Test de l'iPad Wi-Fi (16 Go)

Florian Innocente |

Après plusieurs jours en compagnie de nos iPad, l'heure est au verdict… non définitif. Car une fois la tablette passée entre plusieurs mains il s'avère difficile de livrer un avis noir ou blanc à son endroit. Le jugement sur un ordinateur va porter sur ses performances, son autonomie et quelques considérations de design. L'iPad n'y échappe pas, mais ce sont ses usages qui priment.

Et là on sent bien que tout reste à faire, que l'iPhone et l'iPod touch n'ont fait qu'entrebâiller une porte. Certains dans l'équipe n'attendent que sa sortie en France pour s'équiper, d'autres sont plus circonspects et au milieu il y a ceux qui sont séduits, mais qui préfèrent attendre avant de se forger une opinion bien arrêtée. La synthèse dans notre test de l'iPad Wi-Fi

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Test de l'iPad 16 Go Wi-Fi (2010)

Florian Innocente |

Lorsqu'on découvre pour la première fois un iPad, on ressent deux surprises : ses dimensions et son poids. Cette tablette qu'on a vue et revue sur Internet sous toutes les coutures doit être tenue en main pour être vraiment appréhendée. Avant d'entrer dans les détails, on soulignera que fidèle à son habitude, Apple livre un produit simple et dépouillé.

On se surprend parfois à retrouver le bouton Home en haut de l'écran, car l'iPad ne s'utilise pas dans un sens, mais indifféremment dans tous les sens - portrait, paysage, haut, bas - avec un écran qui pivote au quart de tour (un interrupteur latéral permet de bloquer toute rotation). Et petit détail, le geste de secouer pour annuler la dernière action est maintenu, et pour le coup on a vraiment le sentiment d'avoir un Télécran entre les mains…

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L'aspect extérieur est un mélange des différents produits d'Apple. La face avant emprunte aux écrans de MacBook Pro et d'iPod touch avec un large cadre noir où les pouces ont toute la place nécessaire lorsqu'on le tient à deux mains. Le verso, tout en aluminium brossé , rappelle immédiatement le dos des derniers iMac. L'écran est lumineux (certains dans la rédaction l'utilisent d'ailleurs avec un réglage abaissé), mais quel festival pour les traces de doigts ! Écran allumé les traces s'effacent derrière la luminosité, mais écran éteint un "Expert" trouverait des empreintes digitales à l'oeil nu (c'est très agréable lorsqu'on reçoit l'iPad après qu'il soit passé de mains en mains…).

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Sur un rebord de de fenêtre en plein soleil

Quant à une utilisation dans un endroit ensoleillé (l'été approche) tout dépend du contenu. Une page web ou un mail resteront lisibles, mais dès que l'écran se remplit de visuels (jeu, photo…) alors les traces de doigts sonnent la charge, accompagnées de reflets.

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Sur le même rebord
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Le même écran à l'intérieur, des reflets (peuvent) persister

Les dimensions

La première surprise est donc le format de l'iPad. On peut l'imaginer plus grand qu'il n'est en réalité, mais ses dimensions sont plutôt équilibrées. Plus grand il aurait été encombrant. Plus petit il ne se serait pas suffisamment distingué d'un iPod touch. Toutes les applications issues de l'environnement Mac qui sont en train d'être adaptées et celles qui vont suivre se seraient retrouvées trop à l'étroit.

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Le poids

C'est la "mauvaise" surprise sitôt qu'on l'a sorti de la boîte. L'iPad pèse son poids. Il n'est pas fait pour être longtemps tenu d'une seule main. Sauf pour jeter un œil à un ou deux mail ou lire une page web, car très vite il se fera pesant. Et son dos lisse et légèrement bombé oblige dans ce cas à bien le serrer.

