Démontage : Apple a suivi une voie originale pour créer son AirTag

Nicolas Furno |

iFixit a procédé au démontage en règle d’un AirTag, le traqueur d’objets commercialisé par Apple depuis quelques jours. Et comme c’est un petit accessoire qui ne nécessite pas un gros travail de leur part, le site a décidé de le confronter à deux concurrents directs : le Mate de Tile et le SmartTag de Samsung.

L’occasion de constater à nouveau que la firme de Cupertino a de l’avance sur le reste de l’industrie quand il s’agit de faire de petits produits. L’AirTag est non seulement le plus petit traqueur des trois testés par le site, c’est aussi le plus dense. Il n’y a quasiment aucun espace inutile à l’intérieur, alors que les produits de Samsung et de Tile sont loin d’être aussi pleins, comme un passage aux rayons X le prouve bien.

De gauche à droite, le Mate de Tile, le SmartTag de Samsung, l’AirTag d’Apple et une pièce de 25 cents des États-Unis.

Malgré cette compacité, Apple a trouvé le moyen de garder une pile que l’utilisateur peut changer, une stratégie identique sur les trois produits comparés par iFixit. La pile bouton CR2032 est également utilisée par Samsung, mais Tile a opté pour un format toujours standard bien que plus petit. Comme on le devine sur l’analyse aux rayons X, la pile occupe presque toute la surface du traqueur d’Apple, même si le site confirme que l’on peut en effet le percer.

La procédure implique de la minutie pour ne pas tout casser et si tout est bien réalisé, on peut avoir un AirTag percé parfaitement fonctionnel. La clé est de viser non seulement sur la bordure extérieure, mais aussi d’éviter les antennes et autres composants placés à cet endroit par Apple. Cette animation d’iFixit pourra vous aider si vous voulez trouer votre traqueur, sachant que le site recommande un foret de 1/16, soit environ 1,6 mm.

Si vous percez au mauvais endroit, vous pourriez détruire un AirTag.

La pile est plus facile d’accès sur les trois traqueurs que le reste de leurs composants. Seul Samsung fait un petit peu mieux, avec des vis qui maintiennent en place la carte mère, mais les deux autres ont tout collé. On a l’habitude avec Apple et d’après le site, les ergots et quelques points de colle ne sont pas trop difficiles à retirer pour accéder à l’intérieur. Autant que ce soit clair : cela annule la garantie et vous aurez toutes les chances de détruire l’appareil dans le processus.

L’AirTag a été conçu d’une façon entièrement différente, avec un haut-parleur en bonne et due forme à l’intérieur. L’espace central est un aimant et la structure plastique sert de membrane pour ce haut-parleur. Un choix qui peut surprendre quand on sait que le traqueur ne va pas émettre beaucoup plus que des bips, mais la qualité audio est bien meilleure que chez Samsung et Tile, où des haut-parleurs piézoélectriques ont été utilisés.

L’AirTag dans son ensemble est un haut-parleur, avec la carte-mère placée dans l’espace autour de l’aimant au centre.

Ce choix a contraint Apple à revoir l’agencement des composants électroniques. Là où les deux autres traqueurs peuvent exploiter une carte rectangulaire bien plus simple à produire et utiliser, l’AirTag repose sur une carte-mère ronde, percée pour laisser la place à l’aimant central qui permet la génération du son. Tous les composants sont répartis de part et d’autre de ce disque.

D’un côté, on trouve ainsi un accéléromètre et gyroscope identique à celui que l’on retrouve dans de multiples produits Apple et qui permet à l’AirTag de déterminer s’il est statique ou en mouvement. De l’autre, tout le nécessaire est là pour que le traqueur puisse fonctionner : une puce Bluetooth et NFC, la puce U1 nécessaire à la géolocalisation précise avec les iPhone récents, un petit amplificateur audio, des gestionnaires de batterie…

Les deux côtés de la carte-mère de l’AirTag, avec tous ses composants.
Cette comparaison d’iFixit met bien en valeur à quel point la conception de l’AirTag est différente de celle de ses deux concurrents qui sont, eux, similaires. Apple s’est compliqué la vie avec un design à part, mais qui apporte un gain évident : la compacité.

Même si les trois produits proposent les mêmes fonctions de base, l’AirTag repose sur un design plus ambitieux et complexe. Le gain pour l’utilisateur est une plus grande compacité, sans contrepartie fonctionnelle, puisque le traqueur imaginé à Cupertino bénéficie toujours d’une pile remplaçable. Tile l’a prouvé avec d’autres produits à son catalogue, supprimer cette contrainte permet d’obtenir des traqueurs plus compacts encore, mais Apple n’a pas voulu faire ce compromis.

En revanche, il a bien fallu en faire un ailleurs et le compromis choisi par Apple est qu’un accessoire supplémentaire est indispensable pour accrocher un AirTag. Tant mieux pour les accessoiristes qui s’en donnent déjà à cœur joie dans ce domaine…

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