Fortnite toujours privé d'App Store, mais pas de blocage possible de l'Unreal Engine

Mickaël Bazoge |

Les avocats d'Apple et d'Epic Games se sont rencontrés ce lundi en vidéo-conférence devant la juge Yvonne Gonzalez Rogers afin de discuter de la demande d'injonction formulée par l'éditeur de Fortnite. Ce dernier cherche une ordonnance d'interdiction temporaire (TRO) pour empêcher Apple de suspendre le compte développeur de l'entreprise. Sans ce compte, les jeux d'Epic ne pourront plus être distribués sur l'App Store, ce qui inclut Fortnite bien sûr, tandis que l'éditeur n'aura plus accès aux outils de développement d'Apple. Epic assure aussi que cela menace à terme tous les développeurs de jeux qui utilisent son moteur Unreal (lire ci-dessous).

Les micro-paiements de la discorde.

Durant l'audition, la juge s'est montrée pugnace et particulièrement au fait du dossier malgré le temps limité durant lequel elle a pu consulter les avis écrits des uns et des autres ce week-end (lire : Epic : Apple donne sa version des faits). D'emblée, elle a donné son sentiment qui ressemble à un jugement de Salomon : l'ordonnance pourrait être accordée pour éviter le blocage d'Unreal ; elle pourrait être rejetée pour bloquer Fortnite. Autrement dit, la juge pourrait pencher aussi bien en faveur d'Apple que d'Epic !

En raison de la structure bicéphale d'Epic1, il est possible que Fortnite soit bloqué mais que le moteur Unreal demeure. Suspendre l'Unreal Engine ressemble à des « représailles » qui paraissent « excessives » aux yeux de la juge. Elle a également noté qu'Epic pouvait tout à fait revenir au statu quo, c'est à dire se plier aux règles de l'App Store en retirant le système de paiement alternatif de Fortnite, au cœur des enjeux.

« Il n'y a pas de raison technique pour ne pas le faire », a concédé la représentante d'Epic. « Mais c'est quelque chose que la loi n'a pas et ne devrait pas [nous obliger à faire] ». Elle a également assuré qu'Epic constatait déjà une fuite des développeurs, effrayés par le sort possible du moteur Unreal. Privé d'iOS, il ne sera plus « utilisable ».

La juge a emboîté le pas d'Apple, qui estime que la situation est le seul fait d'Epic. En parlant aux représentants de l'éditeur, elle a ainsi lancé : « votre client [Epic] a créé cette situation. Votre client n'est pas venu ici avec les mains propres. De mon point de vue, vous ne pouvez pas souffrir d'un préjudice irréparable puisque c'est vous qui vous l'êtes infligé ». Les avocats de l'éditeur n'ont pas pu faire autrement que d'acquiescer.

Au vu de la procédure d'urgence, il était impossible de débattre sur le fond. Néanmoins, la juge Gonzalez Rogers a contesté un des arguments de base d'Apple pour défendre le modèle économique de l'App Store. Elle a en effet constaté que si l'on achète un iPhone, il était impossible d'acheter des applications provenant d'une autre boutique, « vous ne pouvez les acheter qu'auprès d'Apple (…) Il n'y a pas de concurrence ».

La question posée par la juge durant les débats a le mérite de mettre les pieds dans les plats : « Sans concurrence, d'où viennent les 30% [de commission] ? Pourquoi pas 10% ? 15% ? 20% ? De quelle manière le consommateur profite-t-il de cette situation ? Est-ce qu'il revient à Apple de dire ce qui est bon pour le consommateur ? ». Elle a rappelé les nombreuses études économiques qui démontrent que les « jardins fermés » comme celui de l'iPhone généraient des coûts élevés pour les consommateurs qui souhaitent passer à une autre plateforme.

L'avocat d'Apple a expliqué que le constructeur était en concurrence avec d'autres constructeurs et d'autres plateformes. Il a demandé à ce que soit prise en compte l'entièreté de la situation pour s'apercevoir qu'Apple n'a rien d'un monopole. Une position qui n'a pas l'air de convaincre la juge, mais là encore ce n'est pas le temps du débat de fond.

