iPad : 150 personnes à la découverte de la tablette d'Apple

Florian Innocente |

Deux jours durant, 150 Lyonnais(es) ont découvert l'iPad… sous l'oeil attentif d'ergonomes. L'initiative, probablement inédite en France, était organisée par Altics et Kreactive Technologies. Le premier est une agence spécialisée dans le conseil Internet. Elle aide les entreprises à améliorer leurs outils de communication sur le réseau (site, newsletter…) en analysant le comportement d'utilisateurs confrontés à une interface ou au contenu d'une page. Le second a notamment réalisé des applications iPhone (celles par exemple du quotidien Le Parisien) et propose une régie pub pour mobiles.

Pendant 10 à 15 minutes - cela reste court pour bien appréhender l'iPad mais - chacune de ces personnes manipulait la tablette, essayait Safari, l'album photo, des jeux, l'application Paris Match, France 24, etc. Les profils étaient très variés : enfants, étudiants, personnes plus âgées, avec ou sans expérience informatique ou de l'iPhone. Et chacun d'être invité à réagir en direct au gré de ses découvertes et des questions des ergonomes.

Installés derrière un miroir sans tain, nous avons pu observer et écouter les réactions de quelques-unes de ces personnes. Parmi ceux que nous avons pu suivre, aucun n'était équipé d'un iPhone ou d'un iPod touch.

En tout premier lieu, il était frappant de constater la facilité avec laquelle tous se saisissaient de l'iPad. Il y avait bien sûr quelques interrogations sur le fonctionnement de telle ou telle fonction, mais rien de comparable à ce qu'aurait donné le même test devant un Mac ou un PC, avec leurs claviers, souris et interfaces à multiples tiroirs.

Une absence d'appréhension secondée par une grande curiosité devant cet appareil largement médiatisé, mais que peu de personnes ont encore vu en France. Tous ne seront pas clients du produit, mais le premier contact fut à chaque fois très bon, par son design, son écran et la réactivité de son interface. "C'est clean, c'est léché, il n'y a rien en trop, ils ont épuré au maximum pour se concentrer sur les fonctions" observait un jeune homme que l'on devinait d'obédience PC.

"On ne se pose pas de questions, on comprend tout de suite" s'exclamait le même devant une application de dessin tandis qu'une jeune femme trouvait épatant de faire défiler les pages web directement avec le doigt, sans autre intermédiaire. Elle s'étonnait aussi de l'impression de réalisme procurée par un jeu d'adresse - Labyrinth 2 HD - "On a vraiment la sensation d'un vrai jeu".

Une tablette que l'on tient à pleines mains et qui induit dès lors un nouveau rapport à la machine, "On s'identifie à l'objet, on le tient comme un livre, on voit d'ailleurs la page qui tourne" commentait un utilisateur. Mais tout agréablement surpris qu'il était, il disait préférer son ordinateur "C'est pratique, c'est rapide, c'est super, mais je préfère avoir quelque chose avec lequel je peux faire ce que je veux et que je peux customiser". Une femme d'une quarantaine d'années se disait elle aussi séduite, mais regrettait l'absence d'un vrai clavier physique.

Pour Olivier Marx, Directeur et fondateur d'Altics, l'iPad ouvre une nouvelle ère informatique… et de sérieuses opportunités pour les sites marchands. Car c'est aussi l'objectif de cette étude, analyser les comportements, la relation à l'objet et le traduire sous la forme de futures interfaces. En résumé, présenter mieux pour vendre plus.

"Les sites d'e-commerce devront réfléchir à de nouvelles interfaces, on ne pourra pas se contenter de proposer son site web à l'identique, il faudra créer des applications sur mesure, avec une interface qui tienne compte de cette manière d'interagir avec l'écran."

D'autant que l'acte d'achat, que l'on soit assis devant son ordinateur ou calé dans son canapé, iPad sur les genoux, ne sera peut-être pas le même. On peut imaginer une notion de plaisir supplémentaire, entretenue par cette proximité avec l'objet que l'on peut en outre consulter et partager entre ami(e)s. Charge aux vendeurs de pousser dans ce sens avec des interfaces faciles à parcourir et des objets mieux mis en valeur que par de simples vignettes repiquées du site web.

Olivier Marx s'amusait ainsi de retrouver chez ces cobayes ce geste machinal de tourner des "pages" sur leur iPad "Quand on sonde des gens à propos d'un catalogue dont on doit d'améliorer le contenu, ils ont ce même comportement de feuilleter rapidement, l'iPad redonne une certaine matière à quelque chose qui à l'origine en est dépourvu".

Un livre blanc devrait prochainement faire la synthèse de cette étude grandeur nature (Altics a mis en ligne une vidéo en attendant sa publication).

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