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Comme on le voit d'ailleurs dans les clips d'Apple, l'iPad est toujours présenté posé sur des genoux ou tenu à deux mains. Un cas concret : vous êtes assis dans un canapé, l'avant-bras posé sur l'accoudoir et la main tenant l'iPad. Même là vous aurez tôt fait de le poser sur vos genoux ou en appui sur l'accoudoir. Avachi dans un canapé, ce n'est pas comme un portable que l'on peut poser sur soi avec un écran qui vous fait toujours face, maintenu qu'il est par le bloc clavier. Là, un iPad doit trouver son appui, vos mains, vos genoux…

Relativisons, l'iPad n'est pas non plus une plaque de fonte... Il pèse 680 grammes (730 grammes pour la version 3G). En guise de comparaison, les netbook de 10" oscillent entre 1,1 et 1,3 kg. Alors, 680 grammes, ça fait quoi pour finir ? Vous avez des Tintin ? Un album pèse environ 430 grammes, un iPad pèse donc un Tintin et demi…

Le clavier

Les dimensions et le poids de l'iPad ont une incidence sur l'utilisation du clavier virtuel. Il n'est pas aisé de taper des messages en tenant la tablette à deux mains et en frappant les touches avec les pouces (comme on le ferait avec son iPhone). Outre le poids, la partie centrale du clavier sera le plus souvent hors d'atteinte, sauf à avoir de très grandes mains…

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Orientation portrait, la zone encadrée est malaisée d'accès
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Orientation paysage

En revanche, lorsque la tablette est posée, on peut frapper assez rapidement une fois passée la curieuse impression de frapper une surface vitrée sans retour autre que sonore (on a beau avoir pratiqué l'iPhone, il faut un peu d'habitude). Une partie de cet article a d'ailleurs été rédigée de cette manière, dans l'application Notes, avec une prédilection pour le clavier en mode paysage et ses plus grosses touches. Une partie seulement, car frapper un long texte penché sur un objet posé à plat sur une table n'est pas la plus confortable des positions. Au pire on trouvera le moyen de l'incliner un peu, au mieux on se tournera vers l'accessoire Keyboard Dock (un peu moins de 70 €) ou vers un clavier Bluetooth classique accompagné du support Dock vendu seul.

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Le Wi-Fi

Nous n'avons pas rencontré de problèmes (de déconnexion intempestive par exemple) avec l'utilisation de la connexion Wi-Fi, et ce, en plusieurs lieux. L'iPad va quand même détecter moins de bornes que ses cousins portables ou ordinateurs de bureau. Sur un même endroit, un iMac 27" et un MacBook Pro 13" voyaient entre 12 et 13 bornes contre 6 ou 7 pour l'iPad. Sur ce point, notre tablette s'est comportée exactement comme notre iPhone 3G, la sensibilité ne s'est pas améliorée entre les deux.

La recharge de la batterie

Cela a déjà été évoqué, certains ordinateurs ne pourront pas recharger l'iPad, par manque de puissance sur leurs ports USB. Nous avons fait l'essai sur six Mac. Échec avec deux MacBook Pro Alu des 2007 et 2008 ainsi qu'avec un iMac blanc (Intel) 24". Mais l'iPad s'est rechargé une fois branché sur des MacBook Pro Unibody 13" et 15" et sur un iMac 27". Par contre, c'est lent, on se désespère de voir la batterie se remplir. Mieux vaut, autant que possible, utiliser l'adaptateur secteur fourni.

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Les applications iPhone

À peine né, l'iPad peut compter sur 185 000 logiciels disponibles sur l'App Store. Toutefois, la solution de compatibilité d'Apple, si elle a le mérite de la simplicité est un pis-aller. Une application iPhone s'affichera au lancement dans sa résolution native, et là elle ressemble à une île perdue au milieu de l'océan. D'un tap sur le bouton 2x affiché dans un coin de l'écran on force l'affichage du logiciel en plein écran… avec des résultats esthétiques qui vont du correct au très moche.

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Un jeu iPhone


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Le même jeu en "2x" (cliquez pour la taille réelle)


Des textes présentent un rendu assez laid, tout en crénelés. C'est mieux que rien et dans bien des cas cela permet de continuer à utiliser ses jeux ou utilitaires en attendant une version iPad. D'aucuns proposent déjà une application dite "universelle" qui contient les versions iPhone et iPad avec un prix commun voire une mise à jour gratuite. D'autres préfèrent séparer les deux applications et (éventuellement) facturer celle pour iPad plus cher.

Quelques exemples : Bento de FileMaker est livré dans deux versions, mais à un prix similaire, 3,99 €. Deux versions aussi pour la course de voitures Real Racing mais 3,99 € pour la iPhone et 7,99 € pour la iPad "HD". Idem pour le gestionnaire de tâches Things tantôt à 7,99 € ou 15,99 €. Enfin, LogMeIn, l'utilitaire de prise de contrôle à distance d'une machine est une application universelle (23,99 €), donc ceux qui avaient la version iPhone peuvent obtenir gratuitement la iPad à la faveur d'une mise à jour.

