RIM n'est pas à vendre mais quand même un peu

Anthony Nelzin-Santos |

« Nous sommes toujours opérationnels » : c'est par un bel exercice de méthode Coué que RIM a procédé à la suspension de son action le temps d'annoncer « le missionnement de J.P. Morgan LLC et RBC Capital Markets pour assister la société et son conseil d'administration dans l'évaluation de ses performances financières et stratégiques. » RIM n'est officiellement pas à vendre, mais c'est semble-t-il bel et bien vers une vente à la découpe que l'on s'oriente.

Le communiqué de presse publié par la société canadienne ne laisse en effet aucune place au doute. Parmi les options évoquées, on trouve en effet « la catalyse de la plateforme BlackBerry au travers de partenariats, d'accords de licence ou d'autres modèles économiques. » Dans tous les cas, la spécificité de RIM consistant à contrôler exclusivement matériel, logiciel et services semble avoir fait long feu. Le fabricant des BlackBerry avait essayé de se vendre à Samsung, mais le prix de 10 milliards de dollars demandé avait été jugé trop haut par la société coréenne.

RIM a annoncé qu'elle perdrait de l'argent ce trimestre et qu'elle continuerait sans doute à en perdre pendant les prochains trimestres dits « de transition ». Cette situation durera au moins jusqu'au lancement de BlackBerry 10, qui devrait intervenir d'ici la fin de l'année. RIM est dans une situation financière particulièrement périlleuse : les invendus de BlackBerry et de Playbook représentent désormais la bagatelle de 1,03 milliard de dollars. Des niveaux plus de deux fois supérieurs à ceux de sa période faste — avant l'iPhone puis Android —, et qui devraient aggraver un peu plus la somme qui s'inscrira en rouge dans ses prochains résultats.

RIM n'est pas encore sur le carreau, mais est désormais en phase terminale.

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