose. J'arrive au bureau avec mon iPhone 3G et on me regarde comme un mec qui pense bosser avec un truc qui fait sabre Laser et imite un verre de bière qui se vide. Bcp se marrent et me saoulent avec le seul clavier qui fonctionne... le clavier physique. Mais bon je bosse j'envoie mes mails et mes rdv Outlook...
Pour moi la véritable révolution de l'iPhone c'est l'utilisation pro qui a littéralement tué BB. Le côté "user friendly" d'IOS a flingué la concurrence.

avatar Henri_MTL | 

@yellocabb: Utilisation pro à l'époque certes mais quand même "limitée".

Malgré son retard BB OS 10 est largement au-dessus d'iOS en terme de productivité.... Sur iOS, je te mets au défi de détacher une pièce jointe zippée d'un mail, l'extraire, modifier son contenu, rezipper et répondre à l'expéditeur en joingnant le nouveau zip ! :)

avatar iPop | 

@Henri_MTL :
Mieux encore : connexion direct avec les serveurs de l'entreprise , correction , commentaire , etc...
Pas besoin de zipper quoi que ce soit.

avatar marc_os | 

@ Henri_MTL
« Malgré son retard BB OS 10 est largement au-dessus d'iOS en terme de productivité »
Malgré son retard ?
Par rapport à quoi ?
Quoiqu'il en soit, on voit bien effet que BlackBerry a détrôné l'iPhone sur le marché PRO au départ réservé à BB...

avatar iPop | 

Aller , je m'en vais revoir le Keynote :-)

avatar oomu | 

ha la keynote de la présentation de l'iphone ? Certainement la meilleure de Steve Jobs.

-
bien que le coup de la présentation de l'ipod nano m'avait soufflé :)

avatar awk | 

@oomu :
La keynote de lancement du NeXT quasiment entièrement fake (Évidement on ne le savait pas) était vraiment impressionnante

Je ne sais pas si elle existe en vidéo

avatar Henri_MTL | 

@oomu: Moi c'est la présentation du Macintosh qui m'avait bluffé, en particulier la démonstration de l'égo surdimensionné de SJ lorsque le Mac le remercie de l'avoir fait naître LOL :)

avatar marc_os | 

@ Henri_MTL
Pour certaine personnes dont S.J., l'égo qui te parait sur-dimensionné ne l'est carrément pas au vu de leurs réalisations.
En d'autres termes, certains peuvent se le permettre, alors que la majorité, non.

avatar awk | 

@marc_os :
Les esprits supérieurs énervent toujours les médiocres, c'est un invariant

avatar stefhan | 

J'aime ces articles. Merci MacG.

avatar macbook60 | 

J'avais HTC diamond que j'ai revendu direct pour un Nokia n95 noir

avatar harisson | 

Très sympa cette rétrospective bien que je n'ai pris l'iPhone qu'à partir du modele 3G (j'étais sur des Nokia communicator 9110/9210 + pda horribles sous windows CE/Pocket PC puis E65 et je lorgnais sur Neonode qui peinait à trouver des débouchés commerciaux worldwide /o\).

avatar awk | 

Il est intéressant de constater que le concept du selfie a envahis la pensée dans bien des cas : on ne met plus en perspective les choses, on ne cadre plus large, on n'essais pas d'élever le point de vue ou de l'élargir ... non pour bon nombre, on cadre sur sa personne.

J'avais dit ci, j'avais fait ça ...

C'est très symptomatique je trouve d'une époque, le moi est devenu la référence centrale de la pensée de bon nombre ... alors même que rien d'intéressant ne se pense en se focalisant sur son nombril.

C'est vraiment très signifiant comme constat sur une époque.

C'est dit sans attaque personnel puisque cela semble être le produit d'une époque.

avatar pocketalex | 

Bel article, qui fait honneur à MacG

Il est vrai que les news que l'on retrouve partout sont difficiles à esquiver. Il est vrai que les articles "putes-à-clic" sont tentant pour faire tourner les bandeaux pubs. Mais c'est ce genre d'article qui titille la fibre des vrais lecteurs, de l'audience fidèle et historique, et c'est un vrai plaisir à lire

C'est aussi des souvenirs qui remontent. Derrière la plus belle keynote de l'histoire, celle qui fait référence, il y a des prototypes, des équipes, des aventures humaines, des choix.

