Calla

deserty |

Calla fait partie de ces secrets trop bien gardés du rock américain. Originaire du Texas mais résidant désormais à Brooklyn, ce trio reste aujourd’hui, après trois albums irréprochables, encore bien trop discret au grand désespoir du fan de la première heure qui aura vu une musique, au départ très expérimentale (le premier album éponyme et son trip-hop industriel fait de beats poisseux n’aurait probablement pas dépareillé sur la bande-son d’Eraserhead) évoluer, se tourner progressivement vers un rock plus mélodique. Televise, sorti en 2003, est, à ce titre, l’exemple parfait du savoir-faire d’un groupe qui a su trouver un équilibre idéal entre expérimentations et mélodies. Une basse poisseuse, des guitares tantôt cristallines, tantôt cinglantes et bruitistes, une voix envoûtante, quelques touches d’electro «malsaine» se trouvent donc au service de chansons parfaitement troussées, à la noirceur assumée sans pour autant être plombante, alternant lenteur rêveuse et groove lancinant. A ce titre, qui pourrait résister à la froide efficacité de Strangler ou au passionnant Televised ? Pas ceux qui ont eu la chance de croiser le chemin de ce groupe à la maîtrise impressionnante, pour qui chaque note (juste ou fausse), chaque silence, chaque digression trouve toujours une place idéale loin dune quelconque esbroufe. Pour les autres, le moment est venu de rattraper le retard puisque Calla travaille actuellement sur leur quatrième album Collisions et propose, en avant-goût, d’en télécharger un morceau intitulé It dawned on me.

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