Aperçu du Motorola Atrix (MWC 2011)

Anthony Nelzin-Santos |

Le Motorola Atrix n'est pas loin d'être un rêve de gamin geek abreuvé à la science-fiction : un appareil que l'on aurait toujours dans la poche qui serait tantôt un téléphone, tantôt un ordinateur, tantôt encore un média-center. Nous avons pu passer une bonne demi-heure en sa compagnie sur le stand Motorola au Mobile World Congress.

La vidéo ci-après est entièrement en Anglais. Considérez l'article comme un sous-titrage.

L'Atrix n'a rien d'impressionnant au premier abord : il ressemble à n'importe quel autre smartphone Android 4". Il est fabriqué en plastique texturé de bonne qualité et dégage une impression de solidité malgré le gadget qu'est le lecteur d'empreintes digitales pour le déverrouillage (qui ne fonctionne qu'une bonne fois sur deux). Ses spécifications techniques en font l'archétype du smartphone 2011 : écran 4" 960x540 qHD (recouvert de Gorilla Glass), processeur double-cœur 1 GHz, 1 Go de RAM, 16 Go de stockage (extensible jusqu'à 48 Go par microSD), un capteur 5MP (HD 720p) au dos et un VGA en façade et enfin une batterie de 1.930 mAh (c'est beaucoup).

L'Atrix utilise Android 2.2 Froyo avec la surcouche Motoblur, une petite déception. Au moins s'agit-il de la nouvelle version de Motoblur, facultative. L'ensemble est très rapide, très fluide, mais c'est ce que l'on attend d'un téléphone aussi puissant qu'un ordinateur d'il y a trois ou quatre ans.

L'Atrix est évidemment plus qu'un smartphone : une fois branché à sa station d'accueil, il se transforme en ordinateur ou en média center. Chacune de ces expériences correspond en fait à une application Android : le WebTop est un émulateur faisant tourner une version de Linux utilisant un dock et un bon vieux Firefox comme navigateur. Plus impressionnant, on peut toujours utiliser la partie Android pendant l'usage en mode ordinateur : on peut donc continuer à envoyer des SMS, recevoir des coups de fil… D'ailleurs, si l'on doit ouvrir un document dans un format qui n'est pas supporté par la partie Linux, celui-ci s'ouvre côté Android : on pourra alors mettre Android en plein écran.

On peut utiliser ce mode ordinateur avec un dock relié à un écran et des périphériques ou avec un dock spécial prenant la forme d'un netbook. Ce netbook, qui n'est pas sans rappeler le MacBook Air, est très fin : c'est parce qu'il ne possède aucun autre composant qu'une immense batterie qui recharge le téléphone en même temps qu'il est utilisé. A chaque fois que l'on branche et débranche l'Atrix, l'état de la session est sauvegardé pour une reprise instantanée, documents et historique Web étant partagés entre la partie Linux et Android.

Enfin, l'Atrix peut aussi se transformer en média center relié à une télévision : la station d'accueil est fournie avec une télécommande. La chose est un peu plus classique et Motorola n'apporte ici aucune proposition nouvelle.

Le concept est prometteur, mais il est encore immature : tous les opérateurs ne permettront pas d'utiliser la connexion 3G de l'Atrix dans le contexte WebTop, un comble pour un appareil qui se veut être un client continu. Le prix risque lui aussi de faire mal : Motorola nous a confirmé qu'il faudrait débourser l'équivalent de 299 $ avec un forfait pour l'Atrix seul, 499 $ avec le dock netbook. Impossible par contre d'obtenir une date de lancement précise en Europe et en France : on reste sur un vague « deuxième semestre ».

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