Les performances

Un aspect important et agréable de l'iPad est sa réactivité, surtout lorsqu'on l'attrape pour jeter un oeil à ses mails ou regarder quelques pages web. En trois à quatre secondes on a allumé la tablette, déverrouillé l'écran et on a la tête dans son courrier. Si l'on vient de l'iPhone 3G la rapidité d'exécution est certainement plus notable encore que pour les propriétaires d'iPhone 3GS et touch 3G déjà rapides. Les pages et galeries photo défilent joliment, une infime pichenette sur l'écran fait réagir l'interface… c'est un vrai plaisir et c'est d'autant plus important sur un appareil que l'on dirige - littéralement - avec le bout des doigts. Il ne serait pas acceptable d'observer un décalage entre l'action et la réaction.

Les applications Photos ou Plans profitent pleinement de l'écran et de cette vitesse, on manipule les cartes sans heurts, on joue avec des piles et albums de photos qui sont extrêmement bien mises en valeur avec cet écran et tout est toujours constamment fluide. On ouvre des piles de photos ou joue avec la page de réglage de Plans au millimètre. Les vidéos de démonstration d'Apple sont un reflet fidèle de la réalité.

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S'agissant du navigateur web nous avons exécuté le test JavaScript SunSpider (dans sa nouvelle version 0.9.1). Sans véritable surprise, l'iPad se place (très) loin derrière les résultats produits par les navigateurs des ordinateurs, avec un score moyen de 10 200 ms (10,2 secondes). Safari 4 sur un MacBook Pro 13" unibody donne 453 ms, mais un iPhone 3G donne 15 300 ms. Qu'on se rassure, sur des sites riches en JavaScript, l'iPad ne se traîne pas pour autant.

L'iPad idéal pour Internet ?

Le web et le mail sont deux usages particulièrement bien adaptés à l'iPad. Le web d'abord parce qu'il devient très vite naturel d'interagir avec des pages web sans ces intermédiaires que sont le clavier et surtout la souris.

On navigue dans les sites du bout des doigts, de manière fluide et rapide. On a ce sentiment, étonnant au début, de tenir la page web entre ses mains, comme si elle avait pris une épaisseur.

Les pages défilent bien et le clavier virtuel suffit lorsqu'il est nécessaire d'entrer du texte, par exemple des statuts Facebook ou pour réagir dans les commentaires à un article.

Avec l'iPad on amène le web à soi alors qu'habituellement il faut aller vers l'ordinateur. Et l'on a pas la présence souvent facultative du clavier d'un portable. De plus, la possibilité d'afficher les pages à la verticale est un plus indéniable comparé à des écrans désormais de plus en plus panoramiques. Mais comme dit précédemment, vis vous préférez le mode paysage, tournez l'iPad…

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L'absence de Flash sera plus ou moins pénalisante selon les sites que l'on a pour habitude de fréquenter. Apple a en tout cas apporté une petite modification depuis la première démo de la tablette. Les contenus Flash ne sont plus signalés par la petite icône bleue de plug-in absent, qui faisait une mauvaise publicité à la tablette. À la place, il ne subsiste plus qu'une zone toute blanche, non identifiée. Mais pas moins difficile à louper dans certaines pages…

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Une page lue sur le Mac…
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La page lue sur l'iPad, Flash devient invisible…

Safari sur l'iPad est assez véloce, mais pas au point tout de même de faire mieux que sur Mac. Les mêmes pages, sur un MacBook Pro 13", s'ouvriront avec 2 ou 4 secondes d'avance selon les cas. Deux détails ensuite, sur l'iPhone Safari n'ouvre pas plus de huit "onglets", sur l'iPad c'est à peine plus : neuf maxi. Il est d'ailleurs dommage que pour passer d'un onglet à l'autre il faille passer par une vue intermédiaire.

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La page des onglets dans Safari

Une grille de neuf vignettes dans un menu pop-up (comme celui des signets et de l'historique) aurait peut-être fait l'affaire.

