Tim Cook gère Apple avec son iPad

Anthony Nelzin-Santos |

« 80 à 90 % de mon temps à travailler ou à consommer des médias est passé sur l'iPad » a expliqué Tim Cook lors de son intervention à la Goldman Sachs Technology and Internet Conference. Avec ce chiffre, le CEO d'Apple tenait à renforcer son argument selon lequel les tablettes vont très vite prendre la relève des ordinateurs personnels « conventionnels » — le Mac y compris.

Les chiffres sont il est vrai en faveur de l'iPad : au quatrième trimestre calendaire 2011, Apple a vendu autant de tablettes que HP a vendu de PC. La firme de Cupertino a écoulé 55 millions d'iPad en sept mois — il lui a fallu trois ans pour vendre autant d'iPhone, cinq ans pour vendre autant d'iPod et… 22 ans pour vendre autant de Mac. C'est précisément cette succession qui expliquerait le succès de l'iPad selon Tim Cook, une sorte de nouvel effet halo :

La raison du succès de l'iPad est qu'il repose sur tout ce qui a été mis en place avant lui. Avant l'iPad, l'iTunes Store et l'App Store étaient déjà en fonctionnement. Les gens étaient déjà habitués à l'iPhone, ils connaissaient le multitouch. Donc vous pouvez littéralement donner un iPad à n'importe qui sans courbe d'apprentissage: j'en ai donné un à ma mère, et elle savait l'utiliser après avoir regardé les publicités.

L'iPad est d'ores et déjà concurrencé par une myriade de tablettes Android et le Kindle Fire, fait que reconnaît volontiers Tim Cook. Reprenant un argument classique d'Apple, il ne croit cependant pas que la concurrence tarifaire puisse avoir un impact sur l'iPad : « au final, les gens veulent un produit de qualité. […] Je crois [qu'Amazon] va vendre beaucoup [de tablettes]. Mais nos clients ne peuvent se satisfaire d'un produit aux fonctions limitées. » Le patron d'Apple semble prêt à jouer la carte Amazon contre Google et notamment Samsung : « tant que les gens inventent leurs propres solutions, j'aime la concurrence. »

Cook a expliqué que l'iPad permettait à Apple de toucher de nouveaux publics et de pénétrer de nouveaux marchés, comme l'iPhone avant lui : « en 2007, […] le chiffre d'affaires d'Apple en Chine et dans le reste de l'Asie, en Inde, en Europe de l'est, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine était de 1,4 milliard de dollars. L'an dernier, le chiffre d'affaires dans ces mêmes pays était de 22 milliards de dollars. Nous n'avons qu'effleuré la surface. » L'iPhone et l'iPad ont percé sur ces marchés où l'iPod s'était cassé les dents « parce que les gens commencaient déjà à se procurer de la musique avec leurs téléphones. » ; plus polyvalents, iPhone et iPad deviennent peu à peu incontournables.

De quoi donner le sourire à Tim Cook, qui a fait éclater son public de rire en assurant que vendre 37 millions d'iPhone en trois mois était tout juste « potable dans le marché actuel ». Pas sûr que le CEO d'Apple ne faisait que blaguer : il a rappelé que l'iPhone ne représentait que 9 % des téléphones vendus, et que ces nouveaux marchés étaient un réservoir de croissance de facto infini.

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