iPhone X : quelle assurance choisir ?

Anthony Nelzin-Santos |

Vous avez acheté un iPhone X. Vous avez aussi acheté une coque en silicone, coloris « ultraviolet » bien sûr. Vous avez déjà dépensé une petite fortune… et ce n’est pas fini. Comme vous êtes maladroit, vous hésitez à souscrire un contrat AppleCare+, mais voulez d’abord vous assurer qu’il vaille ses 229 €. Peut-être devriez-vous aller voir ailleurs ? Votre opérateur comme votre banquier font la promotion de leurs propres offres. Passons vos options en revue.

Un accident est si vite arrivé… Image iGeneration.

Dans la suite de cet article, les différentes offres sont résumées en quelques points facilitant la comparaison. Voici quelques explications :

  • coût : le coût minimum à la signature du contrat ;
  • coût mensuel : le coût mensuel rapporté sur deux ans ;
  • coût relatif : le coût sur deux ans rapporté au prix minimum de l’iPhone X (1 159 €) ;
  • conditions de souscription : les termes pouvant limiter la signature du contrat ;
  • engagement : l’éventuel engagement de durée ;
  • reste à payer après un bris d’écran et reste à payer après d’autres dommages : montant restant à payer estimé après paiement d’une éventuelle franchise et remboursement, sur la base des tarifs annoncés par Apple : 321,10 € pour le remplacement d’un écran, 611,10 € pour la réparation d’autres dommages ;
  • vol : le vol est-il couvert, et sous quelles conditions ?
  • accessoires : les accessoires sont-ils couverts par le contrat ?

Un complément aux garanties légales

Commençons par rappeler que les garanties commerciales et les assurances complètent, mais ne remplacent pas, les garanties légales. La plus importante de ces garanties est sans doute la garantie légale de conformité, qui vous protège contre « tous les défauts de conformité existant déjà à la date de livraison du produit », jusqu’à deux ans suivant l’achat. Oui, vous avez bien lu, deux ans

Un vendeur Apple ose prétendre que « la garantie est limitée à un an » ? Il n’a pas compris, malgré ses nombreuses formations sur le sujet, que la « garantie limitée d’un an » est une garantie commerciale. Si elle peut se confondre avec la garantie légale de conformité pendant la première année, elle ne peut pas limiter son exercice pendant la deuxième.

La garantie légale de conformité couvre aussi bien le cas de l’iPhone X dont le capteur True Depth a quitté l’usine en panne, que celui de l’iPhone X dont le capteur est recouvert de poussière après six mois d’utilisation. Dans le premier cas, Apple vous fournira sans doute un nouvel appareil ; dans le deuxième cas, où le défaut est « mineur », elle peut simplement réparer votre appareil.

D’autres garanties légales peuvent s’appliquer selon votre situation, comme la garantie contre les vices cachés, mais leur portée est beaucoup plus limitée. Parce qu’elle dérive du même droit européen, la législation belge est très proche de la législation française. La loi suisse prévoit elle aussi une garantie légale de conformité, mais le vendeur peut l’exclure, ce qu’Apple ne fait pas.

AppleCare+ : la garantie commerciale d’Apple

Venons-en donc aux garanties commerciales. Outre sa garantie commerciale limitée d’un an, comprise à l’achat, Apple propose une autre garantie commerciale, cette fois payante. Cette garantie, c’est l’AppleCare+, qui offre « jusqu’à deux ans d’assistance technique assurée par des experts et une garantie matérielle incluant jusqu’à deux incidents relevant de dégâts accidentels ».

Image Apple.

Une part du montant des réparations reste à votre charge : cette franchise s’établit à 99 € pour la plupart des dommages, et seulement 29 € pour le bris d’un écran. Si l’AppleCare+ couvre les dommages accidentels, elle ne couvre pas tous les sinistres, et exclut explicitement:

  • les dommages cosmétiques et l’« usure normale » (si vous ne supportez pas les rayures, achetez une coque) ;
  • les dégâts causés par des réparations en dehors du circuit agréé par Apple (vous devez faire réparer votre appareil chez Apple ou dans un centre de service agréé) ;
  • les batteries qui conservent au moins 80 % de leur capacité initiale ;
  • la perte ou le vol (la garantie porte sur les composants d’un appareil précis, identifié par son numéro de série).