L'audience concernant l'injonction préliminaire aura lieu le 28 septembre. D'ici là, la juge a donné son avis : en faveur d'Apple pour bloquer Fortnite, mais en faveur d'Epic pour l'accès aux outils de développement liés à Unreal Engine. Autrement dit, Apple n'est pas obligée de faire revenir Fortnite dans l'App Store, mais elle ne doit pas bloquer l'Unreal Engine.

Quant au procès en lui-même, il n’aura sans doute pas lieu avant l’année prochaine. Epic a demandé un délai de 4 à 6 mois pour préparer son dossier, Apple de 6 à 8 mois.


Mise à jour 18h30 — Dans une courte déclaration envoyée à la presse US, Apple remercie la juge Gonzalez-Rogers de sa décision, qui ménage la chèvre et le chou. Le constructeur ne dit rien du moteur Unreal qui doit être protégé de tout blocage ; en revanche, la Pomme se range à l'avis de la juge selon lequel la meilleure manière de faire pour ce qui concerne Fortnite, c'est qu'Epic se plie aux règles de l'App Store. Cela revient à retirer le système de paiement alternatif dans le jeu. « Si Epic respecte les recommandations de la juge, nous serons heureux d'accueillir de nouveau Fortnite sur iOS ». Apple donne rendez-vous en septembre pour la suite de cette saga judiciaire.


Suite au prochain épisode…

Quel est le danger qui plane sur le moteur Unreal ?

Le moteur Unreal, qui a été développé pour le jeu du même nom en 1998, est devenu par la force des choses un standard dans le secteur du jeu vidéo. Cet outil multiplateforme évite aux développeurs de devoir réinventer la roue pour chacune de leurs créations. Ils peuvent ainsi se concentrer sur l'histoire, le game design, bref, sur le jeu à proprement parler et pas à ce qu'il y a sous le capot.

Le modèle économique d'Unreal a évolué avec le temps ; actuellement, Epic Games ne prélève rien tant que le jeu développé avec le moteur n'a pas atteint un million de dollars de gains. Au-delà, l'éditeur ponctionne 5% des revenus du jeu. Ce modèle est très différent de celui du grand concurrent Unity, qui propose des abonnements annuels à partir de 399 $ sous condition de revenus (la formule Pro, la plus populaire, est aussi beaucoup plus chère à 1 800 $).

Après la création d'un compte Unreal Engine, le développeur accède à une boîte à outils complète, avec les ressources, le support et le code source du moteur.

Si la justice autorise Apple à fermer le compte développeur d'Epic, l'éditeur perdra l'accès aux kits de développement iOS et macOS, aux API et aux autres outils qu'Apple fournit pour la conception d'applications sur ses plateformes. Epic ne sera plus en mesure d'apporter des modifications et des améliorations à son moteur, mais on comprend que les développeurs tiers pourront continuer à l'utiliser (ils peuvent compiler le code source d'Unreal en le signant eux mêmes).

Epic soulève toutefois un point intéressant dans sa plainte. Sans accès aux outils développeurs d'Apple, le moteur Unreal ne pourra pas prendre en charge les nouveautés d'iOS 14 et de macOS Big Sur. Environ six mois après la sortie d'une grosse mise à jour de ses systèmes d'exploitation, Apple demande aux développeurs d'utiliser les nouveaux SDK pour pouvoir soumettre de nouvelles applications ou des mises à jour d'applications existantes.

Selon Epic, « dès le printemps 2021, il est probable qu'Apple refuse d'accepter les nouvelles apps et les mises à jour d'apps existantes qui utiliseront Unreal Engine en raison de l'incapacité d'Epic à accéder aux outils développeurs ».

Une menace existentielle non seulement pour Epic, mais aussi pour de nombreux développeurs. Car très rapidement se posera la question des jeux présents ou à venir sur l'App Store qui exploitent le moteur Unreal. Ils sont nombreux, comme Injustice 2, Mortal Kombat, Life is Strange… Apple Arcade compte également quelques représentants : Oceanhorn 2, le futur The Pathless).

