Xavier Niel évoque un décodeur Apple et un iPhone trop cher

Christophe Laporte |

2010 sera l'année du renouveau de l'Apple TV ou ne sera pas. Dans un entretien donné dans la revue trimestrielle « Les Cahiers de l’ARCEP » et republié par le site Univers Freebox, Xavier Niel, le patron de Free, a évoqué l'iPhone, l'Apple TV et plus globalement sa vision sur l'avenir des réseaux.

Interrogé sur les tendances de fond qui vont marquer les prochaines années, il répond : "Sur le fixe, c’est assez simple : on raisonne dans une croissance sans fin des débits. Du coup, on voit arriver de nouveaux acteurs qui fabriquent des boitiers : le nouveau décodeur d’Apple, qui sort en fin d’année, la GoogleTV d’Android qui arrive prochainement, et les téléviseurs connectés. D’ici 15 à 20 ans, ces équipements auront fait disparaître le concept de box du marché français et il est vraisemblable que la télévision devienne un bien de consommation quasi « jetable »".

La rumeur veut rappelons-le qu'Apple travaille à la création d'une nouvelle génération d'Apple TV. Equipé d'iOS, elle aurait la taille d'un iPhone et son prix pourrait avoisiner les 99 $. Le patron de Free lit-il les sites de rumeurs comme tout le monde ou a-t-il des informations de première main ? Là est toute la question…

Niel tient également un discours assez intéressant sur la manière dont l'industrie high-tech a évolué ces dernières années : "Il y a dix ans, le monde était fini et Microsoft dominait tout le monde. Aujourd’hui, Apple et Google se portent plutôt bien, et d’autres, comme Linux, progressent doucement, mais sûrement... L’acteur dominant d’un jour n’est plus le même le lendemain".

D'autre part, il estime que les prix pratiqués par l'industrie mobile sont trop élevés aussi bien en ce qui concerne les forfaits que les prix des terminaux. Pour évoquer le second point, il prend en exemple le terminal d'Apple : "Prenez un produit comme l’iPhone : il est révolutionnaire en lui-même, mais il ne l’est pas par son prix, ni par son mode de distribution. L’iPhone ne touchera que 5 à 10% de la population mondiale, car ce n’est pas un produit grand public".

Comme beaucoup d'autres, il constate que le rapport entre les opérateurs et les fabricants de terminaux sont en train d'évoluer. Ce sont ces derniers qui sont en train de prendre la main. Sa vision tient en quelques lignes : "Sur le fixe comme sur le mobile, la révolution viendra de ceux qui seront capables d’inventer des terminaux disruptifs comme l’iPhone, et de les vendre directement sans passer par l’opérateur, tout en se faisant rémunérer pour reprendre une petite marge sur la vente de l’abonnement. Les opérateurs deviennent des vendeurs de tuyaux, ce qui n’est pas très attirant, mais, après tout, c’est leur métier".

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