Les avertisseurs radars flashés par le gouvernement [MàJ]

Florian Innocente |

Les fabricants et éditeurs d'avertisseurs de radars vont peut-être entrer dans une période délicate. Ces compagnons de route risquent purement et simplement d'être interdits.

Réuni aujourd'hui autour du premier ministre François Fillon, le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) a détaillé une série de mesures visant à renforcer la sécurité routière. Une initiative prise après le constat d'une augmentation de 20% des morts sur la route par rapport à avril 2010.

Parmi les décisions prises (comme le retrait des panneaux prévenant de la présence de radars) en figure une sur ces équipements d'alerte “Les avertisseurs de radars, qui sont une incitation à enfreindre les règles en matière de limitation des vitesses, seront interdits.

L'énoncé est assez vague, on ne sait pas si cela concerne les avertisseurs dans leur globalité (ce qui serait logique) ou seulement une catégorie (les matériels dédiés comme ceux de Coyote ou InfoRad) plus qu'une autre (les logiciels type Avertinoo, Wikango et autres iCoyotes qui sont légion sur l'App Store).

Il est aussi indiqué que l'information sur les limites de vitesse devra être développée “Pour aider la grande majorité des conducteurs soucieux de respecter les limitations de vitesse à le faire, toutes les technologies permettant de mieux contrôler sa vitesse seront favorisées : information sur les limitations de vitesse par les GPS”. L'AFP indique qu'une partie de ces décisions devront préalablement passer par le Parlement afin d'en préciser les contours.

Des modalités d'application de cette mesure spécifique aux avertisseurs risquent de découler pas mal de changements au sein de cette famille d'applications mobile. Certains éditeurs en ont fait leur spécialité et ils trustent régulièrement le top des téléchargements payants de l'App Store.

[MàJ] : plusieurs des acteurs concernés n'ont pas tardé à réagir. Coyote Systems se dit “surpris par cette décision incompréhensible" et il entend ne pas en rester là, précisant à l'AFP “Nous allons être 2,5 millions (d'utilisateurs d'avertisseurs de radars en France, ndlr) à nous défendre”. Coyote aurait ainsi doublé le nombre de ses utilisateurs en un an, le portant à un million au dernier décompte.

Comme de coutume dans ce type de situation, l'argument des pertes possibles d'emplois parmi ces fabricants est avancé. Quant à Inforad, il juge la décision encore “assez floue” et fait le constat inverse du gouvernement, ces avertisseurs inciteraient au contraire à “davantage respecter les vitesses”. Avant l'arrivée sur un radar, sans aucun doute, mais entre deux… cela reste à voir.

Dernière réaction recueillie par l'AFP, celle du fabricant Snooper qui regrette un amalgame entre les diverses solutions. Les avertisseurs "communautaires" d'un côté (où l'on participe soi-même à signaler la présence d'un radar aux autres automobilistes) et les autres. Selon Snooper, les premiers font le plus de tort. Enfin la question est posée de ce qu'il va advenir des GPS qui de plus en plus se sont dotés de cette fonction.

Nous avons de notre côté contacté Avertinoo. Sébastien Poulet-Mathis, son responsable, nous a répondu qu'il était actuellement trop tôt pour évaluer les répercussions possibles, l'annonce manquant cruellement de précisions. Il a néanmoins ajouté que l'équipe venait juste de se renforcer de nouvelles personnes.

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