Apple Watch : la montre réinventée pour 349 $

Florian Innocente |

« Le nouveau chapitre d'Apple » c'est en ces termes que Tim Cook a dévoilé « Apple Watch » la fameuse montre . C'est donc bien une montre et pas un simple bracelet. Le patron d'Apple a pris quelques instants pour souligner l'extrême précision avec laquelle elle donnera l'heure. Ce sera une montre mais aux multiples visages, vendue en deux tailles et dotée d'une interface qui rappelle un peu webOS mais toute nouvelle chez Apple.

Elle sera vendue début 2015 à partir de 349 dollars - pas plus de détails - et sera compatible avec les iPhone 6, 6 Plus, 5s, 5c et 5. Absolument rien n'a été dit sur son autonomie. Gageons qu'Apple cherche encore à optimiser ce point et qu'elle préfère attendre le dernier moment avant de donner un chiffre. Apple avait fait de même avec le tout premier iPhone, annoncé six mois avant sa commercialisation et sans fiche technique trop détaillée. Elle saura aussi résister à l'eau mais on ne sait pas dans quelles proportions

Il n'y eu quasiment aucun mot sur les caractéristiques techniques internes de cette montre, mais la compatibilité avec Apple Pay pour les paiements laisse penser qu'elle intègre de la NFC.

La partie arrière avec les capteurs

L'interface a fait l'objet d'un soin tout particulier pour rendre la navigation aisée. Apple n'a pas essayé de réutiliser celle de l'iPhone pour la réduire à la taille de ce petit écran. Cook a par exemple cité le cas du pincer pour zoomer qui n'aurait aucun sens avec une telle surface.

Le côté droit de la montre est dotée d'un bouton de sélection et surtout d'une couronne crantée pour utiliser l'interface. On la tourne pour manipuler les éléments à l'écran. On fera par exemple un zoom dans le nuage d'icônes - sorte d'écran d'accueil - à l'écran puis un tap pour ouvrir une app.

On fera aussi tourner des rouleaux de dates et heures dans un calendrier toujours avec cette couronne ou on zoomera dans une galerie de photos.

L'écran est tout de même tactile, capable de gérer la pression (une rumeur de Bloomberg en avait parlé l'an dernier mais pour les iPhone 6…). La montre saura faire la différence entre un tap et une pression prolongée sur sa surface.

Kevin Lynch, l'ancien directeur technique d'Adobe, passé chez Apple pour travailler sur ce projet hautement secret a assuré la démonstration de cette interface inédite chez Apple.

Un des multiples exemples donnés fut celui d'un contrôle de la musique depuis sa montre, que ce soit pour lancer un morceau sur son iPhone ou sur iTunes sur son PC. On s'en servira aussi pour piloter une prise de vue avec son iPhone grâce à un affichage déporté de la scène vers l'écran de la montre.

À la réception d'un message, la montre saura reconnaître la nature de la question et proposera des réponses toute prêtes à envoyer par un tap. Ou bien, elle vous laissera répondre par un message audio. Pas de clavier virtuel. Siri en revanche est bien présent que l'on peut interroger depuis sa montre pour peu que l'on ait son téléphone à proximité.

Plus rigolo, on répondra à son contact avec un emoji dont on modèlera l'expression en glissant le doigt sur son visage.

Pour communiquer avec une personne on pourra utiliser des messages ou un coup de fil mais Apple a ajouté un système où l'on tracera de petits dessins sur l'écran. Et puisque la montre sait mesurer le rythme cardiaque, c'est l'animation d'un battement de coeur que l'on pourra aussi échanger avec sa moitié.

Lynch a parlé également de Plan qui fonctionne en collaboration avec son téléphone. Lorsqu'on demandera au téléphone une aide à la navigation - en tant que piéton - différents niveaux de vibration indiqueront s'il faut tourner à gauche ou à droite, évitant ainsi à l'utilisateur de constamment regarder l'écran. Comme sur l'iPhone, on pourra exercer des niveaux de zoom dans la carte.

Les développeurs pourront réaliser des applications pour la Watch avec WatchKit. Ce pourra être de simples notifications ou des choses plus sophistiquées comme d'ouvrir la porte de son hôtel ; localiser sa voiture (et dans l'exemple cité avec un modèle BMW, connaître le niveau de charge de sa batterie) ou piloter le thermostat de son domicile.

L’Apple Watch fait évidemment office de traqueur d’activité, mais Apple entend dépasser le cadre du quantified self et le public des sportifs. Sa « montre » comporte ainsi deux applications de suivi aux objectifs différents : Fitness suit le niveau d’activité dans la journée, alors que Workout est dédiée aux pratiques sportives.

L’application Fitness est construite autour de trois cercles, qui sont comme trois jauges mesurant le niveau global d’activité (Move), le niveau d’exercice plus intensif (Exercise), et le temps passé ailleurs que le postérieur vissé sur une chaise (Stand). À l’aide de ces trois cercles, qui rappellent ceux de l’application Misfit, l’Apple Watch invite notamment à bouger au moins trente minutes par jour, à la manière de l’application Human.

À cet aspect « hygiène de vie » répond un aspect plus franchement sportif : l’application Workout permet d’enregistrer des objectifs spécifiques à certains types d’activité comme le cyclisme ou le jogging. Le suivi est moins synthétique que dans l’application Fitness : il s’agit cette fois de consulter ses statistiques en temps réel, la distance parcourue et la vitesse moyenne, ou encore le nombre de calories brûlées.

La recharge se fait par induction avec une prise MagSafe qui vient se poser sous la montre. Toujours sous la montre on trouve des capteurs, comme une LED qui mesurera la fréquence cardiaque. S'agissant des infos GPS, elles seront transmises par le téléphone.

L’Apple Watch est déclinée en deux tailles (petite et grande) et trois finitions :

  • la finition de base, avec du saphir synthétique et un boîtier en acier ;
  • la finition sport, avec du verre renforcé et un boîtier en aluminium ;
  • et la finition Edition, plaquée or 18 carats.

Ses trois finitions peuvent être associées à différents types de bracelets : élastomère, cuir, métal, maille milanaise… tous les grands classiques sont là, mais ils ont été revisités par Jony Ive. Ainsi, la plupart des bracelets de l’Apple Watch ne comportent pas d’ardillon : le modèle en cuir, par exemple, intègre des aimants censés être suffisamment puissants pour assurer une bonne fermeture. Sur les modèles à boucle déployante, Apple est allée jusqu’à s’assurer que la boucle prenne place dans le bracelet une fois fermée, un mécanisme d’une grande complexité qui était jusqu’ici réservé aux maisons suisses d’excellence.

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