Imperfections

deserty |

Au commencement était Japan groupe de glam rock, formé en 1974 autour de David Sylvian et de son frère Steve Jansen, auteur d’albums remarqués comme Tin drum et Oil on canvas, disque qui marquera la séparation du groupe. Débute ensuite la carrière solo de Sylvian qui va accumuler les disques, seul ou en (bonne) compagnie de collaborateurs issues d’horizons aussi divers que variés (Robert Fripp, Holger Czukay de Can, Ryuichi Sakamoto). On le retrouve aujourd’hui avec ce blemish que l’on pourrait définir comme étant une série de huit chansons pour guitare, bruits électroniques et chant laissant semble-t-il une grande place à l’improvisation. Blemish signifie en anglais défaut, imperfection et il est vrai que la présence de Derek Bailey maître de la guitare acoustique free-jazz croisé au côté de John Zorn, les interventions inopinées de sonorités électroniques rappelant parfois les travaux de Jim O’Rourke et de David Grubbs au sein de Gastr del sol ou plus tard en solo risquent de refroidir plus d’un auditeur non habitué aux dissonances. Mais, pour qui fait l’effort de s’immerger dans cet univers et n’est pas allergique à l’aspect ambient de l’objet, cet accompagnement se révélera finalement être un écrin à la fois inattendu et idéal pour la voix magnifique de David Sylvian. Celle-ci hante véritablement les huit compositions et finit par rendre la beauté vénéneuse de ce disque indispensable à l’auditeur.
Sorti en 2003, l’album peut être écouter ici et est disponible sur Amazon.fr.
Le catalogue de l'iTunes Music Store est également très bien fourni pour qui veut se plonger dans l’œuvre labyrinthique de cet artiste hors norme. On y trouve en particulier le très bon, et beaucoup plus pop album, Dead Bees on a Cake.

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