Le marché gris moins friand de l'iPad

Arnaud de la Grandière |

Si le nouvel iPad a connu un lancement bien plus vaste que ses prédécesseurs, il reste une denrée recherchée dans les pays où il n'est pas encore officiellement commercialisé.

C'est le cas tout particulièrement pour la Chine, sans doute le marché le plus porteur pour la stratégie d'Apple. Néanmoins, la conjoncture est plus difficile pour les revendeurs à la sauvette qui comptaient tirer parti tant de la rareté de l'objet que du désir qu'elle suscite.

D'une part, la production de l'iPad s'est avérée bien plus à la hauteur de la demande que les années passées, mais d'autre part divers blocages rendent sa contrebande moins intéressante.

En effet, jusqu'ici un iPad pouvait se revendre en Chine à hauteur de 1000 $, un juteux profit même en retirant le coût du transport, et des "petites mains" chargée d'acheter ou de revendre la tablette. Mais la Chine a instauré une taxe douanière de 10 % sur l'importation d'iPad qui rend la pratique moins profitable, et les services de douane ont également demandé aux transporteurs de refuser les envois d'iPad.

Plus que tout, c'est bien la profusion de l'offre qui dévalue le marché gris : le fait que l'iPad ait été disponible d'abord dans 10 pays, puis 30 une semaine plus tard, et ce sous des latitudes plus proches que les États-Unis, a grandement dévalué son cours à la sauvette, au point d'en réduire l'intérêt pour les revendeurs organisés qui pouvaient mobiliser des fonds importants. La concurrence des "amateurs", moins regardants sur les bénéfices, finit par "tuer" le métier. C'est du moins ce que déplore l'un de ces contrebandiers interrogés par Reuters dans son enquête : « La partie est terminée. Il y a une surabondance de l'offre. Le marché est inondé. »

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