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Le menu d'historique

Le client Courrier est assez semblable (entendez "limité") à celui de l'iPhone, éléments d'interface mis à part. En mode paysage on a une interface standard dans l'iPad avec deux panneaux.

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En mode portrait, le courrier lu occupe tout l'écran et la navigation dans les dossiers et boîtes de mail passe par un menu pop-up.

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paysage on a les deux à la fois, en portrait, un menu pop-up affiche les dossiers et titres de courriers qu'ils contiennent.

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Enfin, les actions de suppression et de rangement dans des dossiers sont agrémentées d'animations. Lorsqu'on sélectionne plusieurs courriers, ils viennent s'empiler et si on en désélectionne un, il s'échappe aussitôt de la pile.

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Mail n'est pas un client ultra sophistiqué, loin de là, mais il va convenir à tous ceux qui font un usage modéré du mail. Les autres y verront un outil pratique et rapide, mais qui ne peut rivaliser avec une vraie messagerie. Au moins la prochaine version 4.0 d'iPhone OS va-t-elle amener des choses intéressantes comme une boîte d'arrivée commune lorsqu'on a plusieurs comptes, le support de deux comptes Exchange au lieu d'un seul, une présentation des mails par fil de discussion et l'association de certains types de pièces jointes avec des applications données. iPhone OS 4 pour iPad est prévu pour la rentrée.

L'iPad comme radio et télévision ?

Après l'Internet au sens large, un autre domaine où l'iPad tire assez bien son épingle du jeu c'est celui de la consommation de vidéo, et dans une moindre mesure de l'audio. Son "grand" écran lumineux sert bien ces usages, mais en outre il offre aussi un bon angle de vision. Ce qui fait qu'on n'est pas tenu de le tenir bien face à soi pour regarder des vidéos dans de bonnes conditions. On peut aussi être deux ou trois autour sans que les personnes plus sur les côtés ne soient lésées. Et un détail, nous n'avons pas remarqué que l'iPad chauffait dans ces conditions d'utilisation. Autre détail, un appui un peu prolongé sur le bouton de volume ramène d'un coup le son à zéro. Ceci pour remplacer la fonction "Mute" du bouton latéral qui, entre la première démo de l'iPad et sa sortie, s'occupe maintenant de bloquer la rotation de l'écran.

Le lecteur YouTube est plaisant par son interface, mais c'est surtout l'intégration des vidéos dans les pages Web qui est épatante. Sur un iPhone, un tap sur une vidéo YouTube va lancer sa lecture dans une nouvelle fenêtre. Sur l'iPad la vidéo se joue dans la page web et mieux encore, d'un geste de pincement sur l'image, le clip va, sans s'interrompre, s'afficher en plein écran. Un pincement dans l'autre sens, et le clip se réaffiche dans sa page web. Tout ceci se fait de manière parfaitement fluide, très naturelle. Il faut juste avoir l'idée de ce geste. A défaut on a la traditionnelle icône dans l'interface pour basculer en plein écran.

On commence à trouver des applications TV, France 24 a été la première à lancer son application taillée iPad (gratuite). Là aussi, on suit des vidéos en taille réduite ou on bascule en plein écran (l'image montre une pixelisation de compression, mais ça reste supportable, c'est bien plus franc dans le direct consultable depuis Safari).

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L'application France 24
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L'application France 24 en plein écran

Moyennant une bonne position, avec un iPad bien calé, on regardera sans trop de mal de longues vidéos sinon un film. À ce titre, les bandes-annonces de films sur QuickTime Trailers sont un régal à regarder. Autre bon point, l'iPad ne chauffe pas dans ce contexte d'utilisation.

Le principal (et vieux) reproche que l'on fera à l'iPad est de ne pas gérer le format DivX, obligeant à réencoder les films qu'on voudrait y lire. Mais il en va ainsi depuis que les iPod ont su lire de la vidéo, et il n'y a aucune raison pour qu'Apple change d'avis et adopte subitement ce format sur iPhone OS (et Mac OS). Cependant, il semble que l'iPad et la promotion d'Apple du format HTML5 font bouger les choses. On ne serait pas surpris que de plus en plus de sites et de chaînes livrent du contenu compatible iPad, à l'image d'ABC aux États-Unis et de ce que font déjà des chaînes ou des opérateurs en France pour l'iPhone.