Vous comptez casser l’écran de votre iPhone X quelques semaines avant la présentation de l’iPhone X2, pour en tirer un meilleur prix sur le marché de l’occasion ? Vous pouvez jouer, mais vous risquez de perdre : Apple vérifie systématiquement les données enregistrées par les capteurs. Qu’elles révèlent des comportements suspects, comme des chocs violents et répétés, et vous devrez payer l’intégralité de la réparation, c’est-à-dire 321,10 €.

En cas de problème, vous devrez vous présenter dans une boutique Apple ou un centre de service agréé, ou bien appeler l’assistance Apple. Votre iPhone sera remplacé ou réparé avec du matériel neuf ou « équivalent à du matériel neuf ». La couverture AppleCare+ fonctionne à l’international, mais les options de réparation pourront être limitées, et les pièces de rechange seront conformes aux normes locales.

Rien ne vous oblige à souscrire à AppleCare+ lors de l’achat de votre iPhone, mais vous devez le faire dans les 60 jours suivant la date d’achat. C’est bien la date d’achat de l’iPhone, pas celle de la garantie, qui fait office de point de départ de la couverture. N’espérez pas signer un contrat après avoir cassé votre écran : là encore, les données enregistrées par les capteurs sont vérifiées.

Au-delà du délai légal de rétraction, vous pouvez interrompre votre contrat à tout moment : vous serez remboursé au prorata, moins la valeur des services éventuellement fournis, et des frais d’annulation de 10 % du montant proratisé (dans la limite de 25 €). En cas de revente de l’iPhone, la couverture peut être transmise, à condition de prévenir Apple par courrier.

AppleCare+ en bref :

  • coût : 229 € pour deux ans à compter de la date d’achat ;
  • coût mensuel : 9,54 € ;
  • coût relatif : 19,75 % ;
  • conditions de souscription : dans les 60 jours suivant l’achat
  • engagement : non (remboursement au prorata sous conditions) ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 29 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 99 € ;
  • vol : non ;
  • accessoires : compris.

Vendeurs tiers : de la garantie à l’assurance

Vous n’avez pas acheté votre iPhone X chez Apple ? La plupart des vendeurs proposent leur propre garantie commerciale gratuite. Leurs termes sont généralement similaires à ceux de la garantie limitée d’Apple, et concernent donc seulement les pannes, à l’exclusion des pièces d’usure et des dommages accidentels. La plupart des commerçants portent toutefois leurs garanties à deux ans, ce qui n’aide pas à distinguer le champ d’application des garanties légales du champ d’application de la garantie commerciale.

Image Darty.

La prise en charge impose généralement le passage par un magasin, et n’est que rarement immédiate, bien qu’elle soit de plus en plus rapide. Certains vendeurs essayent de faire passer la pilule en offrant quelques services additionnels, comme le prêt d’un téléphone le temps de la réparation. D’autres essayent plutôt de vous vendre leurs propres « extensions de garantie » et assurances.

Faute de pouvoir en faire une liste exhaustive, prenons l’exemple de Darty, qui propose deux formules d’assurance. À 169,99 € par an, la « formule essentielle » est nettement plus chère que l’AppleCare+, mais présente l’avantage de couvrir tous les dommages, y compris ceux causés par l’exposition aux liquides, et de n’imposer aucune franchise. Darty limite toutefois sa couverture à deux sinistres dans l’année et un plafond d’indemnisation de 2 000 €.

Pour 20 € supplémentaires par an, la « formule premium » assure contre le vol, et ajoute quelques services comme le remboursement des communications frauduleuses ou le « bouton Darty ». Que vous choisissiez cette assurance ou une autre, étudiez bien la définition du terme « vol » : bien que Darty parle de « vol toutes causes », le vol dit « par négligence » (l’iPhone est visible depuis l’extérieur du véhicule ou du logement) est exclu.