Sur les plateformes mobiles, c'est Unity qui est le moteur de prédilection : la moitié des 1 000 jeux les plus populaires sur l'App Store et le Play Store exploitent le moteur rival d'Unreal. Malgré tout, les technologies Epic sont au cœur de titres aussi populaires que Fortnite bien sûr, mais également… de PUBG Mobile, l'autre battle royale concurrent !

L'impossibilité pour Epic de proposer des outils Unreal à jour pour iOS et macOS pousserait les développeurs à choisir un autre moteur pour leurs jeux. On voit mal en effet un studio investir dans le développement d'un jeu avec deux moteurs différents : un pour iOS et macOS (Unity), l'autre pour toutes les autres plateformes (Unreal). Ce studio jettera son dévolu sur l'unique moteur compatible avec l'ensemble des plateformes : iOS, Android, Windows, macOS, mais aussi Xbox et PlayStation.

Selon Epic : « Un moteur qui ne peut pas prendre en charge les plateformes d'Apple ne sera pas une option viable pour un développeur qui voudrait proposer son logiciel aux centaines de millions d'utilisateurs actifs iOS et macOS, ou même pour les développeurs qui voudraient se réserver la possibilité de s'étendre sur ces plateformes à l'avenir ».

Si l'App Store ferme définitivement ses portes à Fortnite, c'est un problème pour Epic Games qui se voit privé d'une vache à lait fort rentable, mais l'écueil Unreal est plus problématique car sa portée va au-delà de l'éditeur et de ses jeux. Apple n'a aucune intention de s'en laisser compter : dans sa réplique contre la demande d'injonction d'Epic, le constructeur explique qu'en enfreignant les règles, l'éditeur mettait en danger sa relation avec Apple, « incluant l'Unreal Engine et ses autres projets ».

Tout cela aurait pu être évité si Epic avait déposé sa plainte antitrust sans enfreindre les guidelines, explique Apple. Si l'éditeur de Fortnite accepte de respecter les conditions d'utilisation de l'App Store, le moteur Unreal ne sera pas la victime collatérale de cette bagarre de prétoire. « Le préjudice subi par les utilisateurs d'Epic, que ce soit Fortnite ou pour l'Unreal Engine, peut prendre fin »… si Epic cède, par exemple dans le cadre d'une décision de justice confirmant la fermeture de son compte développeur. À moins que l'éditeur veuille réellement se passer des joueurs iOS de Fortnite et des développeurs Unreal.


  1. Epic Games distribue Fortnite, Epic International SARL gère Unreal Engine. Apple considère ces deux entités comme une seule.  ↩︎

avatar persi | 

Ouah, bon ben j'en déduis que t'en sais rien, sous ta condescendance il y a pas grand chose hein ?
je suis un peu triste pour toi, see you.

avatar fte | 

@persi

"je suis un peu triste pour toi, see you."

Passif agressif much, do ya?

avatar persi | 

double compte ? ;)

avatar fte | 

@persi

Non non, je suis juste un peu triste pour toi.

avatar YetOneOtherGit | 

@persi

"Ouah, bon ben j'en déduis que t'en sais rien, sous ta condescendance il y a pas grand chose hein ?"

C’est ton droit et cela parle de toi 😎

avatar persi | 

Le niveau monte

avatar yoyo3d | 

A ce stade les remarques du juge sont pertinentes et équilibrées. Visiblement ce juge maîtrise le sujet reste à voir ce que cela donnera sur le jugement de fond.

avatar Krysten2001 | 

@yoyo3d

Pas vraiment au niveau des commissions. Si c’est 30% comme partout c’est qu’il y a une raison

avatar yoyo3d | 

@Krysten2001

Justement on aimerait la connaître cette raison.

avatar Krysten2001 | 

@yoyo3d

On en a fait une longue liste la dernière fois. Infrastructure,...

avatar yoyo3d | 

@Krysten2001

Et qu est ce qui te fait croire que 15% ça ne suffirait pas? En vérité seule Apple pourrait nous dire ce qui relève de l entretien des infrastructures, maintenance... et ce qui relève de leur marge. Donc la question de la juge reste pertinente.

