Presse : Google préparerait son kiosque numérique

Anthony Nelzin-Santos |

Selon le Wall Street Journal, Google serait en train de mettre sur pied un kiosque numérique pour Android qui viendrait affronter le projet similaire d'Apple. La firme de Moutain View serait en pourparlers avec Time Inc. (Time, Fortune, People, Sports Illustrated), Condé Nast (Wired, Vogue, GQ, Glamour, The New Yorker, Vanity Faire) et Hearst Corp. (Cosmopolitan, Esquire, Marie Claire, mais aussi de nombreux journaux comme le San Fransisco Chronicle).

Depuis plusieurs mois, Apple serait en discussion avec les acteurs de la presse et du magazine pour assouplir les conditions de l'App Store et notamment offrir un système d'abonnement. Les tractations achopperaient néanmoins sur la commission prise par Apple, mais aussi sur la question de la fourniture de statistiques d'utilisation détaillées. Deux points sur lesquels Google serait plus flexible pour mieux séduire.

De manière révélatrice, ce serait Stephanie Tilenius, la vice-présidente de Google responsable du e-commerce, qui mènerait les négociations. La firme de Moutain View serait prête à prendre une commission inférieure aux 30 % demandés par Apple pour que les éditeurs investissent dans la réalisation d'applications dédiées à Android.

Lorsque vous contractez un abonnement pour un journal ou un magazine papier, les éditeurs utilisent les données que vous avez fournies pour en tirer des statistiques : ils veulent reproduire la chose sur les tablettes et smartphones, voire même obtenir encore plus de données. Apple, qui suit rigoureusement les conditions de l'App Store, veut avertir l'utilisateur que des données peuvent être collectées, et lui demande s'il accepte (opt-in).

Les éditeurs, eux, voudraient que l'utilisateur ne soit pas averti, que cette collecte ait lieu en arrière-plan, mais que l'utilisateur puisse se désinscrire (opt-out). Apple pourrait accepter (elle procède ainsi pour iAd), mais ne semble pas le vouloir, du moins pour le moment. Ces données pourraient inclure jusqu'au nom et l'adresse de courriel, que l'utilisateur fournirait. Les éditeurs veulent évidemment éviter l'opt-in : peu d'utilisateurs accepteront de partager des données personnelles.

Google, au contraire, serait prêt à utiliser le système d'opt-out et à fournir des statistiques d'utilisation détaillées, informations qui permettent aux éditeurs d'ajuster leurs contenus, mais aussi leur placement publicitaire.

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