Difficile de le nier : le plaisir de lire un film est bien différent selon qu'on l'apprécie sur le grand écran d'un cinéma ou sur les 4 pouces d'un iPhone. Jeffrey Katzenberg, ancien président de Disney et aujourd'hui PDG du studio d'animation DreamWorks, a donc eu une idée : payer un film selon la taille de l'écran avec lequel on le regarde.
Le moghul d'Hollywood décline même de possibles tarifs : sur un smartphone, la location du film coûterait 1,99$. Sur un téléviseur de 75 pouces, cela reviendrait à 4$. Et sur un grand écran de cinéma, la séance serait proposée à 15$ (grosso-modo le prix d'un ticket de cinéma aux États-Unis). Et les films pourraient être proposés en vidéo à la demande trois semaines seulement après leur sortie en salles.
Cette proposition fait partie d'une réflexion plus large sur l'industrie du cinéma et son avenir dans la prochaine décennie. Katzenberg reste persuadé que ce type de paiement selon la taille de l'écran a des chances de prouver sa pertinence, car il est nécessaire, selon lui, de « réinventer l'entreprise des films », qui n'est plus un marché à forte croissance. Techniquement, la mise au point d'un tel système reste encore à développer : qu'est-ce qui empêcherait par exemple l'affichage d'un film depuis un hypothétique iPhone à l'écran 1080p vers un téléviseur HD ? De nouveaux verrous numériques devraient donc être conçus.
En attendant ce type de VoD adaptée aux différents écrans du spectateur, l'industrie du cinéma tente de s'adapter à la nouvelle donne numérique en s'attaquant à la chronologie des médias. Joss Whedon a ainsi produit un film visible en location sur Vimeo, tandis que Welcome to New York, le dernier métrage d'Abel Ferrara, a troqué une possible nomination au festival de Cannes pour une distribution en ligne.