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Pour l'audio les choses sont plus nuancées. L'application iPod est simple d'emploi mais l'absence de mode Cover Flow est par contre curieuse. Autre détail, lorsque la jaquette est affichée en plein écran on aurait avoir au moins affiché le nom du morceau en lecture (il l'est mais tout petit et avec les contrôles de lecture). Voire quelques animations comme sait en proposer iTunes. Mais ces lacunes ne sont en rien majeures.

Sinon, le haut-parleur n'est pas mauvais (pour un appareil nomade), le son ne crachote pas et on n'a pas besoin de pousser le volume pour entendre un dialogue, écouter un podcast ou profiter d'un jeu. Mais comme baladeur, l'iPad avec ses 700 grammes se pose là… D'ailleurs Apple ne fournit même pas de casque écouteurs ! Et question équipements externe, si d'aventure des fabricants proposent des enceintes avec logement pour iPad, ils devront être sacrément imposants…

L'iPad comme livre et journal ?

La petite taille de l'iPhone n'a pas empêché la section Livres numériques sur l'App Store de connaître un succès important : c'est la section la plus riche de l'App Store, devant les jeux ! Mais c'est avec l'arrivée de l'iPad que les choses sérieuses commencent.

Son grand écran doit lui permettre de se poser en alternative aux liseuses "traditionnelles". Depuis sa présentation, beaucoup a été dit sur le sujet (lire : L'iPad sera-t-il un bon lecteur de livres électroniques ?).

iBooks n'est pas inclus par défaut sur l'iPad. ll faut le télécharger, mais il est spontanément proposé par l'application App Store à son lancement (en tout cas sur nos iPad importés des USA, on verra pour la France). iBooks renferme à la fois un logiciel de lecture et une plate-forme de téléchargement qui comprend des oeuvres payantes et des oeuvres gratuites issues du projet Gutenberg. Sur la boutique US, on trouve même quelques livres en français. Un peu au hasard en fait, l'iBookstore ne permettant pas d'utiliser la langue comme critère de recherche.

Pour s'approvisionner en livres numériques, on peut également passer par le web. Il suffit de récupérer des ouvrages au format ePub (sans DRM) et de les faire glisser sur iTunes pour les synchroniser avec la tablette.

Fidèle à sa réputation, Apple fait une nouvelle fois dans le minimalisme avec iBooks. Par rapport à une application comme Stanza sur l'iPhone, il ne comporte que très peu de réglages et se limite au choix de la police, de sa taille ainsi que la luminosité.

Il est possible d'ajouter un marque-page à tout moment par une pression prolongée sur un mot, ou encore de faire des recherches dans le texte.

Mais que vaut l'iPad en tant que support de lecture ? À vrai dire, on a été assez surpris. Sous réserve d'être installé dans de bonnes conditions, la lecture d'un livre sur l’iPad est quelque chose d'agréable. On oublie vite le support et l’on se plonge avec plaisir dans la lecture. Le seul moment où l'on se remémore que l'on a un iPad entre les mains, c'est au moment de tourner la page (d'un tap sur le côté de l'écran ou par une gestuelle reproduisant très joliment à l'écran l'action de tourner la page, transparence du papier comprise…). La tablette d’Apple génère probablement un peu plus de fatigue qu’une liseuse traditionnelle, mais bien moins qu'un livre de poche…

Pour ce qui de lire des journaux ou magazines, le constat est le même. Les quotidiens par exemple sont tous en train de proposer une application dédiée. L'interface de navigation va donc peser dans le confort de lecture et dans la navigation au sein des pages. On commence à voir des choses intéressantes et l’on constate aussi que tout reste à inventer dans ce domaine. L'application Paris Match par exemple oblige à faire défiler plusieurs écrans (à la manière des images dans Photos) pour lire un article complet. Il eut été plus simple de faire défiler l'article au sein du même écran…

Dans l'application du Monde, plusieurs présentations sont offertes pour le même article : dans sa maquette originale avec typo et images, dans une fenêtre plus étroite ne conservant que le texte ou encore dans une vue façon Mail. Mais là aussi on tombe sur des choses curieuses comme ce "Lire page 6" non cliquable… Ou l'impossibilité de faire défiler les articles tapotant les parties gauche et droite de l'article. Héritage de la version iPhone, il faut aller tapoter un petit carré de flèche dans le coin supérieur de l'écran. Cette navigation par bloc fléché est ici souvent présente, mais anachronique sur cette tablette.