J'étais un grand utilisateur de PDA dès les années 2000, mais je n'ai jamais accroché à l'excellent Palm Pilot et mon dévolu s'est jeté sur les PocketPC - d'où mon (vieux) pseudo - et notamment l'excellent iPaq de Compaq. Très vite, j'ai été face à une incompréhension "totale" et j'ai passé des heures, et des heures, et des heures à cherche le graal : l'appareil qui réunirait téléphone GSM et PDA. Ce, 7 ans avant la sortie de l'iPhone.

J'ai même cherché à le fabriquer moi même avec un PDA avec slot PCMCIA et une carte GSM PCMCIA mais le temps de chercher comment faire un truc qui fonctionne (car les cartes GSM PCMCIA étaient prévues pour les ordinateurs et non les PDAs) , les 1er smartphones sont ENFIN arrivés, et je me suis bien évidemment rué dessus. j'ai commencé par le Sony Ericsonn P800 et ce modèle a failli de nombreuses fois finir violemment au sol tellement il était lent et inutilisable. J'ai poursuivi l'aventure avec le QTEK S100 qui était un remarquable smartphone, remarquable !

Entre temps l'iPhone est sorti, en 2007, mais il ne m'a pas convaincu à cause de ses limitations, et j'ai poursuivi l'aventure Qtek avec le S200 , et j'ai succombé à l'iPhone quand le modèle 3G est arrivé.

Je pense avoir fait office de pionnier dans ce domaine et le S100 est un peu LE modèle qui ressemblait le plus à ce que devait être un bon smartphone avant que l'iPhone ne donne le LA, mais nombre de fonctionnalités étaient déjà présentes dans ce modèle : grand écran avec clavier 100% virtuel, apps, connectivité, synchro, format compact, etc

D'un point de vue conceptuel, ce qui me plaisait dans la philosophie des PDAs sous Windows CE par rapport à l'iPhone, c'est la notion d'appareil "assistant" avec un écran d'accueil redoutable qui met en avant ce qui intéresse l'utilisateur, et non un simple listing d'applications, ce qu'est encore et toujours l'iPhone en 2016.

J'allumais mon PDA, et j'avais de suite sous les yeux mes RDVs, mes derniers sms, mon planning de la journée, ma liste de TO DO et c'était PRATIQUE !!!

L'iPhone est basée sur une philosophie d'apps, et on ne voit que ça et rien que ça quand on l'allume. Le centre de notification est une repompe à l'identique de celui d'Android, rajouté en surcouche, et cela reste un élément caché qu'il faut aller chercher, les icones d'apps restant la seule et unique chose qu'Apple veut que l'on voit.

Sur ce point, l'iPhone accuse encore et toujours un sacré retard, mais gageons que quelqu'un chez Apple aura 3 neuronnes actives un jour et que l'on nous proposera au moins à minima des widgets sur le springboard, à défaut d'un écran "Today" bien foutu...

Commentaire du soir, espoir.

avatar stemou75 | 

@pocketalex :
Tiens c'est vrai moi aussi j'avais un iPaq avant qu'HP le tue. HP a d'ailleurs aussi tué PALM. J'ai aussi eu un Palm m500 et un Nokia E65. Mon pote avait un LG Prada.

Le premier iPhone n'avait pas de 3G, pas d'apps tierces, peu d'app Apple, il n'y avait qu'un seul écran d'apps, pas de caméra frontale, un capteur photo de 2MP sans flash, pas de copier coller, etc... C'était un bon iPod avec téléphone et internet en wifi mais cher. Il a été assez peu vendu, beaucoup beaucoup moins que la première Apple Watch.

Le jailbreak a donné beaucoup d'idées à Apple !!!
Apple a lancé un App Store avant tout les autres concurrents grâce à iOS et c'est ce qui a fait décoller les ventes de l'iPhone, surtout avec le 3Gs.