avatar Krysten2001 | 

@yoyo3d

Pourquoi 15? Et pas 10 ou 50? 30% a été calculé pour prendre en charge les coûts,... Bizarrement au début de l’app store, personne n’a rien dit sur les 30%

avatar yoyo3d | 

@Krysten2001

Ok donc tu bosses chez Apple et tu as accès à leur comptabilité ce qui te permet d affirmer que les 30% sont uniquement justifiés par la prise en charge des infrastructures. C est bon à savoir...

avatar Krysten2001 | 

@yoyo3d

J’ai mit « infrastructure,... » pas juste infrastructure... c’est de la logique, faut juste réfléchir. Se dire que si c’est 30% c’est qu’il y a une raison

avatar huexley | 

C'est sur qu'ils ont pas atteint une telle fortune en calculant leur marge au plus court xD

avatar Krysten2001 | 

@huexley

Vous confondez entre rentabiliser la R&D,... des iPhones avec les frais de l’app store 😉

avatar fte | 

@Krysten2001

"Bizarrement au début de l’app store, personne n’a rien dit sur les 30%"

Tu n’en sais rien.

De toute manière la question ne porte pas sur le nombre de pourcents.

avatar Florent Morin | 

@fte

J’y étais en tant que développeur. Et donc je le sais.

Les 30 % étaient inférieurs à ce qu’on trouvait dans le jeu vidéo à l’époque.

Mais surtout, on était trop heureux d’avoir une plateforme de distribution d’apps. Ce qui nous était totalement verrouillé sur Nokia ou BlackBerry devenait accessible.

30 %, on s’en foutait : ailleurs, on n’avait droit à rien. Les gros se partageaient seuls le gâteau. Ou alors on pouvait vendre à quelques geeks. Mais c’était limité.

avatar fte | 

@FloMo

"J’y étais en tant que développeur. Et donc je le sais.”

Moi aussi. Dès le premier jour du SDK et ça m’a payé ma maison.

"Les 30 % étaient inférieurs à ce qu’on trouvait dans le jeu vidéo à l’époque."

Je n’ai personnellement aucun problème avec les 30%, je m’en fiche.

"Mais surtout, on était trop heureux d’avoir une plateforme de distribution d’apps."

Je ne sais pas qui est "on". Mais moi ce qui m’a rendu heureux et bien plus riche, ce n’est pas l’app store, c’est ma joyeuse, créative et profitable utilisation du SDK.

avatar Florent Morin | 

@fte

> Dès le premier jour du SDK et ça m’a payé ma maison.

Ha ça : je crois que le SDK en a payé des maisons 😁

Ça a changé des vies.

avatar fte | 

@FloMo

"Ça a changé des vies."

Ça n’a pas changé ma vie. Et ça n’a eu que peu d’impact sur mes revenus. Mais je suis passé d’un marché macOS et UNIX rémunérateur mais très peu varié à une avalanche de clients au point d’en refuser la plupart et les rediriger vers des collègues, de projets assez techniques à des projets très créatifs et variés. Ça a changé mon job, devenu beaucoup plus amusant.

J’ai par contre un temps ignoré la montée en puissance d’Android, volontairement mais à tort, et mes projets sont devenus moins créatifs et moins variés. Lorsque j’ai décidé d’arrêter d’ignorer Android, trois ans trop tard je pense, j’ai du jour au lendemain abandonné iOS. J’ai abandonné iOS au bon moment pour moi par contre, ou peut-être un an trop tard, mais pas plus.

J’aurais ramené de la créativité dans bon job plus tôt et éliminé certaines nuisances plus tôt également.

Aucun regret cependant. Ce qui est, est, par mes choix.

avatar vince29 | 

Infrastructure imposée.
Des concurrents pourraient venir avec une meilleure idée (p2p avec signatures) qu'ils factureraient moins cher.

avatar fte | 

@vince29

"qu'ils factureraient moins cher."

