Dans les petits secrets d'Android

Arnaud de la Grandière |

La procédure qui oppose Oracle à Google est décidément riche d'enseignements. Un nouveau document interne à Google a été rendu public dans le cadre de cette procédure, et illustre ce que beaucoup soupçonnaient.

Le document en question pose les bases du modèle économique d'Android, répondant notamment à la question "Si on le distribue gratuitement, comment s'assurer d'en tirer un bénéfice ?", et deux points en particulier retiennent l'attention :

  • Il ne faut pas développer ouvertement, mais au contraire ne rendre le code source disponible qu'une fois que l'innovation est terminée

  • Mener la conception des appareils : Donner un accès préliminaire au logiciel à des partenaires qui fabriquent et distribuent des appareils suivant nos spécifications (c'est à dire Motorola et Verizon). Ils obtiennent un avantage non-contractuel avec une mise sur le marché en avance, et en échange ils s'alignent sur notre standard
  • Naturellement, ce document date de bien avant l'acquisition de Motorola par Google, il ne s'agit donc pas de favoriser les téléphones propres de Google, cependant il pose clairement les bases de partenariats à deux vitesses pour les fabricants de téléphone et les opérateurs téléphoniques. L'utilisation de ce système d'exploitation n'est donc résolument pas sans contrepartie pour les fabricants. Certes, ils peuvent faire le choix de passer outre les exigences de Google, mais doivent payer le prix de cette liberté avec un désavantage commercial face à ceux qui s'y conforment. D'autre part, l'ouverture proverbiale d'Android montre ici une limite de plus : les contributions au système ne se font qu'a posteriori, Google conservant l'exclusivité et la mainmise sur le développement et la direction d'Android.

    Source : FOSS Patents

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