Apple a travaillé sur des filtres de confidentialité pour protéger les écrans de ses appareils

Nicolas Furno |

Apple a obtenu récemment un brevet sur un filtre de confidentialité, pour les écrans incurvés plus spécifiquement. Rappelons d’emblée que le dépôt d’un brevet ne signifie aucunement qu’une nouveauté va arriver dans les produits, c’est même très rarement le cas. Celui-ci est intéressant si on le met en rapport avec les révélations du début d’année sur les codes de déverrouillage d’iPhone volés par dessus l’épaule. Le dépôt de ce brevet en 2020 montre qu’il ne répond pas à la polémique, tout en prouvant qu’Apple s’est bien penchée sur le sujet.

Le principe d’un filtre de confidentialité, illustré par l’un des innombrables produits sur le marché.

Les filtres de confidentialité ne sont pas nouveaux et il en existe par milliers pour tous les appareils, iPhone y compris. Ils reposent sur le principe de la polarisation de la lumière et bloquent les rayons émis par la dalle au-delà d’un angle fixe, en général 30°. L’écran est censé rester parfaitement lisible quand on le regarde bien en face et il devient rapidement noir quand on détourne le regard. C’est le même concept qu’Apple a étudié dans son brevet, avec quelques subtilités techniques pour prendre en charge un écran incurvé.

Dans la même veine, un deuxième brevet plus ancien (dépôt en 2020) offre une solution bien plus ambitieuse. Cette fois, la couche de protection est intégrée dans la dalle, au-dessus des pixels, et elle sert à réduire l’angle de vue à la demande. C’est le point clé, cette fois l’angle n’est pas ancré physiquement dans le filtre, il peut être ajusté à la demande grâce à un matériau qui réagit à l’électricité. De quoi activer un mode privé à la demande, tout en gardant les excellents angles de vue des dalles intégrées aux produits Apple le reste du temps.

Ces deux brevets montrent bien qu’Apple s’est penché sur ce sujet sensible, sans toutefois offrir de solution jusque-là. Il faut dire que réduire les angles de vue est une option efficace pour améliorer la confidentialité de ses données, au prix d’un compromis majeur sur le fonctionnement normal de l’appareil. Si le deuxième brevet est plus prometteur de ce côté, sa mise en œuvre a pu s’avérer bien trop coûteuse ou alors impliquer d’autres compromis sur la qualité de la dalle.

Nos conseils donnés en début d’année pour éviter le vol des codes de déverrouillage restent ainsi sans doute la meilleure option, faute de mieux.

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