Même s’ils facturent pareil, si on a le choix, c’est mieux que si on ne l’a pas.

avatar fte | 

@Krysten2001

"c’est qu’il y a une raison"

La meilleure raison. LE POGNON.

avatar pehache | 

@Krysten2001 "Si c’est 30% comme partout c’est qu’il y a une raison"

Oui : le verrouillage des marchés. Comme les prix des abonnements mobiles hors de prix du bon temps où Orange-SFR-Bouygues s'entendaient implicitement pour plumer leurs clients. Il a fallu Free pour mettre un coup de pied dans la fourmilière et bizarremment tout le monde a baissé ses prix et continue à en vivre.

avatar fte | 

@yoyo3d

"Visiblement ce juge maîtrise le sujet"

Malheureux. Krysten ici présent a déclaré que c’est n’importe quoi. Tu as tort par conséquent.

avatar vince29 | 

Ah non elle a dit que toutes les parties qui donnaient raison à Apple étaient très bien.

avatar YetOneOtherGit | 
avatar Cactaceae | 

« Tout cela aurait pu être évité si Epic avait déposé sa plainte antitrust sans enfreindre les guidelines, explique Apple. »

Tout est dit.

avatar RonDex | 

« qui démontrent que les « jardins fermés » comme celui de l'iPhone généraient des coûts élevés pour les consommateurs qui souhaitent passer à une autre plateforme. »

Très juste. Si on souhaite changer d’appareil pour un téléphone Android et installer exactement les mêmes applications, on est obligé de toutes les repayer ! Impossible pour les éditeurs des applications de savoir si on a effectivement acheté l’application. Et de toute façon avec l’App Store ils ne peuvent pas fournir des codes pour télécharger l’application gratuitement. C’est extrêmement limité. Cf. concours MacG.

Article qui résume bien les problèmes du fond de l’App Store…

avatar Krysten2001 | 

@RonDex

Mais c’est comme ça partout 🤦‍♂️ et c’est logique. Je ne vais pas acheter un jeu PlayStation et après dire à Xbox “eh mais je ne peux pas joué mais j’ai payé” Je vais devoir le racheter logique car c’est Sony que j’ai payé pas Microsoft.

avatar RonDex | 

@Krysten2001

Je prends un contre-exemple. Tu achètes un logiciel de photographie, productivité, etc. si il existe sur Mac, Windows ou Linux, Tu pourras l’utiliser sur une autre machine sans devoir le repayer.

Le monde des smartphones se sont alignés sur le business modèle d’Apple, avec un App Store. En prenant au passage une commission non négligeable sur toutes les transactions. Et en enfermant le client dans une bulle. Pour empêcher au maximum les utilisateurs à switcher.

Et ce n’est pas nouveau, ça fait pratiquement 15 ans que c’est ainsi. Depuis le début de l’App Store.
Initialement toutes ces questions étaient posées. Mais À l’époque Apple n’était pas dans une position aussi dominante et restrictive.

Au fil des années, les systèmes d’exploitation entre Mac et iPhone et iPadSe sont rapprochées pour fonctionner en synergie. C’est très pratique. Mais c’est à force de utilisateur à rester dans l’univers Apple.

sur les émissions spécialisées de l’époque, il était clairement signalé que la priorité deApple au niveau de ses ventes Était le renouvellement d’appareil d’utilisateur deApple.

avatar Krysten2001 | 

@RonDex

Si les utilisateurs se sentent bien, pourquoi switcher ? Le but de toute entreprise est de garder ses clients.

avatar RonDex | 

@Krysten2001

Le principe de la concurrence !
Les utilisateurs ne devrait pas être forcé de rester chez un constructeur… Ce qu’Apple fait absolument tout contre cela.
On devrait pouvoir switché facilement.
Et surtout les éditeurs, comme sur Desktop, devrait pouvoir donner la possibilité à leurs utilisateurs de utiliser leurs applications acheter, indifféremment sur un OS ou un autre.

avatar Krysten2001 | 

@RonDex

Sauf que personne n’est forcé, c’est le client qui a le mot final.

