Google remixe Google Music

Anthony Nelzin-Santos |

Présenté lors de la Google I/O il y a six mois, Google Music a perdu son qualificatif de « bêta », et se présente désormais comme un concurrent du couple iTunes Store / iCloud. Tout à la fois magasin de musique, casier numérique et plateforme sociale, Google Music est un nouveau pas de la firme de Mountain View dans le monde de la distribution de contenus, un nouveau service renforçant son écosystème.

Huit ans après l'iTunes Store, Google lance sa propre boutique musicale, le Google Music Store (États-Unis uniquement). Cette boutique contient pour le moment huit millions de morceaux (treize dans quelques mois) issus des catalogues de Sony Music, d'Universal et de sa filiale EMI, ainsi que de nombreux labels indépendants — Warner est la grande absente. De la même manière que l'iTunes Store est disponible sur Mac, PC et iOS, le Google Music Store est présent sur ordinateur via le navigateur, et sur Android (2.2+).

Ces morceaux sont proposés au format MP3 320 pour un tarif compris entre 0,99 $ et 1,29 $, avec un aperçu de 90 secondes. Pour comparaison, Apple offre une sélection de 20 millions de morceaux des quatre majors et de nombreux labels indépendants, au format AAC 256, pour un tarif compris entre 0,69 $ et 1,29 $. Google a néanmoins réussi à négocier un certain nombre d'exclusivités (avec les Rolling Stones, Coldplay, Busta Rhymes, Shakira, Pearl Jam, et le Dave Matthews Band), et proposera un morceau gratuit par jour. Remarquons aussi qu'un an après leur arrivée sur l'iTunes Store, les Beatles sont désormais disponibles sur le Google Music Store.

Les morceaux sont instantanément disponibles dans Google Music, un casier numérique qui vous permet d'ajouter 20 000 de vos propres morceaux (par le biais d'une app à installer sur OS X, Windows et Linux) gratuitement. Avec iTunes Match, Apple vous permet d'ajouter 25 000 morceaux dans le nuage, mais elle fait payer 24,99 $ par an.

Google Music est intégré à Google+ : partagez un morceau avec vos amis, et ils pourront alors entendre non pas seulement un extrait de 90 secondes, mais l'intégralité du morceau. Bref, Google ajoute une pierre à l'édifice de son écosystème, tout en restant fidèle à son modèle de gratuité — un modèle inédit pour la musique, et qui interroge sur les conditions le sous-tendant.

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