Je suis aussi d'accord qu'aujourd'hui l'iPhone a vieilli avec son concept purement apps avec une surcouche de notifications.
L'année prochaine sera peut être l'année d'une refonte logicielle en plus d'une refonte matérielle. Parce que les emojis trois fois plus gros et les tap pour remplacer un mot par un emoji, même Craig F s'en moquait lors de la présentation....

avatar VanZoo | 

Perso, ce n'est qu'en 2008, aux USA, que j'ai pris connaissance de cet objet dont j'ignorai l'existence. Mon 1er Iphone fut le 3GS. Et depuis, je suis toujours sous IOS. J'ai regardé plusieurs fois cette keynote historique

Merci pour cet article

avatar Bruno de Malaisie | 

La plus belle presentation de Steve Jobs!!! D'autant que les iPhones n'étaient pas encore fiables et qu'il y en avait quelqu'uns sur le présentoir (qu'un technicien rebootait quand il le fallait)

avatar Rayban | 

Souvenir souvenir... 2007 et avant je me souvient de tous ces clients, Di etc qui se foutait de ma gueule car toute l'agence tournée sous Mac Pro (g3/g4et g5 avant de passer au tout Intel iMac ...) ...
La première blague en arrivant c'était toujours alors Ray à quand ce téléphone Apple et explosion de rire ...
Le lendemain de la Keynote, je crois que je n'ai jamais eu autant de SMS de pardon, d'excuses et d'excitation sur mon vieux Sony Ericsson (celui de l'article) le meilleur téléphone a l'époque qui via iSync se synchronisait parfaitement avec mon G3 ...
Aujourd'hui pour les jeunes c'est d'une banalité un iPhone ...

avatar CountDown | 

Et maintenant nous avons tous (ou presque) un petit espion dans la poche :)

avatar umrk | 

Le plus fascinant avec Steve, c'était sa capacité à gérer les inévitables lacunes des premiers modèles, dont il était bien évidemment conscient.

Quiconque essaie de lancer un nouveau produit connaît cette angoisse du bon timing : dois-je le lancer maintenant, même partiellement incomplet (je ne dis pas : "partiellement raté" ...) ?, ou dois-je attendre encore, le temps que ces lacunes soient comblées ... sachant qu'en s'entêtant dans une version absolutiste de cette position, on ne lance jamais rien .....

Après, ce qu'il a déclaré à la presse avant (ou ce qu'on lui a fait dire ...), cela n'a pas d'importance ... (même si c'est savoureux, après coup ... (comme écouter, de nombreuses années après , l'interview d'un politicien, sachant ce qu'il savait alors à l'époque ...)).

Mais cet article est important, pour tous ceux qui n'ont pas vécu cet épisode ..... L'expérience montre que l'histoire est réécrite, d'autant plus facilement que les témoins ont disparu ......

avatar awk | 

@umrk :
Avoir confiance en la force et au pouvoir d'attraction de ce qui est là, pour rendre presque anecdotique ce qui n'est pas là

avatar muriqi | 

Je me rappelle l'avoir directement acheté à un gars qui l'avais ramené des USA.
Aussi pour ceux qui l'ont eu, la première MAJ était payante hehe.
Je n'oublierai jamais mon 1er jailbreak (obligatoire pour faire sauter le EDGE et déverrouiller la SIM). Pour anecdote, je me souvient avoir tout modifié, même le numero IMEI. Je l'avais transformé que avec des chiffres 1. Lorsque j'ai fait mon premier coup de fil, l'opérateur de me demandais de le rendre au poste de police le plus proche hahahaha.

Belle aventure ce 2G

avatar Espcustom | 

C'est comme ca qu'on se rend compte du vrai génie visionnaire de Jobs, et du role de pionnier d'apple. Personne n'avait la vision necessaire de ce qu'allait etre cet iphone (sauf Jobs) ou de ce que ca devait etre. Et tout le monde restait camper sur les certitudes et les idées du moment.

Et c'est pour ca qu'en 9 ans il a été très difficile de révolutionner l'iphone, mais seulement l'améliorer (sauf pour l'appstore)

Et c'est pour ca qu'apple est ce qu'elle est.

avatar umrk | 

En tout cas la présentation qu'en a faite Steve restera dans l'histoire, comme un sommet de son talent ..... et la réaction de la salle démontre bien quel a été l'effet de surprise à ce moment .....

avatar lemarlou | 

On a connu l'Apple II, le 1er mac, l'iMac, l'iPod, l'iPhone en 2007 (ma 1ère Keynote..ou mon 1er..?) le mac book plus ou moins pro, l'Apple Watch 1, 2 ....bref, j'ai déjà presque 50 ans!

avatar Centaurdedé | 

Très Bon Article , Bravo MacGeneration !

avatar Laurent S from Nancy | 

Le tactile est aujourd'hui d'une banalité affligeante alors qu'il y a dix ans c'était encore de la science-fiction.

avatar awk | 

@Laurent S from Nancy :
C'est l'approche Multitouch qui a changé la donne, le tactile était disponible depuis fort longtemps

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