avatar geo44270 | 

@RonDex

Fortnite est multiplateforme il me semble. Que tu joues sur PC switch Android ou iPhone c’est le même compte avec la synchronisation des parties.
Le jeu est gratuit mais ce que tu achètes en plus se retrouve sur toutes les plateformes via ton ID.
Que Fortnite soit moins cher en passant par Le site d’Epic pour les items et 30% plus cher en passant par l’AppStore, libre à celui qui paye d’acheter où il veut. D’autres le font de souvenir.
C’est juste qu’Epic veut un traitement de faveur après d’Apple car ça lui rapporte énormément et il en veut plus encore.
Les utilisateurs d’iPhone sont, d’après les différentes études dont je n’ai pas de lien mais qui se trouvent assez vite et dont Macgé reprend les termes régulièrement, plus enclins à payer pour des apps ou des achats in-app que les utilisateurs Android.
Si Apple faisait une faveur à Epic en baissant à 15% (par exemple), les autres voudraient le même traitement donc tout le monde se retrouve à 15% et Apple perd 15% sur tout.
Je pense que si Fornite n’avait pas été sur l’AppStore, Epic aurait sûrement beaucoup moins de finances.
Pour ce qui est de l’enfermement de l’écosystème limité à l’AppStore, c’est pas nouveau. Une personne qui achète un iPhone sait qu’elle ne peut installer que via l’AppStore point. Si tu veux plus d’ouverture tu achètes Android. Ça n’a pas changé en 10ans donc c’est pas comme si personne ne le savait à l’achat d’un téléphone.
Je suis sur iPhone parce que c’est pratique et fiable, l’AppStore est fourni et je ne sens pas le besoin de me plaindre de ne pas pouvoir installer ci ou ça car je trouve ce que j’ai besoin.
Si j’avais un magasin, je ne vois pas en quoi un de mes fournisseurs me demanderait de me passer de ma marge pour continuer à vendre ses produits alors que j’en vend par palettes.

avatar RonDex | 

@geo44270

La formulation « si on achète un iPhone on sait à quoi s’en tenir, donc on a pas à se plaindre après-coup » m’irrite . Ce n’est pas parce que c’est un état de fait, que c’est normal. De mon point de vue, en tant que consommateur, et il n’est pas normal qu’une application existante également sur Android, achetée sur l’App Store (j’achète l’application À l’éditeur, pas à Apple !) doit être de nouveau achetée sur Android malgré la volonté de l’éditeur.

Si l’éditeur de l’application souhaite que l’on paye sur différents supports. Soit. On est prévenu. Si l’éditeur au contraire souhaite qu’une fois acheter la licence pour son application puisse être disponible sur différents supports, Il ne me semble pas normal qu’Apple bloque cette possibilité.

J’achète mon iPhone chez Apple. J’achète mes applications chez les éditeurs.
Mais Apple, d’une part prend une commission (ce qui ne me choque pas, si le taux de la commission ne semble pas démesurée. Ce qui semble pourtant être le cas… 30 milliard de bénéfice pour Apple juste sur cette commission !).
d’autre part, ils empêchent la possibilité aux éditeurs de proposer leur application sur différents supports avec une licence unique. Ce que je trouve révoltant.
Ça a pour unique but (on le sait depuis longtemps, il y a eu de nombreux articles à ce sujet) de limiter au maximum les switch, et de retenir(De piégé en quelque sorte) l’utilisateur.

Si du jour au lendemain (j’ai bien peur qu’Apple aille dans ce sens avec les nouveaux processeurs Apple silicone, sans l’Apple Store, et les applications obligatoirement signé…) Apple décide que les applications achetées sur Mac ne puissent plus être disponible sur PC avec une licence unique, Malgré la volonté des éditeurs. Je pense que cette là , les utilisateurs ne seraient pas d’accord !

avatar geo44270 | 

@RonDex

Je comprend le point de vue d’une application payante : j’achète 10€ une app AppStore et je dois remettre 10€ pour une app Android alors que c’est la même.
De nombreuses apps proposent un téléchargement gratuit pour les fonctions de bases mais le reste peut se débloquer en payant soit sur l’AppStore soit sur le site éditeur. Dans ce cas là, c’est l’ID qui compte. L’éditeur à son argent et le client peut aller sur d’autres plateformes.
Dans le cas présent, Fortnite est multiplateforme et est gratuit. Que tu joues sur Android ou iPhone ou autre. Ce qui est payant c’est les addons. Ceux qui veulent acheter ailleurs que sur l’app iPhone ont le droit de le faire ailleurs sans préjudice sur l’app iPhone puisque c’est lié à l’ID et inversement si l’achat se fait par l’AppStore, le contenu est ajouté sur android par exemple.

