Windows Phone 7 : les premiers tests

Anthony Nelzin-Santos |

Les premiers téléphones sous Windows Phone 7 devraient arriver cet automne, juste à temps pour les fêtes de fin d'année. Comme de nombreux développeurs, quelques sites américains ont eu l'occasion de le tester sur un prototype, et ont livré leurs premières impressions.

Le prototype de test ne sera jamais commercialisé, mais est un bon exemple du cahier des charges de 200 pages mis sur pied par Microsoft pour s'assurer d'une expérience cohérente entre les différents fabricants. Les téléphones Windows Phone 7 auront donc au moins un écran 3,7" tactile multipoint (4 points minimum) capacitif, un appareil photo 5 MP, un processeur 1GHz, un stockage interne sans possibilité d'expansion, une puce graphique dédiée, et trois boutons physiques (retour, démarrer, et recherche).

Windows Phone 7 utilise l'interface Metro, qui est assez différente de ce qu'on a l'habitude de voir. Derrière l'écran d'accueil (qui présente le prochain événement de calendrier et le nombre de SMS et de mails non lus) se cache en effet une mosaïque, chaque « tuile » permettant d'accéder à une fonction : mails, messages, contacts, navigateur, applications favorites… Il n'y a pas de mosaïque d'applications comme sur iOS ou Android, mais une liste déroulante masquée derrière la mosaïque. La troisième volet de cette interface est la multitude de « hubs » des pages entre menus et applications qui permettent d'accéder aux médias.

Il n'y a pas de menus à proprement parler : comme sur l'iPhone, on peut trouver quelques fonctions derrière un rang d'icônes en bas de l'écran, mais la plupart des fonctions avancées sont cachées derrière un appui long. Comme Android, Windows Phone 7 possède un système de notifications basé sur un panneau que l'on déplie depuis le haut de l'écran : mieux que les notifications d'iOS, moins bien que celles de Palm.

Visiblement, on aime ou on déteste Metro : Engagdet adore malgré quelques défauts, Boy Genius Report déteste sans hésiter, dénonçant un minimalisme poussé à l'extrême, au point d'en devenir désagréable et contre-intuitif.

Parmi les bons points de Windows Phone 7, le clavier virtuel semble faire l'unanimité (avec un dictionnaire intégré), tout comme la partie photographie : l'appareil photo est très rapide, et permet un chargement des images en ligne en arrière-plan.

Parmi les points plus critiqués de Windows Phone 7, il semble que l'intégration des fonctions sociales soit plutôt brouillonne. Il n'y a ainsi pas d'application « Contacts », mais à la place une application « People », qui tire son contenu d'Exchange, mais aussi de Facebook. Cette application, qui est en fait un hub, devient très vite surchargée, car elle ne permet pas de filtrer les mises à jour de vos contacts Facebook. C'est d'ailleurs le cas de tous les hubs, qui possèdent tous un volet « social », par lequel on est très vite dépassé pour peu qu'on ait beaucoup d'amis. On remarquera aussi qu'il n'y aucune forme d'intégration de Twitter, dont le caractère textuel irait pourtant comme un gant à Windows Phone 7.

Les autres fonctions sont à l'avenant : prometteuses, mais avec un goût d'inachevé. L'application Plans utilise Bing Maps de la plus belle des manières, mais n'intègre pas encore la navigation. L'application Messages est efficace, mais ne différencie pas l'expéditeur et le destinataire par des couleurs différentes. L'application Mail est plutôt propre et efficace, mais ne supporte pas les conversations, et possède trop de fonctions cachées derrière des appuis longs ou des gestes pas évidents. Le navigateur, basé sur IE 7 et IE 8, est plutôt rapide et performant, ne supporte ni Flash ni Silverlight, mais ne supporte pas non plus HTML5 (donc pas de YouTube du tout), et a du mal avec le rendu des textes.

Il y a néanmoins de bonnes idées dans Windows Phone 7, comme la recherche contextualisée et localisée, qui profite de Bing. Mais Windows Phone 7 fait l'impasse sur le multitâche et le copier-coller, malgré une intégration à Office plutôt serrée, et des versions mobiles de Word, Excel et PowerPoint qui semblent faire leur effet.

Bref, à moins de six mois de sa sortie, Windows Phone 7 apparaît selon ces premiers tests comme une base prometteuse, mais largement en chantier. Pas sûr que cela serve les intérêts de Microsoft, qui arrive sur un marché ultra-concurrentiel, et où ses principaux concurrents ont au moins trois ans d'avance. Pas un mot non plus au sujet de l'intégration de Mac OS X et de WP7 (ce qui nécessiterait peut-être le port sur Mac de l'univers Zune).

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