Les syndicats des opérateurs historiques attaquent Free Mobile

Christophe Laporte |

On savait les opérateurs à l'affut, mais finalement ce sont les représentants syndicaux CFE-CGC et Unsa des opérateurs mobiles historiques (Orange, SFR, Bouygues) qui ont saisi l'autorité de régulation des télécoms (Arcep) afin de demander une enquête sur le réseau de Free Mobile.

Dans un entretien donné au site Liberation.fr, Sébastien Crozier, président de CFE-CGC-Unsa et directeur de la stratégie et de l'innovation chez France Télécom-Orange, explique ne pas croire Free quand l'opérateur affirme couvrir 27 % du territoire mobile. Une accusation grave, sachant que l'ARCEP a effectué des tests confirmant que la couverture du nouvel entrant était suffisante. Pour être tout à fait exact, Free a l’obligation de couvrir 27 % de la population française.

Sébastien Crozier n'a pas d'éléments concrets, ce ne sont que soupçons. Il déclare : "Il suffit de s'abonner chez Free et de chercher le réseau : il n'y en a nulle part dans les zones denses. Les sites spécialisés révèlent que la couverture est bien faible. Et, quand on mesure le signal, il est si affaibli que l'appareil bascule souvent sur le réseau Orange".

Cette décision, explique Sébastien Crozier, a été prise de manière indépendante avec la direction d'Orange et vise à défendre l'emploi : "Il se peut certes que nos préoccupations convergent avec celles de la direction, pour des motifs différents. Mais eux veulent protéger les actionnaires, et nous les emplois".

Selon lui, les tarifs de Free vont provoquer les délocalisations et l'appauvrissement, ainsi que l'affaiblissement de la France. Il explique : "sur un abonnement à 40 euros, la marge d'un opérateur traditionnel est de 3,20 euros. En dessous, la différence s'obtient par destruction des investissements. Le résultat de la stratégie de Free, c'est que plus personne n'investira. Le consommateur aura l'impression d'y gagner, mais finalement c'est lui qui paiera les problèmes d'emploi".

Lors de son passage à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale (lire : Free riposte aux attaques de ses concurrents), Xavier Niel a démenti ces accusations estimant que l'Arcep avait fait son travail de manière indépendante. Concernant la question de l'emploi, Xavier Niel a affirmé que le nombre d'emplois en France dans les télécoms avait cessé de baisser depuis l'attribution de la quatrième licence à Free en 2009.

[via Libération]

Accédez aux commentaires de l'article