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La Une du Monde
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L'article avec sa maquette dans laquelle on peut zoomer
comme une page web. En bas, le navigateur de pages
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Le même article présenté dans sa maquette, avec le texte seul
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Toujours l'article, mais en affichage paysage et l'interface standard double panneau

L'iPad est donc un formidable terrain pour réinventer la manière dont on lit la presse, on n'en est qu'au tout début et cela va impliquer un énorme travail de réflexion sur la manière de présenter ces contenus, de les mélanger avec de l'audio et de la vidéo, et de rendre la navigation intuitive (certains magazines ont un contenu qui change selon que l'on tient la tablette à la verticale ou à l'horizontale…)

L'iPad mieux que l'iPhone pour jouer ?

Le format de l'iPad le rend particulièrement approprié pour des jeux de "plateaux" (exemple un Monopoly ou dans une autre veine les Flight Control et autres Draw Race) et plus généralement tous ceux qui permettront à plusieurs personnes de jouer ensemble, iPad à plat.

iTunesflightcontrol

Dans un autre genre que les titres de stratégie ou de société, nous avons essayé la course de voiture Real Racing HD. Dans la version iPhone, il fallait déjà utiliser son téléphone comme un volant, mais le grand écran de l'iPad renforce l'immersion dans la partie (et plus encore avec un casque). Reste le poids de la tablette au bout d'un moment, même si dans ce cas très précis, elle doit être tenue à deux mains et que la gêne s'en trouve amoindrie.

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Real Racing HD
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Real Racing HD

C'est moins confortable avec des titres comme Rolando (version iPhone), où l'on tiendra parfois la tablette à deux mains puis l'instant d'après d'une seule pour diriger un personnage avec le doigt. Une gymnastique qui peut rapidement lasser. Même chose avec des titres d'action comme Modern Combat : Sandstorm qui impose de tenir la tablette et en même temps d'interagir avec plusieurs contrôles à l'écran. Mais ceux-ci avaient été conçus pour l'iPhone.

En résumé, ce qui était prévu pour un écran de poche ne convient pas automatiquement à un écran presque cinq fois plus grand. Le jeu est un domaine où cette tablette va permettre pas mal de choses, à la fois pour ses performances, son écran et ses capacités réseau, mais elle ne se pose pas en concurrente des iPod touch et iPhone. Chacun a son périmètre, ses qualités et ses limites.

Enfin, sur la compatibilité avec des jeux iPhone, nous n'avons pas rencontré de problèmes, mais l'affichage 2x ne fait pas beaucoup de bien à leurs graphismes. On aurait peu espérer que cet agrandissement se fasse moins dans la douleur (lire Du zoom sur l'iPad). Mais on peut penser également qu'Apple a voulu ainsi pousser les développeurs à revoir leurs applications plutôt qu'ils se reposent sur cette compatibilité.

Mais cette ergonomie du jeu sur un iPad pose dès lors la question de savoir si leurs éditeurs vont prendre la peine d'adapter des titres qui s'avèrent au final plus pratiques à jouer sur un format comme celui de l'iPod touch.

Conclusion
Livrer un avis définitif sur l'iPad est difficile à ce jour (et on ne connaît toujours pas les prix qui seront pratiqués en France). L'iPad emprunte aux ordinateurs portables, aux smartphones, aux consoles de jeu et propose au final une synthèse - non pas inédite, car Apple n'a pas inventé la tablette - mais où les différentes pièces s'emboîtent bien.

On a un OS et une interface sur mesure et non pas une version bureau maquillée pour faire illusion. L'iPad n'est pas un portable Mac déguisé en tablette. Les performances sont bonnes. L'offre logicielle est abondante et on a constaté une dynamique autour de la création de contenus pour cette tablette que n'avaient pas eu l'iPod touch ni l'iPhone à leur lancement.

Au sein de la rédaction, tout le monde a été séduit par la simplicité et la rapidité avec laquelle on arrive sur Internet ou on relève son mail. Cette tablette est opérationnelle en deux secondes et réagit au quart de tour. Il y en a aussi qui sont tout simplement emballés par l'objet technologique, du fait de ce pouvoir d'attraction qu'exercent les produits Apple et qui marche à fond avec l'iPad.

