Il est des albums sur lesquels on tombe par hasard, qui semblent nous parvenir sans qu’on l’ait forcément voulu. On en découvre l’existence en lisant un fanzine ou un vague bouquin, et l’on se sent irrémédiablement attiré sans qu’on puisse expliquer vraiment pourquoi. Parfois même, on sent d’avance que la découverte sera de taille, déjà conquis que nous sommes par les quelques mots épars que l’on a brigués de quelqu’un qui n’a de cesse porter aux nues le disque en question. Une fois la découverte consommée, on ne pense plus qu’à faire partager les miracles gravés sur la galette achetée, on la prescrit comme un bon médecin sachant mieux que personne ce qui est bon pour son patient. Electric Storm de White Noise sortie discrètement en 1969 sur le label Island Records fait partie de ces raretés indispensables pour la cause desquelles on veut crier à l’injustice. Pourquoi de tels chefs d’œuvres n’intéressent-ils personne ? Mystères impénétrables de l’industrie du disque.
Pourtant, Electric Storm est génial, considéré par ceux qui ont eux la chance de tomber dessus comme le premier disque contenant à l’époque tout ce que l’électro nous offre de nos jours, mais avec la flamme étrange des expérimentations et de l’érotisme qui baignait Camden Town dans les sixties. Emmené par David Vorhaus et Delia Derbyshire, tous deux issus des ateliers de créations radiophoniques de la BBC, White Noise expérimente avec des magnétophones revox synchronisés, des générateurs d’ondes, des oscillateurs basses fréquences et toutes sortes d’instruments, les morceaux les plus rafraîchissants et les plus étranges de cette période. Ils ont déjà l’intuition que les musiques rébarbatives et savantes que l’on entend au GRM à Paris ou aux ateliers de Cologne ne sont pas forcément adressées à tous les publics. Ils décident de faire de la pop, cette bonne vieille pop des Byrds, Who, Kinks et consorts, mais passée au vitriol des synthétiseurs et des méthodes de studio. On y entend donc des variations de vitesse (bandes magnétiques ralenties ou accélérées), des micromontages (bandes magnétiques coupées finement provoquant une succession rapide de divers sons) des enregistrements de toutes provenances le tout mêlé aux synthétiseurs, aux chambres d'écho et aux instruments acoustiques (White Noise et le premier groupe à utiliser le fameux synthétiseur VCS3 qui fera les riches heures de Pink Floyd). On entend tout cela en écoutant Electric Storm certes, mais on ne s’en rend pas compte parce que tout est très bien écrit même quand la musique part dans les délires les plus foutraques (enregistrements d’une orgie sexuelle pour My game of Loving, solo de batterie passé dans un effet de déphasage et de delay pour The black Mass bien avant celui de Just a Poke de Sweet Smoke etc...).
C'est un joyeux bordel, c'est une excitation créatrice, un bain de jouvence pour chambre à coucher et en plus, cela ne nécessite aucune initiation via des groupes pompeux, car, on vous l'a dit, c'est de la pop. Écoutez Firebird quatrième titre du disque et vous aurez l'impression que Syd Barret chante avec Belle & Sebastian. Electric Storm n’a pas eu le succès mérité. C’est devenu l’album des bacs à soldes, comme le premier album du Velvet Underground. David Vorhaus n’accordant aucune interview, la promotion autour du projet fut nulle. Le label de Chris Blackwell fut agacé par la lenteur de réalisation de l’album (alors qu’au début Blackwell se montra enthousiaste offrant même une somme rondelette au groupe pour qu’ils installent leur propre studio à Camden). Il ne porta donc pas plus que son créateur ce projet sur le plan commercial. C’est, depuis devenu un petit secret d’amoureux de la pop qui se refilent ce disque d’initiés à initiés. À vous de prêcher la bonne parole....
>Écouter voire même acheter l'album sur iTunes
Une tempête électrique sortie des oubliettes de l’industrie
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