Retenez Jimmy Iovine, sinon il va faire un malheur

Mickaël Bazoge |

Quand Jimmy Iovine ne propose pas de s'abonner à plusieurs services de streaming afin d'écouter toutes les exclusivités, le patron de l'activité musicale d'Apple répond à des interviews parfois lunaires, comme celle accordée à Billboard. Le cofondateur du label Interscope et du constructeur de casques Beats revient évidemment sur Apple Music et dans son style bien particulier, tente de faire monter la sauce sur le futur du service.

À l'entendre, il a fallu dix ans pour mettre au point Apple Music : en 2003, Iovine a commencé à travailler avec Eddy Cue et Steve Jobs, puis au bout de deux ou trois ans, il leur a proposé de créer des casques audio avec l'aide de Dr Dre. Steve Jobs a répondu : « Fais-le toi même, tu peux y arriver ». Beats est arrivé par la suite, avec l'aide de plusieurs profils issus non seulement de la technique, mais aussi des artistes comme Trent Reznor, dont le rôle a d'ailleurs été prépondérant dans le nouveau design d'Apple Music.

Visiblement énervé par le fait que personne ne comprenne vraiment ce que lui et son équipe fabriquent chez Apple, Iovine donne dans le cryptique. En essayant de lire entre les lignes, on croit comprendre que des choses sont en train de se passer en coulisses, qu'Apple et Beats sont en train d'amalgamer tout un tas de trucs pour un résultat qu'on ne pourra apprécier que plus tard.

Ce que nous sommes en train de faire, et ce que nous faisons en ce moment qui n'a pas encore été dévoilé, c'est la construction du "bon hybride". Et nous pensons que le "bon hybride", et la combinaison de toutes ces choses [que nous faisons] ensemble, c'est un service musical qui soit technologiquement et culturellement "expert".

Un peu plus tard dans cette longue interview décousue, on lit à propos de la dernière vidéo de Drake diffusée en exclusivité sur Apple Music : « Nous ferons ce que nous croyons intéressant. Nous sommes en train de combiner la technologie et la culture populaire ». Iovine tente de préciser sa pensée : « Ce ne sera pas simplement un outil : "Va ici et prends ta musique, bonne chance" ou " Nous allons vous envoyer une liste". C'est bien, mais ce n'est pas ce nous faisons ». OK donc.

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