Développer pour le PlayBook, un cauchemar ?

Anthony Nelzin-Santos |

Sur son blog, Jamie Murai, développeur Web (Ruby on Rails) et iOS, expose ses péripéties dans le cadre du développement d'applications pour le PlayBook, la tablette de RIM. Il connaît bien le fabricant : Murai est double diplômé d'économie et de psychologie de l'Université de Waterloo, celle-là même où a été fondée RIM. Le constat est pourtant amer : les outils fournis par le fabricant canadien sont loin, très loin d'être aussi bien pensés que ceux fournis par Apple ou conseillés par Google.

Il faut d'ailleurs les obtenir, ces outils : au lieu d'un seul paquet il y en a trois séparés, celui du SDK Adobe AIR, celui du SDK WebWorks de RIM et enfin le simulateur PlayBook. Avec à chaque fois un formulaire à remplir — RIM pousse le zèle jusqu'à demander à envoyer un formulaire papier avec une copie de sa carte d'identité pour vérification ! Il faut ensuite se procurer VMWare pour utiliser le simulateur (70 €), et déplacer le SDK PlayBook dans le dossier Applications (il s'installe par défaut à la racine du dossier utilisateur, sans laisser le choix). Murai peste enfin contre la politique tarifaire de RIM : Apple facture 99 $ de frais d'entrée, Google 25 $, mais RIM demande 200 $ par tranche de 10 applications…

Les outils ne sont pas plus pratiques : alors que Xcode ou Eclipse avec le plug-in adéquat permettent de compiler l'application et la charger sur un appareil (build and run), on ne trouve rien de cela dans le SDK WebWorks. Il faut passer par la ligne de commande pour compiler, puis charger le paquet à la main dans le simulateur. Rien de bien grave pour un développeur pourrait-on objecter, mais Murai répond : « les développeurs sont aussi des utilisateurs ». Pas de raison donc de ne pas leur simplifier la tâche quand c'est possible : « c'est à ce moment que j'ai décidé d'abandonner. Lorsque l'on sait quel plaisir c'est que d'utiliser les outils d'Apple et de Google, il n'y a plus aucun de justifier le développement sur PlayBook » se lamente Murai.

RIM a répondu au développeur sans répondre, indiquant que les outils étaient encore en développement et que les points qu'il soulevait étaient justement ceux sur lesquels le fabricant canadien travaillait.

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