Apple révoque le certificat d'entreprise d'une app controversée de reconnaissance faciale

Mickaël Bazoge |

La start-up Clearview AI, spécialisée dans les technologies de reconnaissance faciale, s'est vue retirer son certificat d'entreprise par Apple. L'application distribuée par la jeune pousse à ses clients nécessitait en effet l'installation d'un profil spécifique en lien avec le programme de développement pour les entreprises d'Apple. Or, le constructeur n'autorise cette manipulation que pour les applications destinées à un usage interne, pas pour l'installation par des tiers qui ne font pas partie de l'entreprise.

Démonstration de la technologie Clearview : l'app numérise la photo de la personne à rechercher…
… une correspondance a été trouvée…
… bim, c'est bien la même photo postée sur Instagram. @Amanpour & Co.

L'app Clearview ne peut donc plus être installée nulle part, coupant ainsi l'herbe sous le pied de la start-up qui s'était constituée un joli fichier clientèle : plus de 2 200 organismes publics et privés, incluant les services d'immigration américains, le FBI, Walmart, les grands magasins Macy's ou encore la NBA.

La technologie développée par Clearview AI faisait des vagues depuis son lancement le mois dernier : après avoir numérisé la photo d'une personne, l'application va la comparer avec une énorme base de données de plus de 3 milliards d'images siphonnées sur les réseaux sociaux et des sites en accès libre.

Clearview AI assurait que sa technologie ne se destinait qu'aux forces de l'ordre, pour les aider à mettre la main au collet d'un suspect… mais cette app s'est rapidement retrouvée dans les smartphones d'entreprises privées, comme l'a révélé BuzzFeed News. C'est d'ailleurs suite à cette enquête qu'Apple a révoqué le certificat d'entreprise de la start-up.

Le mode d'emploi pour installer l'app Clearview, dénichée sur un serveur Amazon S3 par TechCrunch.

Cette histoire rappelle ce qui s'était passé en début d'année dernière, quand Apple a décidé de révoquer les certificats d'entreprise de Facebook et de Google, pour les mêmes raisons : les deux éditeurs avaient distribué des apps auprès du grand public par le biais de ce système (lire : Facebook : Apple a déjà utilisé l'arme de la révocation de certificat mais jamais aussi fort).

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