Nintendo : prise en main de Miitomo

Mickaël Bazoge |

Avec Miitomo, Nintendo se lance à l’assaut du marché des smartphones… à pas comptés. Une première pour l’éditeur et constructeur japonais, qui pris le temps qu’il fallait pour peaufiner cette première application — et encore, elle n’est disponible que sur l’App Store japonais.

Un réseau social de tamagochis

Fort heureusement, il est relativement facile de créer un compte nippon depuis la France, sans avoir besoin d’une carte bancaire locale (mais il faut demander le téléchargement de l’application avant toute chose). Miitomo ne devrait de toutes manières pas tarder à apparaître par chez nous, l’application est en effet complètement traduite en français.

Cliquer pour agrandir

Miitomo n’est pas vraiment un jeu, au grand dam des fans qui s’attendaient, assez légitimement, à retrouver Mario, Link ou Samus dans leurs iPhone (dans un jeu qui ne soit pas un vil clone, s’entend). Nintendo a promis que ses prochaines applications mobiles s’inspireront plus ouvertement de ses fabuleuses franchises mais en attendant, ce sont les Mii qui inaugurent cette nouvelle aventure.

Un choix prudent mais qui cadre bien avec la relance du Club Nintendo programme My Nintendo. Celui-ci consiste à amasser des points Platinum et Gold, que l’on peut échanger contre des récompenses en tout genre pour obtenir du contenu supplémentaire. Miitomo lance donc cette nouveauté multi-plateformes.

Cliquer pour agrandir

Mais qu’est-ce que Miitomo, au fond ? Il s’agit d’un mélange de tamagotchi, de réseau social et de messagerie instantanée. Pas particulièrement palpitant dit comme ça, mais les premières minutes sont assez amusantes. Avant toute chose, il convient de créer son avatar (son Mii), ou d’importer un Mii déjà existant si on en possède un. À moins que votre serviteur s’y soit pris comme un manche (ce qui ne serait pas très étonnant), cette dernière opération provoque une erreur, à moins que le profil provienne du Japon, seul pays pris en charge pour le moment.

La création du Mii est en tout cas une expérience tout à fait dans le ton de ce que Nintendo a l’habitude de proposer sur ses consoles : l’atelier de création et de personnalisation de l’avatar est très amusant, et il est même possible de laisser l’app décider toute seule en prenant un selfie ! On conserve évidemment le même design « tête d’ampoule » caractéristique des Mii, c’est ce qui fait leur charme.

Cliquer pour agrandir

On n’oubliera pas non plus de se choisir une voix (ces Mii sont très bavards) ainsi qu’une personnalité avec l’aide d’un graphique à cinq points. Après cet atelier, il est temps d’entrer dans le vif du sujet : répondre aux questions de son double virtuel. Ces questions sont au cœur de l’expérience Miitomo, car les réponses sont partagées avec les membres de son réseau. Il s’agit de questions sur ses plats préférés, sur ce que l’on a fait le week-end dernier, ce que l’on pense des chats… Rien de méchant en somme.

Les questions peuvent se faire plus intime : il peut ainsi arriver que le Mii d’un ami demande au vôtre « la plus grande qualité » de l’interlocuteur. La réponse ne sera alors partagée qu’avec cet ami.

En dehors de ce petit jeu de questions/réponses, les activités du Mii se résument à acheter des vêtements dans la boutique du jeu. Il y a de tout, et surtout des trucs rigolos comme des cagoules d’animaux et des accoutrements singuliers. On peut passer un bon moment dans cet exercice de shopping virtuel, mais gare : ces objets coûtent cher ! L’app n’est pas avare et distribue régulièrement de l’argent virtuel pour un oui ou pour un non… mais la moindre fringue coûte cher, alors mieux vaut choisir avec parcimonie.

Cliquer pour agrandir

Si on est à court, Miitomo permet évidemment d’acheter des pièces virtuelles via des micro-transactions : pour 0,99 €, on repart avec un petit pécule de 1 000 pièces, et cela peut aller jusqu’à 74,99 € pour 105 000 pièces. C’est évidemment très cher et on prendra garde à surveiller ses rejetons… Miitomo fait circuler deux autres « monnaies » : des bonbons et des tickets qui permettent de débloquer plus rapidement des réponses aux questions, et à jouer au mini-jeu Lâche-Mii — un pachinko moyennement amusant : on jette son avatar qui rebondira un peu partout pour récupérer des vêtements.

Cliquer pour agrandir

Un petit amusement pas palpitant donc venant de Nintendo, mais on peut espérer d’autres mini-jeux à l’avenir. Ces deux monnaies s’obtiennent au cours du jeu, en débloquant des bonus par exemple. On ne pourra pas en acquérir avec de l’argent sonnant et trébuchant.

Cliquer pour agrandir

Enfin, l’application permet de prendre des photos de son Mii, avec un atelier d’édition très complet qui évoque par moment Snapchat, avec ses légendes, fonds d’écran, bulles en tout genre… Il est même possible de faire appel aux Mii de ses amis pour agrémenter un cliché.

Social, mais pas trop

L’autre versant de Miitomo, c’est la connexion avec d’autres Mii. Elle se déroule via Facebook ou Twitter, ou avec le service Face à face : si un autre utilisateur de Miitomo est dans les parages, on peut lui proposer de faire partie de son réseau très simplement en choisissant un même symbole. Les Mii vont alors faire connaissance, se rencontrer, discuter…

Cliquer pour agrandir

Il est possible en tout temps d’aller faire un tour dans la maison de ses amis virtuels, et d’aller taper la discute (là aussi, le potentiel de micro-transactions est immense quand on pense aux objets de décoration que Nintendo ne propose pas encore). On peut commenter les réponses de ses amis aux questions posées par leurs Mii, ce qui justifie l’aspect messagerie instantanée… qui reste très limitée malgré tout.

Cliquer pour agrandir

Malgré sa simplicité de façade, Miitomo dévore la batterie de l’iPhone. Il existe même un mode d’économie énergie intégrée à l’application ! Une fois activé, ce mode peut avoir un impact sur les performances du jeu.

Comme prévu, Miitomo n’est qu’un premier pas pour Nintendo, un amuse-bouche censé donner envie d’en savoir un peu plus de l’univers de l’éditeur. Il n’est pas certain que les personnages (les Mii sont sympathiques, mais bon), la forme choisie et l’aspect ouvertement commercial de certaines fonctions soient de nature à réellement pousser les joueurs iOS à acquérir une Wii U ou une 3DS. Mais au moins, Nintendo est dans la place.

Accédez aux commentaires de l'article