Imperium attaque Apple, Microsoft attaque Barnes & Noble et Foxconn

Anthony Nelzin-Santos |

Kyocera, LG, Motorola, Nokia, RIM, Sony Ericsson et Apple, ce sont les sociétés attaquées par Imperium Holdings pour violation supposée de cinq brevets autour de l'image. Avec ses iPhone notamment, Apple enfreindrait ainsi un brevet sur la réduction du scintillement (# 6 271 884), un ensemble sur les capteurs CMOS à haute sensibilité (#6 838 651) et un arrangement particulier de ces capteurs CMOS (#6 838 715) ou encore un brevet sur la correction des pixels fautifs (morts ou chauds, #7 064 768), et un dernier relatif à l'optimisation des jonctions P-N dans les photodiodes des capteurs CMOS (maîtrise du courant de fuite, donc meilleure correction du bruit, #7 109 535).

Comme souvent, cette plainte a été déposée auprès de la Cour du district est du Texas, réputée favorable à ce genre d'affaires. Imperium a toutes les caractéristiques du patent troll : c'est une coquille vide enregistrée aux Îles Caïmans avec un bureau à New York. Les brevets en question ont été déposés par Conexant et ESS Technology, des noms respectés dans le domaine des semi-conducteurs (audio, vidéo et réseaux pour le premier, audio pour le deuxième). On ne sait pas encore si ces deux sociétés ont choisi Imperium pour les représenter ou lui ont vendu leur propriété intellectuelle.

La deuxième plainte du jour est certainement plus importante : Microsoft estime en effet que le libraire Barnes & Noble viole sa propriété intellectuelle avec sa liseuse numérique sous Android, le Nook. La firme de Redmond a donc déposé plainte auprès de la Cour du district ouest de l'état de Washington et de l'International Trade Commission non seulement contre Barnes & Noble, mais aussi contre Foxconn et Inventec, les sous-traitants assemblant le Nook. C'est en fait une énième variation autour de l'hypothèse selon laquelle Android violerait des brevets de Microsoft (lire : Android viole des brevets de Microsoft ?).

La propriété intellectuelle d'Android, point faible de l'OS de Google, a déjà causé des ennuis à HTC, qui a fini par signer un accord de licence avec Microsoft, accord proposé à toute société utilisant Android. Si l'on en croit Horacio Gutierrez, vice-président responsable de la propriété intellectuelle chez Microsoft, la firme de Redmond essaierait depuis un an de parvenir à un tel accord de licence avec Barnes & Noble, Foxconn et Inventec. En l'absence d'une réponse positive, la seule solution reste judiciaire. Plusieurs éléments basiques d'Android piétineraient les plates-bandes de Microsoft, de la disposition d'écrans virtuels les uns à côté des autres à l'accélération de la navigation sur le Web en passant par des méthodes d'interaction avec les documents et les livres électroniques, notamment autour de l'annotation du texte.

Accédez aux commentaires de l'article