Crash du MS 804 d’EgyptAir : l'enquête se resserre autour de deux appareils Apple

Mickaël Bazoge |

Il y a un an pratiquement jour pour jour, le vol MS 804 d’EgyptAir qui assurait la liaison entre Paris et Le Caire s’abimait dans la Méditerranée, provoquant la disparition de 66 passagers et membres d’équipage. L’enquête cherche à déterminer si des produits Apple ont pu être à l’origine d’un incendie dans le cockpit, comme nous l’apprenions en début d’année (lire : Une tablette et un smartphone intéressent les enquêteurs du crash de l'Airbus d'Egyptair).

crédit Le Parisien/C. Tèche

Les deux appareils en question, un iPhone 6s et un iPad mini 4, avaient été repérés par des caméras de l’aéroport Charles-de-Gaulle, posés à droite du cockpit en compagnie d’un sac qui contenait des bouteilles de parfum, dont des aérosols. Ces terminaux appartenaient au copilote. Le Parisien — Aujourd’hui en France écrit que trois experts ont été nommés le 17 mai par les magistrats en charge de l’enquête ; ils ont pour mission de mener une expertise technique.

On trouve un ingénieur chercheur au CNRS, un docteur en physique des solides ainsi qu’une ingénieure spécialiste des batteries, ces deux experts étant rattachés au ministère des Armées. Dans le cadre de leur mission, ils vont acquérir trois iPad mini Wi-Fi + cellular ainsi que trois iPhone 6s, neufs et d’occasion.

Ces appareils subiront des tests poussés qui serviront à déterminer s’ils peuvent être à l’origine du crash du vol MS 804 : la combustion « spontanée » de ces appareils est-elle susceptible de provoquer un incendie ayant asphyxié les pilotes ou rendu l’avion impossible à contrôler ? Les experts devront essayer de provoquer un « emballement thermique », l’objectif étant de calculer le « rayonnement de chaleur produit et d'analyser les suies et les fumées qui se dégagent », précise le quotidien.

Une source proche du dossier explique : « L'équation de cette tragédie est peut-être à trouver dans le branchement de ces appareils entre le courant délivré par les prises situées derrière le copilote et la réception de ce courant par des appareils à batterie au lithium ». Une hypothèse sur laquelle se pencheront les trois experts mandatés par la justice.

Le rapport de cette mission sera remis aux juges avant le 30 septembre. Apple déclare n’avoir pas été contactée par la GTA (gendarmerie des transports aériens, dont la section de recherche a identifié les appareils du constructeur) ou « toute autre autorité enquêtant sur ce tragique événement ». Apple poursuit :

Nous n'avons eu accès à aucun rapport mais la compréhension que nous en avons est qu'il n'y a pas de preuve qui lie cet événement aux produits Apple. Nous sommes entièrement à la disposition des enquêteurs pour répondre à toute question. Nous testons rigoureusement nos produits afin de nous assurer qu'ils sont conformes aux standards internationaux de sécurité voire qu'ils les dépassent.

Une déclaration identique à celle donnée en janvier, au moment où cet iPhone et cet iPad ont été repérés.

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