Apple s'intéresse à l'Iran

Mickaël Bazoge |

Apple est en discussion avec des distributeurs iraniens afin de vendre l’iPhone au pays, écrit le Wall Street Journal. Il ne s’agit que d’explorer une possibilité pour le moment, mais plusieurs dirigeants d’Apple auraient tout de même rencontré de potentiels distributeurs dans ses locaux de Londres. On ne parle pas là évidemment d’Apple Store : la Pomme cherche des partenaires qui pourraient commercialiser ses produits dans des boutiques de revendeurs autorisés, à la manière des Apple Premium Reseller que l’on connait en France.

Un « Apple Store » à Tehéran.

L’Iran cherche à s’ouvrir un peu au commerce avec l’Europe et les États-Unis. L’équipe au pouvoir se veut plus ouverte aux échanges et le relatif assouplissement des sanctions contre le régime autorise des relations plus directes. On a ainsi vu Boeing vendre des outils de navigation à Iran Air au troisième trimestre; Dell et GE sont déjà en contact avec des revendeurs locaux pour écouler des ordinateurs et de l’équipement électrique.

En ce qui concerne les produits Apple, ils ont toujours été plus ou moins disponibles à Téhéran, dans des boutiques se fournissant sur le marché gris des pays voisins, plus souples sur l’embargo. Mais les iPhone et autres Mac qui sont distribués en Iran sont particulièrement onéreux. Dès l’été 2013, l’administration levait la plupart des restrictions empêchant les entreprises US — dont Apple — de vendre leurs produits électroniques au pays. Malgré tout, les dirigeants américains ont prévenu leurs représentants de ne pas se précipiter et de prendre leur temps avant de se lancer sur ce nouveau marché.

L’Iran est un pays très intéressant pour Apple : 42% de la population y est âgée de moins de 25 ans et la classe moyenne, qui embrasse sans barguigner les marques et tendances occidentales, est bien représentée. Cependant, le constructeur pourrait rencontrer des problèmes au niveau des opérateurs : le paysage téléphonique est largement sous la coupe des autorités locales. L’entreprise a d’ailleurs consulté le bureau du Trésor US en charge des actifs à l’étranger pour connaître les conditions dans lesquelles elle pourrait avoir des relations formelles avec des clients iraniens.

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