De mon point de vue, Epic cherche à faire ouvrir les portes de l’AppStore pour pouvoir marger encore plus. Pour un achat à 9,99 sur l’AppStore, Epic propose pareil à moins cher. Je ne suis pas convaincu que si ils parviennent à leurs buts, le client final ne voit pas les prix remonter...
C’est le but de se faire des sous mais la démarche n’est pas la plus simple pour tout ceux qui dépendent d’Epic pour leurs propres app ni pour les clients.

avatar RonDex | 

@geo44270

On est d’accord sur ce point. Il est clair qu’Epic cherche à augmenter ses revenus.

Pour ma part, en règle générale par principe, je bannis toutes les applications Freemium (De loin le plus rentable pour un éditeur) avec des achats inapp avec de l’argent virtuel qui monte jusqu’à plus de 100 € ! Alors qu’il y a d’excellents jeux avec un achat unique à dix euros ou plus. Mais que beaucoup d’utilisateurs considèrent comme prohibitif. Mais ça c’est un autre débat !😅

avatar geo44270 | 

@RonDex

Je suis d’accord également. Je préfère 10€ même 20€ un bon jeu plutôt que gratuit bourré de pub et d’achat in-app.

Pour ce qui est du cross plateforme, c’est la même chose pour tout ce qui est dematerialisé. Ce n’est pas propre à l’AppStore. Si j’ai un jeux PS4 en demat, impossible de l’installer sans payer à nouveau sur Xbox.

avatar Ducletho | 

@RonDex

« On est d’accord sur ce point. Il est clair qu’Epic cherche à augmenter ses revenus. »

C’est très moche effectivement de vouloir faire ça. Heureusement qu’Apple n’a pas cette mentalité de vache à lait.

avatar vincentn | 

@RonDex

Mauvais contre-exemple. C’est à la discrétion de la licence accordée par l’éditeur et non du développeur de la plateforme.
Certains proposent effectivement des licences multiplateformes de leur logiciel, d’autres uniquement à une seule plateforme (à charge pour l’usager de racheter une seconde licence si le logiciel est proposé sur une autre) voire même lié à une seule machine.
Le spectre du choix et les solutions proposées sont excessivement large et c’est comme ça depuis les débuts de l’informatique personnelle.

Empêcher de switcher ? Il faut alors que l’éditeur propose la même application sur toutes les plateformes, avec les mêmes fonctionnalités à un instant T. Ce qui est rarement le cas, et même plutôt l’exception à part dans les jeux vidéos, et encore. C’est sa liberté de développeur/éditeur.
Bref, mauvais combat. Le vrai combat est plus sur l’interoperabilité des données/informations de l’usager/consommateur, leur transfert, sauvegarde etc. quelque soit la plateforme.

avatar Jswat | 

Même en mettant une marge de 20-15 ou 10% , le prix d’un jeu ne baissera pas. Donc sérieusement c est juste une histoire de sous entre 2 entreprises.
Le consommateur ne gagnera jamais rien

avatar fte | 

@Jswat

"Même en mettant une marge de 20-15 ou 10% , le prix d’un jeu ne baissera pas."

C’est correct. Mais ce n’est pas la question posée.

avatar Ducletho | 

On ne peut pas faire justice soit même
Le jugement n’est donc pas surprenant
Fortnite ko vengeance epic
Unreal ok vengeance Apple

A moyen terme, c’est Apple qui va perdre gros.
Ils auront du mal à justifier le magasin unique.
L’argument « qu’ils sont en concurrence »avec d’autres plateformes »ne tiendra pas car c’est le cas pour MacOs vs win Linux et pourtant le Mac AppStore ..
Après ça, j’imagine que toutes plateformes accueillant un appstore devront accepter la concurrence c’est certain.
Apple perdra bien plus que l’on imagine

avatar YetOneOtherGit | 

@Ducletho

"Ils auront du mal à justifier le magasin unique."

