Le marché français de la musique s'essouffle… sauf en numérique

Anthony Nelzin-Santos |

Le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) a publié les chiffres du marché français de la musique au premier semestre 2011. Il est en baisse de 5,7 % sur un an, ne pesant plus que 225,9 millions d'euros, contre 239,7 millions d'euros au premier semestre 2010.

La chute est très marquée dans le marché des ventes physiques, qui se replie de 12 % (172,7 millions d'euros contre 196,4 millions d'euros). Au contraire, le marché de la musique numérique est au beau fixe : il progresse de 22,7 % et atteint 53,2 millions d'euros (contre 43,3 millions d'euros). La progression des ventes numériques compense un peu moins de la moitié des chutes des ventes physiques. C'est en France que la progression du marché numérique est la plus sensible : les revenus dégagés par ce marché n'ont augmenté que de 4 % aux États-Unis.

Toutes les plateformes numériques ne sont pas égales : le téléchargement direct sur Internet (iTunes Store, etc.), croît certes de 13,2 % en un an, mais ne représente plus que 51,3 % des revenus générés par le numérique, contre 55,6 % en 2010. Sur les 27,3 millions d'euros générés, 11,9 millions sont générés par les ventes de titres, 12,7 millions sont générés par les albums.

L'achat sur téléphone mobile est le grand perdant (-20,2 %), alors que le streaming financé par la publicité (Spotify, Deezer, etc.) se développe (+44,7 %), et que l'abonnement (mêmes plateformes) explose (+ 103 %). Les abonnements représentent désormais 12,3 millions d'euros, deux fois plus que le streaming financé par la publicité, soit 23,2 % des revenus de la musique numérique en France. On comprend mieux les limitations imposées sur l'écoute financée par la publicité.

Dans le même domaine, la major EMI est à vendre : Citigroup, qui l'a récupéré après l'échec de la restructuration par Terra Firma, accueille les offres. Warner Music Group, récemment acheté par le fonds d'investissement Access Industries, est intéressé : le groupe d'édition de disques, qui avait tenté d'acquérir EMI en 2006 et en 2007 pour un peu plus de 3 milliards de dollars, aurait proposé le même montant.

Sony, MBG et Universal auraient aussi fait part de leur intention de se porter acquéreur non pas de la société complète, mais seulement d'EMI Music Publishing, le plus grand éditeur de musique au monde (Beatles, Pink Floyd, Queen, REM, Coldplay, Gorillaz, et on en passe). Parmi les rumeurs les plus folles, on parle d'une acquisition par Sean Parker, le co-fondateur de Napster, une hypothèse qui ne manquerait de sel.

[Via Musically]

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