D'autres, à l'inverse, après l'avoir utilisée, lui préfèrent toujours leur MacBook Pro 13", plus versatile. L'iPad sait faire beaucoup de choses, mais malgré le renfort du multitâche l'été prochain, il reste avant tout un appareil mono-tâche, où il est difficile de jongler entre plusieurs applications pour manipuler toute sorte de données.

Puis il y a ceux qui voient l'iPad comme un "ordinateur" pour tout le monde, même les plus rétifs à informatique, mais qui regrettent que la tablette n'ait pas totalement coupé le cordon ombilical d'avec le Mac et le PC. Il n'est pas nécessaire de la connecter régulièrement à iTunes, mais ce dernier fait partie de l'environnement requis, pour installer les mises à jour système, sauvegarder le contenu de l'iPad, etc.

À cela s'ajoute le fait que cette tablette est aussi foncièrement mono utilisateur. Elle ne connaît pas le principe de sessions, courant sur les ordinateurs, où chacun a son environnement et ses contenus. Certes avec 16, 32 ou même 64 Go la place est comptée, mais c'est une facette de l'appareil à garder à l'esprit. Sur cette tablette, utilisable par tout le monde, ce sont vos mails et vos photos et vos signets qui seront également offerts à tous.

Après, peuvent venir des critiques sur l'absence de webcam, ou de port SD pour décharger une carte d'appareil photo (mais un adapteur existe si le besoin est vraiment pressant, il se décline aussi en câble Dock/USB) ou de port USB pour se connecter par exemple à une imprimante.

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Le Camera Connection Kit pour cartes SD

Là il faudra privilégier le Wi-Fi, mais aucun gestionnaire d'impression n'existe à ce jour dans iPhone OS, on doit envoyer ses documents à imprimer vers son ordinateur… Autre absence la fonction de partage de fichiers qui permettait à l'iPad, une fois connecté à l'ordinateur, d'apparaître sur le bureau comme un volume externe. Cette disposition a pour le moment disparu du système après y avoir figuré lors des premières démos à la presse (lire iPad : le SDK recule sur le partage de documents). Il faut donc échanger ses fichiers via Internet ou au travers d'iTunes.

On a déjà vu et revu ce scénario, Apple ne cherche pas à remplir ses produits de fonctionnalités (laissant ses concurrents s'engouffrer dans le discours inverse), mais à ne garder que les plus nécessaires au plus grand nombre et à en ajouter d'autres progressivement le cas échéant. On peut supposer qu'une webcam arrivera peut-être, mais on serait surpris de voir ajoutés un port USB ou SD.

L'iPad a séduit certains d'entre nous au point qu'ils ont déjà prévu de s'équiper. D'autres sont davantage dans une position d'attente, pour voir quelles nouvelles applications vont arriver, qu'il aurait été impossible d'obtenir sur un iPhone. Car c'est le logiciel et surtout le logiciel qui fera le succès (ou non) de l'iPad. C'est le vrai potentiel de cette tablette, tout l'aspect technique est remisé derrière son écran.

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Dans l'absolu, l'iPad n'est qu'un écran connecté à Internet (et à l'App Store…), que l'on promène avec soi et qui met son propriétaire en contact direct et immédiat avec ses applications. De là il peut en découler une intimité qu'aucun ordinateur portable n'a encore offert. Charge aux développeurs, fournisseurs et producteurs de contenus de la rendre indispensable.

D'une certaine manière on retrouve avec l’iPad l'esprit du premier Mac où l’interface 100% graphique avait bouleversé le rapport de l'utilisateur avec l'ordinateur. 26 ans plus tard, une nouvelle interface est proposée, plus proche encore de l’utilisateur. Il est frappant de voir à quel point les deux appareils ont comme un air de famille, le premier Mac avait un écran de 9" (512x342), l'iPad un de 9,7" (1024x768)… et une taille de guêpe. L'iPad, comme son lointain prédécesseur, sera-t-il l'occasion d'une nouvelle révolution ? A ce jour la question reste ouverte.

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La validation d’Opera mini donne des idées

Christophe Laporte |

Après Opera (lire : Opera Mini est disponible sur l'App Store), c’est Skyfire qui pourrait porter son navigateur web sur l’iPhone. La validation par Apple Opera Mini a donné semble-t-il des idées à l’éditeur. La société y réfléchit, mais n’a pas encore arrêté de stratégie.

