L'iPhone 5 à l'assaut de l'Asie

François Tsunamida |

L’un des points forts de l’iPhone 5 reste la vitesse de transmission des données promise par la 4G (LTE). La situation en Asie est inégale, à côté des pays qui sont les plus avancés au monde en matière de développement de leurs réseaux 4G (Japon bien sûr, Singapour mais également Corée du Sud où la pénétration de la 4G atteint 4 à 20 % des clients des réseaux des 3 opérateurs coréens,…), on trouve une série de pays moins développés économiquement (Viêt Nam, Laos, Cambodge, Thaïlande…) où la 4G, un des avantages majeurs de l’iPhone 5 sur la génération précédente, n’est pas à l’ordre du jour.

De même, les deux pays fabriquant une bonne partie des produits électroniques que l’on consomme, se révèlent pourtant à la traine en matière de 4G : le déploiement d’un tel réseau n’aura lieu qu’en juillet 2013 à Taiwan, et on est à au moins un an d’un déploiement de la 4G en Chine, qui prendra beaucoup de temps avant de couvrir une part importante du territoire immense de ce pays.

Cependant, malgré le fait que la rapidité des transmissions 4G ne peut être utilisée comme un argument commercial sur le gigantesque marché chinois (offrant la croissance la plus forte dans les chiffres de vente de Cupertino), l’iPhone 5 possède une qualité inattendue qui devrait lui permettre de se vendre très bien en Chine : son aspect esthétique.

En effet, l’iPhone 5 ne ressemble pas à l’iPhone 4, surtout grâce à son dos bicolore. Alors que les différences entre le 4 et le 4S étaient moins apparentes, de nombreux Chinois voudront posséder le nouveau modèle (dont la date de disponibilité pour ce pays n’a pas encore été annoncée, de même que son autorisation de mise sur le marché n’a pas encore été donnée par le gouvernement communiste).

On connaît le poids de la « face », de l’apparence dans la culture chinoise, et des millions de Chinois devraient casser leur tirelire pour ne pas passer pour des indigents se contentant encore du « vieil » iPhone 4S par manque de moyens, comme de nombreux blogs chinois le remarquent déjà…

Au Japon, la compatibilité avec le réseau LTE restera un argument commercial majeur. Le plus gros opérateur est NTT Docomo. Il possède un réseau 4G LTE (Xi) qui le place n°2 (5 millions d’abonnés en août 2012) dans le monde après celui de Verizon Wireless aux USA (11 millions d’abonnés en juin 2012), et avant celui du coréen SK Telecom (3 millions en juin 2012).

Une des particularités de la 4G chez NTT Docomo est la vitesse de croissance de son réseau (un million d’abonnés un mois après le lancement de son réseau en décembre 2011, 2 millions en mars, 3 millions en juin, 4 millions en juillet et 5 millions en août 2012). Si cette croissance se poursuit, NTT Docomo aura rattrapé Verizon en moins de 6 mois.

Le coréen SK Telecom, l’autre gros opérateur 4G qui, suivant les années dispute à NTT Docomo la place de n°2, a une croissance forte, mais sans comparaison avec celle du japonais. En 6 mois, SK Telecom gagnait 860 000 abonnés 4G LTE. Dans le même temps, NTT Docomo en accueillait 3 millions !

Mais NTT Docomo est le seul des trois opérateurs nippons majeurs à refuser de distribuer l’iPhone. Il s’agit d’un problème d’ego. Malgré le fait que beaucoup de clients soient partis de NTT Docomo pour rejoindre le réseau "Au" de KDDI au printemps, quand ce dernier a accepté de passer sous les fourches caudines d’Apple et de distribuer l’iPhone au Japon, NTT Docomo refuse toujours de se plier aux exigences sévères d’Apple. Le réseau de NTT Docomo est pourtant ouvert aux possesseurs d’iPhone/iPad au Japon via un MVNO (b-Mobile) qui achète du temps réseau et le revend à ses clients.

NTT Docomo pense pouvoir se passer d’Apple grâce à la qualité et la couverture de son réseau 4G. Mais quand ses concurrents (KDDI et Softbank Mobile), qui se sont mis à bâtir leur infrastructure 4G avec un peu de retard, couvriront les principales régions du territoire où sont concentrés leurs clients, l’absence d’iPhone, modèle très prisé par les consommateurs nippons, risque de se révéler à nouveau comme un point négatif.

Le marché japonais de l’iPhone 5 est divisé en deux modèles : l’un est utilisé par Softbank (GSM/4G FDD-LTE (Frequency Division Duplex Long Term Evolution) et l’autre (référence A1429) pour KDDI et son réseau Au (CDMA/4G LTE flagrance Qualcom). Dès à présent, les deux opérateurs concurrents annoncent disponibilités et prix de l’iPhone 5 dans l’Archipel à grand renfort de publicité.

Chez tous les deux, le nouvel iPhone sera mis en vente le même jour : le 21 septembre. Les deux opérateurs offrent l’iPhone 5 gratuitement pour peu que l’utilisateur remplisse certaines conditions, dont la principale est un engagement sur deux ans.

Cependant, le coût de la vie étant plus élevé au japon, le coût mensuel l’abonnement de ces opérateurs ferait reculer plus d’un client français : 5 460 ¥, soit environ 53 € (soit un abonnement mensuel proche de ce que demandent les opérateurs japonais pour de la 4G, quel que soit le modèle de téléphone) avec des données limitées à 7 Go par mois. Et pour mettre la main sur le modèle 32 Go, il faudra tout de même débourser 10 320 ¥/env. 100,25 € chez KDDI comme chez Softbank, et 20 640 ¥/env. 200,55 € pour le 64 Go.

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