Com 1 : pour Google, une indésirable montre Android Wear

Mickaël Bazoge |

Google veut éviter à Android Wear de se transformer en une plateforme que n'importe quel constructeur peut utiliser comme il l'entend — en somme, lui éviter le syndrome « open bar » qui permet à un fabricant de tripatouiller Android selon son bon vouloir, même si Google a depuis quelques temps resserré les boulons autour de son système d'exploitation mobile. L'ouverture est beaucoup plus limitée pour la plateforme « wearable » : pas question de laisser n'importe qui utiliser Android Wear sans autorisation préalable. C'est la mésaventure arrivée à Com 1 qui a proposé sur Indiegogo de financer la production d'une montre connectée équipée d'Android Wear.

Cette smartwatch avait comme particularité, non seulement de fonctionner sous Android Wear, mais d'être également un foudre de guerre avec ses 3 Go de RAM et 32 Go de stockage (rappelons que l'on parle d'une montre), le Wi-Fi, le Bluetooth, un tuner FM, une batterie d'une capacité de 400 mAh et des capteurs que l'on retrouve habituellement dans un smartphone. Le châssis étanche en aluminium ou acier inoxydable peut accueillir des bracelets interchangeables. Des caractéristiques inhabituelles par rapport aux produits signés LG, Samsung ou Motorola, le tout pour un prix défiant toute concurrence : à partir de 150$ (et même 125$ pour les premiers intéressés).

Pour être tout à fait franc, on peine à croire une telle liste de spécifications à un tarif aussi peu élevé. Mais ce n'est pas cela qui a mis la puce à l'oreille de Google. Le moteur de recherche, intrigué par le succès naissant de ce projet, a demandé (et obtenu) d'Indiegogo de retirer la campagne de Com 1. Motif : utilisation non autorisée de l'image, de la marque et de l'interface d'Android Wear. Google s'était montré beaucoup moins sourcilleux de l'usage et de l'image d'Android pour d'autres projets de financement participatif, comme la console Ouya ou des clés USB. Com 1, qui a remboursé ses investisseurs, plancherait sur un nouveau projet dont on ne sait rien pour le moment.

En empêchant l'éclosion d'un écosystème incontrôlable, la société de Mountain View souhaite sans doute mieux présider aux destinées d'Android Wear, ce qu'elle n'a pas réussi à faire avec Android. Et comme le spécule Les Mobiles, il n'est pas non plus interdit de penser que Google veut aussi protéger ses partenaires constructeurs d'une concurrence moins chère et mieux équipée.

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