L'offre légale fait reculer le piratage en Norvège
Alors que l'Hadopi vit ses derniers mois chez nous, le nord de l'Europe semble mieux se porter en matière de piratage des biens culturels. Selon une étude Ipsos MediaCT pour la Sacem norvégienne, l'échange illégal aurait reculé de 75% entre 2008 et 2012.
Norwaco, la société norvégienne de gestion des droits de propriété intellectuelle, affiche fièrement cette semaine les chiffres de la baisse du piratage des biens culturels dans son pays. De 2008 à 2012, le piratage y a été divisé par quatre. Avec un résultat significatif concernant la musique, qui passe de 1160 millions d'échanges de fichiers en 2008 à 210 millions l'an dernier. Un recul de la copie illégale de séries TV, de 135 millions à 55 millions. Enfin, côté films, le piratage diminue presque de moitié, avec 125 millions en 2008 contre seulement 65 millions en 2012.
L'étude réalisée par Ipsos MediaCT prend en compte la copie illégale sous toutes ses formes : téléchargements illégaux, transferts d'un disque dur à un autre, échanges via CD ou sur clé USB. Les chiffres sont seulement détaillés par catégories, mais le résultat est là. En effet, il n'y a pas que le rôle du gendarme qui importe. Le pays dispose évidemment d'une réglementation relative au piratage, mais si les pratiques illégales s'essoufflent c'est aussi grâce à l'arrivée de services tels que Spotify ou Wimp pour la musique et Netflix pour les programmes télévisés.
Au fil du temps, chaque baisse du piratage coïncide avec l'arrivée d'un service légal. Les utilisateurs scandinaves ont l'air conquis. 47 % des sondés déclarent utiliser régulièrement des services légaux de streaming pour écouter de la musique, et 54 % se disent prêts à payer pour un abonnement. Le journal norvégien Aftenposten précise toutefois que l'industrie culturelle n'est pas pour autant à l'abri. Le pays n'a pas d'autorité semblable à l'Hadopi et lutte toujours pour bloquer la plateforme The Pirate Bay.
Pendant que la France et de nombreux autres pays cherchent encore à mettre en place des systèmes répressifs, la Norvège n'y va pas par quatre chemins. Depuis le premier juillet, une loi autorise le blocage des sites de partage illégaux. Ce qui simplifie grandement la situation.