Le CEO de RIM dans le déni le plus total

Anthony Nelzin-Santos |

« Il n'y a aucun problème avec la société telle qu'elle existe aujourd'hui » : c'est l'incroyable aveu de déni de Thorsten Heins, le CEO de RIM. Alors que le fabricant des BlackBerry a repoussé la commercialisation de sa nouvelle plateforme à 2013, se sépare d'une partie de sa masse salariale et perd de l'argent et des parts de marché, le nouveau CEO de la société assure que le pire est passé.

Dans une tribune dans le Globe and Mail, Heins assure que RIM est désormais sur la pente ascendante : « RIM n'est pas finie. RIM est au début d'une transition dont nous pensons qu'elle va changer une nouvelle fois la manière dont les gens communiquent. » D'aucuns diront que la société canadienne est plutôt au pied du mur, mais le nouveau CEO est persuadé d'avoir réglé tous les problèmes depuis son arrivée : « je ne parle pas de la société telle qu'elle était il y a six mois par exemple, lorsque j'ai pris la direction. Je parle de la société dans son état actuel. » Jim Balsillie et Mike Lazaridis, qui ont construit RIM et son succès, apprécieront de se voir ainsi rayés des livres d'histoire.

Le déni, dont on dit qu'il est la première étape du deuil psychologique, est à peine tempéré par l'acceptation du fait que la situation de RIM sur le marché américain est particulièrement délicate. Il semble néanmoins réel : on a du mal à croire Heins lorsqu'il dit que « RIM n'ignore pas le monde, et n'est pas non plus engagée dans une spirale de la mort » juste après avoir rabâché que la société était au milieu d'une transition dont la conclusion logique était le succès. On ne peut qu'admirer l'optimisme du CEO de RIM, alors que certains auraient déjà lâché l'éponge ; reste qu'il doit encore faire ses preuves, et le retard de BlackBerry 10 ne joue pas à son avantage.

[Via Reuters]

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