Magazines sur iPad : habitudes de lecture et piratage

Florian Innocente |

3,8 millions de téléchargements de magazines, c'est le chiffre atteint par Condé Nast qui publie aux États-Unis de nombreux titres connus, dont quatre sur l'iPad : Wired, Glamour, GQ et Vanity Fair. Des enquêtes menées auprès de 5000 lecteurs ont montré qu'il n'avaient pas forcément le profil attendu des early-adopters, qu'ils n'étaient pas toujours familiers avec les modes de navigation qu'impliquent une tablette.

Ils passeraient aussi en moyenne 2h40 par mois sur ces applications contre 45 min pour l'un de ces magazines en version papier. Cependant l'étude n'a pu démontrer si plusieurs numéros étaient lus sur cette période ou un seul, Apple ne permettant pas de collecter ce genre de données.

Ce temps de lecture élevé laisse toutefois entendre que la lecture avec ces applications se fait à tête reposée, et non en situation de mobilité. Ce qu'ont confirmé plusieurs sondés qui laissent leur iPad à la maison.

Conclusion de Condé Nast, pour le moment les publicités interactives doivent être conçues avec ce profil d'utilisateur sédentaire en tête. Autres conseils aux annonceurs, permettre l'achat direct de leurs produits depuis l'application plutôt que d'envoyer le lecteur vers un site, et renouveler le style des pubs, car qui dit nouveau support dit attente d'une fraîcheur équivalente pour son contenu, même publicitaire.

Des applications pour iPad de magazines ont aussi fait l'actualité récemment pour une tout autre raison, la facilité avec laquelle leur contenu pouvait être piraté.

L'une d'elles par exemple contient la couverture des derniers numéros sortis. Moyennant 2,99$ (en achat In-App) on télécharge directement les numéros dans l'application où ils sont stockés et lisibles à volonté. De petits malins se sont aperçus qu'il suffisait de récupérer un fichier texte à l'intérieur de cette application via un banal shareware, de modifier quelques variables textuelles et les boutons "Buy" de se transformer en "Download"…

La manipulation était possible avec une poignée de titres américains et étrangers. Adobe, qui fournit la base logicielle pour ces magazines travaille à colmater cette faille.

Accédez aux commentaires de l'article