Dans les cinq jours suivant un accident, ou dans les 48 heures suivant un vol et après avoir déposé plainte, vous devrez déclarer le sinistre sur un portail dédié. À condition que votre demande soit acceptée, vous recevrez un courrier électronique vous indiquant le reste de la marche à suivre. Les choses pourraient être moins rigides, mais toutes les opérations peuvent être suivies en ligne.

L’assurance mobile « essentielle » Darty en bref :

  • coût : 169,99 € pour un an ;
  • coût mensuel : 14,16 € ;
  • coût relatif : 29,33 % ;
  • conditions de souscription : lors de l’achat ;
  • engagement : prépayé 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : non ;
  • accessoires : non (option à 2 € par mois).

L’assurance mobile « premium » Darty en bref :

  • coût : 189,99 € pour un an à compter de la date d’achat ;
  • coût mensuel : 15,83 € ;
  • coût relatif : 32,78 % ;
  • conditions de souscription : lors de l’achat ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : compris (négligence exclue) ;
  • accessoires : non (option à 2 € par mois).

Orange, SFR, Bouygues : les opérateurs assurent

Les opérateurs ne sont pas en reste : à l’exception notable de Free Mobile, ils proposent tous des assurances couvrant les dommages accidentels, les dommages causés par l’exposition aux liquides, et le vol. Orange en propose même deux: celle à 9,99 € par mois limite l’indemnisation de 400 € par sinistre, alors que celle à 13,99 € prend tous les frais en charge.

Image iGeneration.

Dans les deux cas, Orange répare ou remplace sans franchise, dans la limite de deux sinistres par an, par du matériel neuf ou reconditionné. Le vol par négligence est exclu, mais les communications frauduleuses et le renouvellement de la carte SIM sont remboursés. Le processus de prise en charge est clairement expliqué, cas par cas, sur le site de l’opérateur.

L’assurance « pour smartphone » d’Orange en bref :

  • coût : 119,88 € pour un an ;
  • coût mensuel : 9,99 € ;
  • coût relatif : 20,69 % ;
  • conditions de souscription : à tout moment (à condition que l’appareil couvert ait été utilisé sur votre ligne Orange dans les 30 jours précédant le sinistre) ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 211,10 € ;
  • vol : compris (négligence exclue) ;
  • accessoires : non.

L’assurance « pour smartphone et tablette » d’Orange en bref :

  • coût : 167,88 € pour un an ;
  • coût mensuel : 13,99 € ;
  • coût relatif : 28,96 % ;
  • conditions de souscription : à tout moment (à condition que l’appareil couvert ait été utilisé sur votre ligne Orange dans les 30 jours précédant le sinistre) ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : compris (négligence exclue) ;
  • accessoires : non.

L’offre de SFR est très comparable à l’offre « pour smartphone et tablette » d’Orange, mais coûte un euro de plus par mois. Un euro qui offre quelques avantages, comme le remboursement des accessoires volés ou endommagés en même temps que l’iPhone (dans la limite de 100 €), et le remboursement jusqu’à 150 € d’un pack prépayé en cas de vol à l’étranger.

L’assurance Chubb par SFR en bref :

  • coût : 179,88 € pour un an ;
  • coût mensuel : 14,99 € ;
  • coût relatif : 31,04 % ;
  • conditions de souscription : lors de l’achat (sur le web) ou dans les 30 jours suivant l’achat (en boutique) ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : compris (négligence exclue) ;
  • accessoires : oui (dans la limite de 100 €).

L’assurance mobile de Bouygues est peu ou prou identique à celle de SFR, mais doit être souscrite en boutique, le jour de l’achat ou les cinq jours suivants.

L’assurance mobile par Bouygues en bref :

  • coût : 179,88 € pour un an ;
  • coût mensuel : 14,99 € ;
  • coût relatif : 31,04 % ;
  • conditions de souscription : dans les cinq jours suivant l’achat, en boutique ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : compris (négligence exclue) ;
  • accessoires : oui (dans la limite de 80 €).