A l’instar d’Opera mini, Skyfire fonctionne d’une manière originale : le logiciel accède au web via un proxy qui transforme sous forme d'images les sites web très fréquentés. Lorsque vous zoomez, elle est remplacée au fur et à mesure par les véritables données de la page.

Skyfire offre la prise en charge de QuickTime, Windows Media, Silverlight, Flash et AJAX. D’autre part, la société a récemment fait savoir que pour ses développements à venir, elle allait miser sur WebKit.

Si l’éditeur veut s’attaquer à l’iPhone, il devra sans doute trouver des compromis. À suivre…

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L'iPad au Brésil, ou presque

Anthony Nelzin-Santos |

Il fait vibrer les cœurs de certains, est léger, facile à utiliser, et dispose d'une batterie pour une portabilité maximale. Mais l'iPad brésilien ne fait pas tourner d'applications, et pour cause : c'est un défibrillateur.

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L'i-PAD, pour reprendre la typographie de ce produit, est distribué depuis deux ans et disposé dans certains lieux publics, et est fabriqué par la firme coréenne CU Medical Systems, qui possède les droits sur la marque au Brésil. Le directeur commercial de la société, Alathea Silva, a indiqué que « personne ne [l']avait contacté au sujet du nom iPad ».

Apple serait en pourparlers avec l'INPI brésilienne pour récupérer le nom au moins dans les classes informatiques dans le cadre d'une procédure classique, mais pourrait devoir faire le forcing et le racheter s'il devait y avoir de l'électricité dans l'air…

Via The Register

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L'iPhone EDGE est un modèle déposé

Anthony Nelzin-Santos |

S'il est un modèle dépassé selon les termes de l'iPhone OS 4 (lire : iPhone OS 4.0 : pas de prise en charge de l'iPhone EDGE), l'iPhone EDGE, celui par lequel tout a commencé, est désormais aussi un modèle déposé.

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C'est aussi le cas de l'iPod touch original. Dans les deux cas, on trouve Steve Jobs et Jon Ive parmi les contributeurs. Le cloneur Meizu a peut-être des soucis à se faire (lire : Meizu ferme boutique au CeBIT)…

Via MacStories

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iPad : sortie le 24 ou le 28 ? A partir de 499 € ?

Christophe Laporte |

Certains espéraient qu'Apple allait profiter de la fermeture de l'Apple Store cet après-midi pour lancer les précommandes d'iPad en Europe. Mais la tablette d'Apple s'est fait piquer la vedette par le MacBook Pro.

Plusieurs informations contradictoires circulent depuis quelques heures concernant la commercialisation de l’iPad. Différentes sources nous ont affirmé récemment qu’il serait mis en vente le 24 avril. Mais cette date ne fait pas tout à fait l'unanimité, le site suisse MacPrime avance la date du 28 avril.

C'est également le flou concernant la tarification de l'appareil : Mac4ever croit savoir que l'iPad sera commercialisé à partir de 499 €. Initialement, Apple souhaitait vendre sa tablette entrée de gamme entre 450 et 460 €. La firme de Cupertino a peut-être été contrainte de revoir le prix de son appareil à la hausse avec la prochaine mise en place de la rémunération pour copie privée (lire : Une taxe rien que pour l'iPad ?). A suivre…

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iPod Out : une interface optimisée pour la voiture

Christophe Laporte |

iPod Out est une fonctionnalité d'iPhone OS 4.0 qui a été très rapidement évoquée lors du special event la semaine dernière. Elle pourrait pourtant être fort utile à ceux qui disposent d'un système audio sophistiqué dans leur voiture.

Si celui-ci dispose d'un connecteur Dock et gère le protocole iPod Accessory, il sera possible grâce à iPod Out d'avoir l'interface de navigation de l'iPod sur l'écran de contrôle. Comme le montre cette vidéo réalisée par nos confrères de TUAW, l'interface ressemble énormément à celle des baladeurs Apple.

La personne qui a fourni la vidéo à TUAW pense qu'Apple pourrait d'ailleurs profiter de l'occasion pour commercialiser un kit permettant de mieux intégrer ses solutions dans la voiture de monsieur tout le monde. À moins que vous préfériez un iPad pour cela (lire : L'iPad pour remplacer l'autoradio ?).

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