L'iPod touch aura-t-il un successeur, lui qui n'a pas été mis à jour depuis deux ans et qui se retrouve depuis 15 jours l'unique survivant de cette famille de baladeurs avec laquelle Apple s'est refait une santé (lire iPod : c’est fini !) ?

Un lecteur nous a envoyé un mail décrivant les caractéristiques de ce qui serait le prochain iPod touch, avec une commercialisation juste après la mi-septembre. Précisons que nous n'avons jamais été en contact avec cette personne par le passé et qu'il n'a pas été possible de discuter plus avant avec lui.

Les détails donnés ne sont toutefois pas saugrenus et même assez logiques si l'on se prend à imaginer une suite à ce baladeur :

• design identique
• nouveau nom : "iPod" (sans le "touch")
• 32 Go (250 €), 128 Go (350 €), 256 Go (450 €) en noir mat, argent, or, bleu et rose. Aujourd'hui c'est 239 € pour 32 Go et 379 € pour 128 Go
• A10 Fusion (celui des iPhone 7 actuels) mais sous-cadencé (c'est un A8 actuellement dans les touch, il tourne à 1,1 GHz contre 1,4 GHz pour l'A8 des iPhone 6)
• 1h à 2h d'autonomie en plus (40 h en audio et 8 h en vidéo actuellement)
• Touch ID et Apple Pay (puce NFC intégrée) mais pas de 3D Touch
• Appareil photo arrière identique mais avec une ouverture de f/1,8 (2,4 actuellement) et caméra avant de 5 mpx (toujours f/2,2).
• Matricule A1944 (A1574 pour le 6G)

Pour appuyer encore cette thèse d'un nouveau modèle, on peut se demander pourquoi Apple a pris la peine de conserver l'iPod touch au catalogue — même s'il est relégué sous l'onglet Apple Music sur son site — au lieu de tirer un trait définitif sur tous ses baladeurs une fois pour toute.

Un acteur de la distribution nous a déclaré qu'Apple n'avait donné aucune indication pour l'avenir, qu'il lui était plus difficile d'obtenir des unités et que les stocks avaient fondu chez les grossistes.

Interrogations aussi, à propos de ce que réserve l'avenir, chez quelques-uns de nos contacts en Apple Store. L'un s'interroge sur l'intérêt pour Apple de relancer la machine à produire ces baladeurs alors que les ventes sont faibles. Un autre explique qu'une nouvelle génération d'iPod touch a fait l'objet de rumeurs en interne depuis un an, sans que cela ne débouche sur quoi que ce soit. Gageons qu'Apple a toujours quelques projets sur le feu qui évoluent en fonction du contexte commercial et de la pertinence à leur donner le feu vert.

Au-delà de ces confidences à prendre avec les réserves d'usage, la grande question est de savoir s'il y a, en 2017, un intérêt à poursuivre l'aventure de l'iPod touch. Dans un article de la fin 2016, nous étions très sceptiques sur les chances de survie de l'iPod à court terme (sur ce point, la réalité a rejoint la spéculation) et sur celles du cousin de l'iPhone. Les arguments développés à l'époque pour lui prédire un avenir incertain restent recevables. Malgré tout, un an plus tard, le touch continue son bonhomme de chemin.

Tous les utilisateurs d'iPod touch ne visitent pas nos sites, mais leur présence est une autre indication de popularité. Le 5 juin, jour de keynote, donc de forte affluence, vous n'étiez que 101 personnes à nous suivre depuis le baladeur. Ce chiffre s'est divisé par deux sur le mois complet. Ça ne pèse pas lourd du tout, sinon rien.

Cependant il y a une vie en dehors des sites d'actualité Apple et notre interlocuteur dans la vente trouvait que les ventes arrivaient à garder la tête hors de l'eau, alors que ce produit est pour ainsi dire en veille dans la gamme et qu'il est coincé entre les iPhone et l'iPad. Il s'en vend toujours auprès de particuliers mais aussi en entreprises. En Apple Store, le baladeur intéresse parfois des parents qui ne veulent pas encore équiper leurs rejetons d'un téléphone.

Les documents de ventes internes aux Apple Store que nous avons pu consulter mettent l'accent sur deux caractéristiques de l'iPod touch à destination des ados : son appareil photo et sa compatibilité avec Apple Music, deux lacunes qui handicapaient les iPod retirés de la vente.

On pourrait rétorquer qu'en tant que porte d'entrée vers Apple Music, un utilisateur avec un budget limité pourrait se tourner vers n'importe quel smartphone Android, mais il se privera de l'écosystème d'Apple. Ensuite, qu'une connexion cellulaire sera toujours plus sympa avec Snapchat, Instagram et consorts plutôt que de dépendre d'un accès Wi-Fi.

Reste qu'il y a certainement toute une palette d'usages qui n'entrent pas dans ces catégories évidentes et qui peuvent expliquer que ce baladeur poursuive sa route, comme le Mac mini, et fasse peut-être l'objet d'une remise à niveau prochaine.