C’est pas impossible mais très loin d’être gagné, la bataille autour du Sherman Act est tout sauf évidente.

Sur le TRO dont elle n’était pas l’enjeu central on en est là :

“Epic brings ten claims for violations of Sherman Act, the California Cartwright Act, and California Unfair Competition. Based on a review of the current limited record before the Court, the Court cannot conclude that Epic has met the high burden of demonstrating a likelihood of success on the merits, especially in the antitrust context. However, the Court also concludes that serious questions do exist. Indeed, the Court related this action to theCameron action because there are overlapping questions of facts and law, including substantively similar claims based on the same Apple App Store policies: namely, the 30% fee that Apple takes from developers through each application sale and IAP in the application.”

Le temps des dementellements de Standard Oil ou d’AT&T qui était avant tout des enjeux de marché intérieur et loin.

La doctrine a fortement évolué pour les fer de lance de la puissance économique US.

La première inflexion fut sans doute la longue procédure contre IBM dans les années 70.

Il faut aussi noter que la doctrine néo-libérale dominante a très fortement attaqué le Sherman Act.

Par exemple ici une attaque en règle par Alan Greenspan (le futur patron emblématique de la Fed) au début des années 60.

https://web.archive.org/web/20140510124441/http://www.polyconomics.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1605:antitrust-by-alan-greenspan&catid=47:1998

Dans le cadre légal actuel j’ai donc de gros doutes, seul une initiative législative créant un Sherman Act de la transformation numérique pour lutter contre les GAFAM pourrait ouvrir un espoir.

Mais même en cas de changement complet de majorité pour l’exécutif et le législatif fédéral aux prochaines élections US, cela ne semble pas en prendre la voie en dehors de la minoritaire aile gauche du parti Démocrate.

avatar Brice21 | 

@Ducletho

"Après ça, j’imagine que toutes plateformes accueillant un appstore devront accepter la concurrence c’est certain."

Tu veux dire Sony sur la PlayStation, Microsoft sur la Xbox et même Nintendo ? C’est certain ?? EtSamsung sur ses SmartTV Tizen, et LG sur ses SmartTV WebOS, et Sony sur ses SmartTV Android aussi ? T’es certain ? Et Tesla dans ses bagnoles aussi ? Sur et certain?

avatar pehache | 

Spéciale dédicace aux fanboys qui prédisaient que le TRO d'Epic était perdu d'avance (ou souhaitaient plus que tout qu'il le soit) :D :D :D

avatar YetOneOtherGit | 

@pehache

"Spéciale dédicace aux fanboys qui prédisaient que le TRO d'Epic était perdu d'avance"

Sur son objectif premier qui était l’accès à Fornite il est mal engagé.

Sur le changement de tactique suite à la réponse d’Apple arguant de la jurisprudence "self-inflicted wounds" qui a conduit EPIC à mettre l’emphase sur le UE c’est bien plus ouvert.

Et pour le reste un TRO est une procédure d’urgence, le cœur du conflit n’est pas tranché ici 😎

Au mieux EPIC semblerait sauver les meubles sur UE qui n’est pas l’enjeu central initial du TRO.

Ce n’est pas un triomphe, loin s’en faut, mais ce n’est qu’une première escarmouche dans la longue bataille.

avatar pehache | 

@YOOG "Au mieux EPIC semblerait sauver les meubles sur UE qui n’est pas l’enjeu central initial du TRO"

Bien sûr que si UE était l'enjeu central du TRO dès le départ. Initialement Apple avait simplement retiré Fortnite du store, et Epic n'a pas lancé de TRO à ce moment là, ils ont juste déposé une plainte sur le fond. Ce n'est que quand Apple a brandi la menace de la révocation des comptes EPIC quelques jours plus tard, que Epic a lancé le TRO. Pour la forme ils ont inclu le déblocage de Fornite, en sachant très bien j'imagine qu'il y avait de peu de chance que ça passe.

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