App Store : Apple veut relever l'âge minimum pour des apps utilisant ChatGPT

Florian Innocente |

L'éditeur de BlueMail accuse Apple de bloquer indûment la validation de son app de courrier électronique. La nouvelle version inclut des fonctions basées sur ChatGPT et Apple souhaite une requalification de l'âge minimum pour ses utilisateurs.

Le débat sur ChatGPT et les questions de l'utilisation de ce type d'intelligence artificielle s'invitent dans la modération des apps de l'App Store. Blix, éditeur du client de courrier électronique BlueMail pour iPhone/iPad et macOS, est vent debout contre Apple. Celle-ci a refusé de valider une mise à jour du logiciel qui apporte des fonctions de "mail génératif".

Avec BlueMail "GEM AI", un utilisateur peut demander au logiciel de lui rédiger un courrier répondant à quelques critères qu'il aura saisis au préalable. Une façon de gagner du temps pour certains courriers qui n'ont pas besoin d'une trop grande personnalisation de leur contenu.

L'autre fonction nouvelle consiste à obtenir un résumé d'un courrier particulièrement long ou du contenu d'une lettre de diffusion par exemple. Afin là aussi de gagner du temps.

Fonction de résumé d'un mail

Blix explique sur son site qu'il s'est appuyé sur la dernière version GPT-3 du modèle d'OpenAI pour développer ces deux services. Un modèle qu'il a adapté à ses besoins (dans une précédente version de cette page d'explication, la référence à ChatGPT était absente). Il est précisé aussi que le contenu produit est modéré.

C'est pourtant le cœur du problème avec l'équipe de l'Apple Store. Celle-ci a bloqué la validation de cette mise à jour, arguant que l'éditeur devait relever l'âge minimum des personnes auxquelles cette app est destinée. Il est actuellement de 4 ans et plus et Apple souhaite la voir passer à 17 ans minimum. Au motif que le moteur risque de retourner des contenus sensibles du fait qu'aucun filtre de modération n'est intégré.

Blix rejette cette demande, craignant qu'elle ne restreigne le public de son logiciel. Apple, dans sa réponse, lui a fait valoir que la version mobile de Bing, dotée d'une technologie similaire d'OpenAI, était réservée aux 17 ans et plus. Microsoft a confirmé au Wall Street Journal, qui a pu voir la correspondance entre Blix et Apple, que cette restriction était liée aux contenus potentiellement sensibles que le moteur conversationnel de Bing et les requêtes de recherches pourraient retourner aux plus jeunes.

D'autres applications qui utilisent ce système de réponses ont été validées sans cette restriction d'âge, affirme Blix, sans donner d'exemples. On pourrait citer le cas de Shortwave qui propose lui aussi une fonction de résumé à partir d'un mail existant. L'app est aussi disponibles aux 4+, cependant la fonction est en bêta test, elle n'a pas été soumise à l'App Store. En outre, elle ne sait pas rédiger un texte à partir d'une requête de l'utilisateur. Le sort que lui réservera Apple reste donc inconnu.

Un résumé de mail dans Shortwave

L'application de Blix et sa plainte sont actuellement étudiées, assure Apple. Les deux sociétés se connaissent bien et pour d'autres faits de mésentente. Blix avait été déjà contrarié par des délais de validation de plusieurs jours à quelques semaines qu'il jugeait excessifs. Il y a un peu plus de trois ans il avait porté plainte contre Apple, en affirmant que sa nouvelle fonction d'identification "Sign in with Apple," avec ses adresses jetables, enfreignait sa propriété intellectuelle. Blix avait été débouté de sa plainte.

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