Comme la plupart des revendeurs, les opérateurs font appel à des courtiers ou des sociétés d’assurance, dont l’identité peut changer au fil des années. À l’heure de la rédaction de cet article, les offres d’Orange et de Bouygues sont assurées par AIG par l’intermédiaire du courtier SPB, tandis que SFR utilise les services de Chubb. Vous devriez voir revenir ces noms : AIG se cache aussi derrière la couverture AppleCare+, et SPB fournit des dizaines de sociétés.

Cela explique que toutes ces offres se ressemblent à quelques détails près, dans le pire (la tendance au refus de prise en charge pour négligence, souvent difficile à caractériser) comme dans le meilleur (le prêt d’un téléphone pendant la réparation) en passant par le tristement normal (le formalisme des procédures de prise en charge, le recours prioritaire aux modèles reconditionnés plutôt que neufs). Mais le choix est vite fait si vous aimez changer régulièrement d’opérateur : mieux vaut aller voir ailleurs.

Les autres assurances

Cela tombe bien, de nombreuses sociétés proposent des offres d’assurance diverses et variées. Il faut dire que le marché est juteux : un smartphone sur quatre est cassé pendant la première année d’utilisation, et plus d’un demi-million de téléphones sont volés chaque année en France. Certaines offres sont plutôt simplistes : c’est le cas de celle de Revolut, à laquelle on peut souscrire en moins de cinq minutes, et qui ne comprend pas le vol.

De plus en plus de banques et de sociétés de la « fintech » proposent des assurances pour smartphones en plus de leurs produits financiers. Image Revolut.

La couverture, valable dans le monde entier, s’applique aux dommages accidentels, y compris ceux causés par un tiers ou l’exposition aux liquides, ainsi qu’aux pannes. Le prix de 74,95 à l’année est raisonnable, mais en contrepartie, vous devrez vous acquitter d’une franchise de 90 € par sinistre. L’indemnisation est même progressivement plafonnée avec le vieillissement du téléphone, pour tomber à 695 € après deux ans.

L’assurance mobile Revolut en bref :

  • coût : 74,95 € pour un an ;
  • coût mensuel : 6,25 € ;
  • coût relatif : 12,94 % ;
  • conditions de souscription : dans les six mois suivant l’achat ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 90 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 90 € ;
  • vol : non ;
  • accessoires : non.

À l’inverse, Meilleure Garantie offre tout une palette d’offres, de 9,99 € par mois pour les seuls dommages accidentels avec un plafond de trois sinistres annuels et 1 000 € d’indemnisation, à 15,99 € par mois avec les vols et la panne de la batterie avec un plafond de quatre sinistres annuels et 3 000 € d’indemnisation, et même 29,99 € par mois pour quatre appareils.

Cette offre spécialisée est l’une des rares prenant en charge les dégâts électroniques et la destruction de l’appareil, mais aussi à exclure le vol par introduction clandestine. Elle se distingue aussi par ses possibilités de transfert facilitées, lors de la revente du téléphone par exemple, mais aussi lors de son changement dans le cadre de l’offre de location de Free Mobile.

L’assurance mobile « Comfort + vol » de Meilleure Garantie en bref :

  • coût : 143,88 € pour un an ;
  • coût mensuel : 11,99 € ;
  • coût relatif : 24,82 % ;
  • conditions de souscription : dans les cinq jours suivant l’achat, en boutique ;
  • engagement : 12 mois ;
  • reste à payer après un bris d’écran : 0 € ;
  • reste à payer après d’autres dommages : 0 € ;
  • vol : compris (négligence et introduction clandestine exclue) ;
  • accessoires : non.

Votre assureur traditionnel ou votre banque proposent sans doute des offres similaires, dont il est bien sûr impossible de faire la liste. Un conseil, toutefois : vérifiez vos contrats d’assurance (habitation, famille, loisirs notamment), ils pourraient déjà contenir des clauses couvrant le bris ou le vol de votre iPhone, notamment si vous avez opté pour une offre assez haut de gamme.

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